Pour Stéfanie Viens (Coopérative Meilleur Monde), la transition socio-écologique à Montréal passe par deux ruptures majeures : sortir de la dépendance à l’asphalte et redonner aux citoyen·nes leur place dans les choix politiques. Au camp Rupture(s) de Transition en Commun qui a réuni près de 250 personnes les 28 et 29 août 2025 à la Cité-des-Hospitalières, elle a partagé sa vision d’une ville plus écologique, plus transparente et plus participative.
🖼️ Portrait de participant·e
Stéfanie Viens est designer de services à la Coopérative Meilleur Monde, une coopérative de travailleuses spécialisée en amélioration de services. Les organisations font appel à la Coopérative Meilleur Monde pour les aider à consulter leurs usager·ères, cerner les besoins réels et concevoir des services centrés sur ceux-ci.
⛓️💥 Rupture urgente : revoir la culture de l'asphalte
Nous avons demandé à Stéfanie : « d’après ce que vous avez observé ici ou dans vos milieux, quelle rupture vous semble la plus urgente pour faire avancer la transition socio-écologique à Montréal ? »
- Ce qui lui vient d’abord en tête en pensant à une rupture nécessaire dans la ville, c’est celle de la culture de l’asphalte. Stéfanie pense que la bétonisation massive de nos infrastructures de transport, mais aussi la manière dont on fait appel à des compagnies privées pour réparer les routes, méritent d’être repensées.
- Elle estime qu’il faut revoir en profondeur ces pratiques : non seulement le béton et l’asphalte nuisent à l’environnement, mais une part importante du budget public est consacrée à des réparations routières constantes — des ressources qui pourraient être mieux investies ailleurs.
- Elle souhaiterait aussi davantage de consultations citoyennes sur la conception des rues : il existe ailleurs des alternatives à l’asphalte, comme des revêtements en brique, qu’elle juge plus esthétiques et probablement plus simples à remplacer que de devoir refaire une surface asphaltée uniforme.
🗳️ Élections municipales, projection politique et action immédiate : promouvoir la transparence
Nous avons aussi demandé à Stéfanie : « si vous étiez mairesse de Montréal demain matin, quelle serait la mesure la plus audacieuse que vous prendriez pour accélérer la transition socio-écologique ? »
Dans un esprit de collaboration, Stéfanie pense qu’une décision impopulaire, mais nécessaire, serait d’instaurer une transparence totale dans les prises de décision.
Elle déplore que les décisions politiques soient prises à huis clos, avec peu ou pas de consultation citoyenne en dehors des élections. La population ignore souvent comment les dossiers avancent — ou s’ils avancent.
Elle souhaiterait une transparence accrue sur la logique derrière les décisions prises. Selon elle, même lorsqu’on est en désaccord, comprendre les raisons permettrait d’accepter certaines orientations. À l’inverse, une décision qui semble d’abord sensée pourrait soulever plus de critiques si ses motivations réelles étaient connues. Rendre toute cette information publique permettrait un débat plus éclairé.