Eurocentrisme

Pour Inglebert (2104), les origines de l'eurocentrisme remontent aux environs de 1750. Elles coïncident avec l'avènement « du concept d’Histoire comme processus unifié de progrès s’achevant avec l’Europe où seule l’Europe réalisait pleinement le progrès vers la Civilisation. Les révolutions politiques aux États-Unis et en France, puis la révolution industrielle, apparurent comme des preuves de cette évolution historique unique vers la liberté et la prospérité. La supériorité matérielle de l’Europe au xixe siècle entraîna la redéfinition de l’histoire européenne comme unique, à travers la séquence Antiquité, féodalisme, Renaissance. Ce point de vue a été imposé au monde par la colonisation, et même les pays qui y ont échappé (Chine, Japon, Thaïlande, Éthiopie) ont dû adopter des standards européens économiques, sociaux et culturels, mais aussi historiographiques pour se redéfinir de manière nouvelle. De ce fait, l’histoire universelle est bien européenne, en tant qu’elle est Histoire, et elle est une histoire occidentée par sa relation à la modernité. »

Autrement dit, l'eurocentrisme se définit en tant qu'idéologie où la vision historique de l'Europe et de l'Occident agit à titre de norme universelle.