Bien qu’il n’y ait pas de consensus sur ce que veut dire la « localisation » en pratique, le principe de la localisation de l’aide s’inscrit dans une volonté de penser et d’offrir une aide qui ne soit pas contrôlée par des organisations étrangères et qui soit davantage dispensée par des organisations locales. Dès lors, la localisation est souvent comprise comme étant le processus qui permet un développement qui soit réellement local, c’est-à-dire un développement qui soit mené par et pour les communautés locales concernées. En principe, cette approche prétend reconnaître la légitimité des acteurs locaux comme étant les plus compétents pour dispenser l’aide sur place, mais aussi comme étant ceux qui détiennent les connaissances nécessaires à la réalisation des projets et programmes. De plus, une part importante du financement doit être directement versée aux organisations locales, avec le moins d’intermédiaires possible.

La localisation de l’aide permettrait ainsi une meilleure prise en compte des besoins et des priorités locales puisque les personnes concernées sont plus directement impliquées dans les processus de décision et de coordination de l’aide. C’est d’ailleurs pourquoi les tenants de cette approche y voient une façon de rendre l’aide plus efficace. 

(Coordination Sud, 2019; Green, 2022; Matthews, 2022)

Dans la pratique

Malgré la popularité croissante de la localisation dans le domaine de l’aide internationale et le fait qu’une telle approche représente un pas dans la bonne direction, sa mise en œuvre fait tout de même l’objet de nombreuses critiques. Il semble qu’en pratique, il est assez rare qu’un véritable transfert du pouvoir soit réalisé par les organisations étrangères qui prétendent faire de la localisation. Selon plusieurs critiques, qui émanent des approches décoloniales notamment, si la localisation ne parvient pas à initier de réels changements dans la manière dont l’aide est administrée, c’est précisément parce qu’elle ne remet pas en cause la structure traditionnelle de l’aide. Celle-ci maintient les États et les organisations du Sud global dans une situation de dépendance vis-à-vis les partenaires financiers, leurs partenaires et leurs homologues, principalement situés au Nord global. De plus, la localisation serait une façon déguisée de maintenir la légitimité des organisations du Nord global dans l’architecture actuelle de l’aide internationale.

Lexique de la solidarité internationale de l'AQOCI

Source

(Coordination Sud, 2019; Green, 2022; Matthews, 2022) cité dans le Lexique de la solidarité internationale de l'AQOCI

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24 janvier 2024 16:01

Modification

24 janvier 2024 16:01

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Intégré par Marie-Soleil L'Allier, le 24 janvier 2024 16:01
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de la démarche de coconstruction, Dans la mise en pratique