Comment rendre la transition socio-écologique plus inclusive et accessible à toutes et tous? Dans son témoignage au camp d’été Rupture(s) de Transition en Commun qui a réuni près de 250 personnes les 28 et 29 août 2025 à la Cité-des-Hospitalières, Elisabeth souligne l’importance d’intégrer la diversité linguistique, d’alléger le quotidien par une semaine de quatre jours, et de repenser nos espaces de mobilisation pour qu’ils ne soient pas réservés à une élite privilégiée.
👁️ Vision et élargissement de la mobilisation : vision partagée et culture de collaboration
À partir de ce qu'il·elles ont vécu pendant le camp d'été, le vox pop a permis aux participant·es de nous confier leur sentiment sur les manières d'élargir le cercle des personnes ou organisations qui se rallient à la vision élaborée pendant l'évènement par les membres de l'alliance Transition en Commun. Que ce soit par le biais de collaborations inédites, l'ancrage dans les quartiers, la justice environnementale, la démocratie partagée, l'économie en transition et le rapport au vivant, il·elles furent invité·es à réfléchir sur les moyens d'étendre la mobilisation et d'en faire une force collective capable de transformer la ville. Voici ce que nous a répondu Elisabeth.
🤲 Inclusion et diversité linguistique
- Ce qui surprend toujours Elisabeth quand elle participe à ce genre d’événements c'est l'absence du monde anglophone. On est entre francophones, dit-elle, à parler de transition écologique, dans une ville pourtant bilingue.
- Selon elle, inclure l’anglais à nos communications et à nos événements serait déjà un geste d’ouverture important.
- Elle propose de commencer par un état des lieux : Y a-t-il, dans notre écosystème, des organismes portés par des personnes anglophones ? Si oui, pourquoi ne pas créer des ponts, notamment en prenant part à leurs événements ?
⛓️💥 Rupture urgente : mise en œuvre concrète et leviers
Nous avons aussi posé à Elisabeth la question suivante : « d’après ce que vous avez observé ici ou dans vos milieux, quelle rupture vous semble la plus urgente pour faire avancer la transition socio-écologique à Montréal ? »
Selon elle, pour s’approprier pleinement le thème des ruptures, il faut aussi prendre conscience des fractures et des crises qui nous traversent.
👤 Rupture personnelle : « la transition socio-écologique doit aussi se faire en nous »
- Elisabeth invite à se réapproprier son temps : en avoir pour soi, pour ses projets, sa communauté, sa famille.
- Comment ? Par exemple, en instaurant une semaine de travail de quatre jours, pour alléger le quotidien.
- Cette rupture permettrait, selon elle, de sortir d’une logique où la valeur d’une personne repose uniquement sur son emploi ou son statut, pour plutôt la reconnaître à travers ce qu'on apporte à la communauté.
🧘🏾 Éveil des consciences
- Elisabeth estime qu’il est essentiel que les gens se sentent davantage concerné·es par ce qui se passe autour d’eux·elles. Mais cet éveil ne peut émerger si les personnes sont absorbé·es par un quotidien trop chargé.
- Elle établit un lien clair entre le manque de temps et la difficulté à amorcer une transition socio-écologique. Pour elle, il faut alléger la vie des gens, libérer de l’espace mental, afin qu’ils·elles puissent prendre conscience de leur pouvoir d’agir et s’impliquer pleinement.
🤲 Le privilège de l’engagement
- Elle souligne que si les participant·es sont réuni·es aujourd’hui au camp d’été, c’est souvent parce qu’ils·elles sont payé·es pour y être.
- Elle s’interroge : comment faire en sorte que ces espaces de réflexion et de mobilisation ne soient pas réservés à une minorité privilégiée — souvent blanche, éduquée, et ayant les moyens d’y participer ?
Pour Elisabeth, il est impératif de trouver des solutions systémiques pour rendre ces discussions plus inclusives et accessibles à toutes et tous.