Le terme développement soulève de multiples débats qui sont le reflet de la nature subjective et polysémique de cette notion dont la définition varie en fonction de différents courants de pensée. Il n’existe donc pas de consensus officiel autour de la signification du terme développement, ni des moyens pour l’atteindre ou des critères pour l’évaluer. Cependant, dans sa conceptualisation la plus répandue, le développement correspond à un processus à long terme, transitif et mesurable dont le but ultime est d’améliorer les conditions de vie. Le caractère anthropocentrique de cette conception dominante du développement suggère que ce soit l’amélioration des conditions de vie humaine qui soit priorisée par rapport aux autres formes de vie (végétales, animales, etc.). Par ailleurs, ce sont principalement les pays du Sud global qui sont considérés comme ayant besoin de se développer pour rattraper le niveau de développement atteint par les pays du Nord global. Parmi les principaux moteurs de cette vision du développement, on retrouve notamment la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.

Cette approche du développement est de plus en plus contestée en raison de ses origines ancrées dans un paradigme occidental basé sur la reproduction universelle des systèmes capitaliste et patriarcal qui priorise la modernisation des sociétés sans tenir compte de la diversité des réalités sociales, locales et territoriales. Dans un tel contexte, des interventions sont menées au nom du développement afin de provoquer un changement d’un état considéré comme insatisfaisant (sous-développé) vers un état satisfaisant (développé). Ces interventions négligent de prendre en considération les relations de dépendance et d’exploitation entre États qui caractérisent le système mondial et qui sont à l’origine du sous-développement de nombreuses nations. De plus, ces interventions de développement se font aux dépens du maintien de l’équilibre et de l’harmonie entre les écosystèmes. Dans les faits, il est rare qu’elles aient réellement amélioré les conditions de vie des populations auxquelles étaient destinés les projets/programmes de développement. Dans certains cas, le contraire s’est même produit. C’est donc en raison de tous les aspects problématiques de cette conceptualisation dominante du développement que les OCI délaissent de plus en plus l’usage du terme « développement » et utilisent plutôt les termes « solidarité internationale » ou « coopération internationale » pour se référer à leurs pratiques. 

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(Cliche, 2014; Demers, 2006; Estrada-Villalta et Adams, 2018) cité dans le Lexique de la solidarité internationale de l'AQOCI

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24 janvier 2024 15:18

Modification

24 janvier 2024 15:18

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Intégré par Marie-Soleil L'Allier, le 24 janvier 2024 15:18
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de la démarche de coconstruction