Le 30 avril 2025 à Montréal s’est déroulée la 5e Journée collective de Transition en commun sur la thématique des défis financiers de la transition socio-écologique. Cette rencontre a mobilisé plus d'une cinquantaine de personnes et avait comme but de réfléchir ensemble aux enjeux du financement de la transition socio-écologique.
Vous retrouvez dans cette note, une description sommaire d'une des huit solutions proposées lors de la journée collective. Vous retrouverez également une synthèse des discussions en sous-groupe associée à chacune des solutions.
Solution #1 - Fonds capitalisé pour la transition socio-écologique
La proposition vise la création d’un fonds non-extractif et capitalisé de 50 à 100 millions de dollars pour soutenir des projets alignés avec la transition socio-écologique (TSÉ). Le fonds serait alimenté par des fondations, des investisseurs d’impact et des partenaires communautaires, avec des modalités souples : prêts à taux réduit, obligations sociales, investissements en équité. Ce modèle permettrait de décentraliser la richesse et de financer des initiatives structurantes. Il s'inspire d'exemples comme le RISQ ou le Just Transition Integrated Capital Fund. Il répond au manque chronique de financement, à la concentration des ressources et à l'absence de leviers de démocratie économique.
Synthèse des échanges en sous-groupe
🔷 Retour sur la solution
ENJEUX RÉPONDUS
À quels autres défis de la TSÉ cette proposition répond-elle?
- Favoriser la transformation d’entreprises privées en entreprises collectives.
- Répondre au besoin de collectiviser l’économie locale.
- Construire un fonds structurant, crédible pour les investisseurs (et non un gouffre).
- Mobiliser les fondations privées et les fonds de dotation.
- Soutenir le développement d’outils adaptés à la TSÉ.
- Permettre l’acquisition, la capitalisation et la transformation d’entreprises.
- Créer un fonds évolutif et appelé à se transformer ou se résorber avec le temps.
BLOCAGES POUR LA MISE EN ŒUVRE
Quels sont les obstacles actuels à sa réalisation?
- Complexité juridique du montage et des partenariats requis.
- Absence de mutualisation de certains leviers (ex. retraites).
- Contexte de taux d’intérêt défavorable.
- Tensions entre logiques d’investissement d’impact et capitalisme traditionnel.
- Peu d’attractivité pour les investisseurs classiques (marché de niche).
- Narratif faible ou flou autour de la TSÉ.
- Absence de politique publique d’investissement pour la TSÉ.
- Réduction des individus à leur productivité (PBI).
- Risque d'une approche trop axée sur la quantification des impacts.
- Concurrence entre organisations pour les mêmes fonds.
- Difficulté à valoriser la contribution sociale des projets.
- Blocages liés à l’opérationnalisation (ex. dépendance au bénévolat).
- Faible reconnaissance financière des modèles de transition.
AJOUTS ET BONIFICATIONS
Quelles pistes pour enrichir la proposition?
- Reconnaître les limites inhérentes à ce type de fonds.
- Intégrer des sources de financement citoyennes (ex. épargne populaire).
- Utiliser des indicateurs de bien-être plutôt que strictement financiers.
- Impliquer des family offices dans la gestion d’actifs à impact.
- Explorer la tarification solidaire ou sociale.
- Clarifier la gouvernance : qui décide, pour qui, comment?
- Envisager un fonds temporaire ou à durée limitée.
- Repenser les modèles financiers classiques.
- Mobiliser les citoyen·nes autour d’un projet excitant et porteur.
- Encourager l’alignement entre l’épargne personnelle et les valeurs sociales.
- Déployer des outils comme les obligations communautaires.
🔷 Pour avancer sur la solution
BESOINS
Qu’est-ce qui manque pour faire avancer cette solution?
- Clarifier la mécanique de fonctionnement du fonds.
- Documenter les réalités de terrain et les besoins spécifiques.
- Identifier les types de projets réellement bénéficiaires.
- S’appuyer sur les cartographies existantes (ex. TIESS).
- Étudier les modèles prospectifs existants.
- Définir les critères d’éligibilité du fonds (inclusion/exclusion).
- Cadrer ce qu’on entend par « transition socio-écologique ».
- Mobiliser les institutions publiques concernées (PME MTL, Investissement Québec, etc.).
- Lever du capital initial.
- Concevoir un modèle hybride mais fonctionnel.
LEVIERS
Quels sont les leviers mobilisables à Montréal?
- Le Plan d’investissement volontaire (PIV) et autres leviers politiques.
- Subventions ciblées et politiques de placement.
- Réseaux de partenaires déjà actifs.
- Fonds d’investissement existants.
- Capacités de gestion collective sur le territoire.
AVEC QUI ?
De qui avons-nous besoin pour concrétiser cette solution?
- Virage collectif.
- IREC.
- Les communautés locales.
- Acteurs liés à la gestion d’actifs (ex. Loi 92).
- Pôles d’économie sociale (ESSC).
- Corporations de développement communautaire (CDC).
- Réseaux de concertation territoriale.
- Vision : ne pas placer l’argent dans le marché traditionnel, mais dans le bien commun.
🔷 Prochaines actions pour la solution
PROCHAINES ÉTAPES (COURT OU MOYEN TERME)
Quelles actions poser pour concrétiser la solution?
- Définir clairement le projet et ses critères d’admissibilité.
- Sonder les porteurs de projets potentiels.
- Lancer un exercice collectif pour définir les critères du fonds.
- Constituer un groupe d’acteurs légitimes pour porter la démarche.
- Concevoir un projet pilote (ex. avec un pôle ESS).
- Penser la TSÉ comme levier de transformation de l’économie sociale.
- Permettre l’intégration de véhicules comme les REER privés.
- Organiser des consultations avec des expert·es du secteur.
PORTEURS·EUSES
Qui pourrait porter cette solution?