Maurice Godelier (1984) : « Les Hommes, contrairement aux autres animaux sociaux, ne se contentent pas de vivre en société, ils produisent de la société pour vivre. Ils fabriquent de l’histoire, l’Histoire, et ce, parce qu’ils ont dans leur nature propre la capacité de s’approprier la nature […]. »
Les modes d’appropriation définissent les relations qui s’opèrent entre les hommes à propos des « choses ». Ils concernent ainsi l’accès à la nature, à savoir « qui obtient quoi » et « qui a le pouvoir sur quoi », comme mentionné par Peluso et Ribot (2020). Ils incluent donc les relations qui gouvernent la répartition des richesses et du pouvoir qui en sont issues.
Les modes d’appropriation distinguent la nature du détenteur (individu, groupe, groupe, État, collectif) de la nature des faisceaux de droits (accès, usage, gestion, aliénation) (Schlager et Ostrom, 1992). La propriété, qui se caractérise par le droit d’utiliser, de recueillir le produit qui peut en être issu et d’en disposer (c’est-à-dire le vendre, le donner ou le détruire), n’est qu’un cas particulier d’appropriation : ce cas recouvre l’ensemble du faisceau des droits d’accès, usage, gestion, aliénation. Mais il ne saurait résumer l’ensemble des modes d’appropriation et leur diversité (Dardot et Laval, 2014 ; Weber et Revéret, 2013).
Il est à noter que la confusion entre propriété (ownership) et appropriation (property), comme entre communs (common pool resources) et ressources en accès libre (open access), a contribué à brouiller l’identification des formes institutionnelles des communs.
Source
(Chapitre 2 et 6) Lexique In : Les communs : Un autre récit pour la coopération territoriale [en ligne]. Versailles : Éditions Quæ, 2022 (généré le 21 février 2024). Disponible sur Internet : <https://books.openedition.org/quae/42022#tocfrom1n1>. ISBN : 978-2-7592-3761-6.
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Création
21 février 2024 13:13
Modification
21 février 2024 13:13
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