Accélération sociale

Pour le sociologue Harmut Rosa, « [l'accélération sociale] prend trois dimensions : l’innovation technique (production, transport, communication), le changement social et le « rythme de vie ». L’accélération est à ses yeux un trait caractéristique de la culture de la modernité dès son origine. Ce phénomène prend toute son ampleur dans la modernité tardive qu’il distingue de la modernité classique.

Formes et conséquences des dimensions de l'accélération sociale :

- Innovation technique : la compression de l’espace, la nécessaire accélération de l’ensemble des comportements économiques.

- Changement social : changement « de » la société affectant la politique, l’art, la science, les relations professionnelles comme la vie domestique et l’éthique. Autrement dit, le rythme du changement culturel et structurel devient supérieur à celui de la succession des générations.

- Rythme de vie : « un raccourcissement ou une densification des épisodes d’action » et subjectivement en « une recrudescence du sentiment d’urgence, de la pression temporelle contrainte engendrant du stress, ainsi que la peur de ne plus pouvoir suivre ». Les acteurs souffrent d’une pénurie de temps, alors même que le temps libre augmente. [...] La contrepartie pathologique de cette accélération se manifeste dans la dépression, maladie du temps, incapacité d’agir et donc de suivre le mouvement. Ainsi naîtrait une forme nouvelle d’aliénation, plus personne n’ayant de prise sur ce mouvement. »