Quels gestes concrets et quelles ruptures collectives pourraient réellement accélérer la transition socio-écologique à Montréal, rompre le « statu quo » et transformer la ville que nous habitons et nos milieux de vie? Lors du camp d’été Rupture(s) de Transition en Commun, qui a réuni près de 250 personnes les 28 et 29 août 2025 à la Cité-des-Hospitalières, Francis Waddell, militant et membre de Demain Verdun, partage ses réflexions sur la décroissance, l’agriculture, les transports et notre rapport à la consommation.
⛓️💥 Rupture urgente : mise en œuvre concrète et leviers
Dans le cadre du vox pop organisé pendant le camp Rupture(s), nous avons posé à Francis Waddell la question suivante : « d’après ce que vous avez observé ici ou dans vos milieux, quelle rupture vous semble la plus urgente pour faire avancer la transition socio-écologique à Montréal ? »
Il nous a d'abord répondu par un constat général :
- Selon Francis, la rupture la plus urgente est de « tasser le système capitaliste » et les inégalités qui viennent avec.
- Par le fait même, il croit qu’il faut redévelopper les rapports humains et revenir à un humanisme.
- Après l'abolition du capitalisme, il propose de revenir à des systèmes plus lents qui tendent vers la décroissance.
🌾 Transformation du monde agricole
Lorsqu'on lui demande quelle mesure audacieuse il mettrait de l’avant pour provoquer un changement rapide, il propose l’adoption d'un plan de décroissance agricole ciblant l’élevage animal — par respect pour les animaux, la terre, le vivant, et les humain·es. Sa vision : un retour à une agriculture paysanne, locale et végétale, semblable à celle pratiquée par nos grands-parents. Cultiver en été, faire des conserves pour l’hiver. Il suggère de délaisser l’élevage, qu’il considère énergivore et néfaste pour l’environnement.
🚙 Revoir la gestion des routes et du parc automobile
Francis souhaiterait aussi voir émerger des ruptures dans la gestion des routes et du parc automobile. Il propose de réduire la taille du parc automobile québécois et de renforcer les alternatives offertes aux citoyen·nes. Cela passerait par la bonification du service d’autopartage, le partage de véhicules entre particuliers, mais aussi par le développement de milieux de vie plus complets, où les services de proximité réduisent le besoin de se déplacer — comme c’est le cas dans son quartier à Verdun.
🚮 Des ruptures avec notre modèle de consommation : la gestion des déchets
Francis souhaiterait qu’on arrête de faire collectivement les frais de la surconsommation. Il déplore le fait qu’on paie pour enfouir des tonnes de déchets issus de ce que l’on consomme en trop. Il précise que, contrairement aux autres espèces, les humain·es consomment bien au-delà de leurs besoins réels.
Prenant l’exemple des collectes de déchets espacées à Hochelaga, il souligne l’importance d’informer et d'éduquer la population sur les enjeux environnementaux. Selon lui, si les citoyen·nes du quartier avaient été davantage sensibilisé·es aux raisons et à la logique écologique derrière le changement de service, les impacts auraient été mieux compris et sans doute les désagréments amoindris.