Comment recréer du lien dans une société polarisée? Pour Elany Mejia (CDC Centre-Sud), la réponse passe par des formats de dialogue plus humains et coopératifs. Inspirée par le camp Rupture(s) de Transition en Commun qui a réuni près de 250 personnes les 28 et 29 août 2025 à la Cité-des-Hospitalières, elle souhaite tester le débat inversé pour favoriser l’écoute, réduire les tensions et permettre à chacun·e de participer aux décisions collectives. Une vision qui appelle à inclure toutes les voix, y compris les plus critiques, dans la transition socio-écologique.
🤲 Appel à l’action concret : engagement individuel ou organisationnel
Suite à sa participation au camp d'été, nous avons demandé à Elany Mejia à quoi elle serait prête à s'engager, comme citoyenne de Montréal et membre d'une organisation, pour contribuer à une rupture nécessaire à la transition socio-écologique.
La participante qui travaille dans le milieu communautaire a exprimé combien elle a été inspirée par le débat inversé tenu lors du camp. Ce format, centré sur l'écoute et le dialogue plutôt que sur l'opposition frontale, l’a amenée à réfléchir à de nouvelles manières de faire émerger la parole, notamment dans un contexte où les tensions sociales se multiplient et où le dialogue devient difficile. Elle constate, dans son travail, un effritement des liens sociaux et une difficulté croissante à se faire entendre — autant chez les organismes communautaires que les personnes les plus marginalisées. Elany souligne que ces organismes se retrouvent souvent en première ligne, pris entre revendications citoyennes et discours hostiles, sans réel espace de médiation.
Face à cela, comme geste concret, elle souhaiterait expérimenter de nouvelles formes de dialogue, plus inclusives et moins polarisées, en s’inspirant du débat inversé. À l’approche des élections municipales, elle souhaite adapter ce type de format dans les débats électoraux organisés par son organisation, afin de créer des temps et des espaces propices aux débats sains et à la coopération entre candidat·es, au-delà des clivages partisans.
👁️ Vision et élargissement : vision partagée et culture de collaboration
À partir de ce qu'il·elles ont vécu pendant le camp d'été, le vox pop a permis aux participant·es de nous confier leur sentiment sur les manières d'élargir le cercle des personnes ou organisations qui se rallient à la vision élaborée pendant l'évènement par les membres de l'alliance Transition en Commun. Que ce soit par le biais de collaborations inédites, l'ancrage dans les quartiers, la justice environnementale, la démocratie partagée, l'économie en transition et le rapport au vivant, il·elles furent invité·es à réfléchir sur les moyens d'étendre la mobilisation et d'en faire une force collective capable de transformer la ville.
🗣️ Impliquer les visions divergentes et créer des espaces d'échange
Dans ses réflexions, Elany souligne l'importance d’impliquer aussi les personnes qui s’opposent à la transition socio-écologique. Dans son milieu, où les tensions liées à la cohabitation sociale sont vives, son équipe s’efforce de créer des espaces de dialogue inclusifs, même avec les résident·es exprimant un rejet envers la présence de personnes en situation d’itinérance. L’objectif est de favoriser des espaces d’échange pour parvenir à des terrains d’entente.
Enfin, elle termine l’entretien en soulignant que les initiatives comme le camp Rupture(s) sont précieuses. Elany trouve enrichissant d’élargir notre vision grâce aux rencontres et aux ateliers ainsi que d’approfondir notre compréhension des leviers à actionner et des alliances pour travailler ensemble vers la transition socio-écologique.