Racisme systémique

Le racisme systémique est une forme d’oppression qui tire ses racines du colonialisme, de l’esclavage et de théories racialistes datant du 19e siècle. Il correspond à un croisement d’oppressions vécues particulièrement par les personnes autochtones et racisées. La dimension « systémique » de cette forme de racisme indique qu’il est inscrit dans l’organisation de la société, de l’État et même des relations internationales, et qu’il se perpétue dans le temps. Cela veut dire que, par exemple, les structures de la société (les institutions, les lois, les règles, les normes, les croyances et les politiques) confèrent des avantages à certains groupes et en oppriment d’autres à cause de l’identité raciale qui leur est attribuée. Le racisme systémique peut prendre des formes insidieuses et subtiles dont on ne doit pas sous-estimer la gravité.

Au Québec, il a une incidence notable sur la marginalisation économique et sociale des personnes racisées et autochtones dans les domaines de la santé, de l’éducation, du travail, de la justice et des médias en particulier. Par exemple, la surreprésentation des personnes autochtones dans le système carcéral canadien et la perpétuation des inégalités en termes d’accès aux services de base dans les « réserves autochtones » sont des manifestations du racisme systémique.

Le racisme systémique est aussi présent au sein des organisations de la société civile et dans le milieu de la coopération et de la solidarité internationales. L’une de ses manifestations les plus évidentes est celle de la posture du complexe du sauveur « blanc » qui infériorise les partenaires du Sud global et qui maintient le pouvoir des partenaires du Nord global.

Pour creuser la définition :
" Document de réflexion sur la notion de « racisme systémique "

« On reconnaît ainsi aisément que le racisme, qui peut être défini comme une idéologie selon laquelle il existe une hiérarchie entre les groupes humains, entraîne de la discrimination ‘lorsqu’une telle distinction, exclusion ou préférence a pour effet de détruire ou de compromettre [les droits et libertés d’une personne].

Le racisme systémique, parce qu’il est plus insidieux, peut être plus difficile à percevoir. La Commission des droits de la personne et de la jeunesse (CDPDJ) le définit ‘comme la somme d’effets d’exclusion disproportionnés qui résultent de l’effet conjugué d’attitudes empreintes de préjugés et de stéréotypes, souvent inconscients, et de politiques et pratiques généralement adoptées sans tenir compte des caractéristiques des membres de groupes visés par l’interdiction de la discrimination.’ (p.6). Malgré son caractère parfois involontaire, cette forme de racisme a pour effet de perpétuer les inégalités vécues par les personnes racisées notamment en matière d’éducation, de revenus, d’emploi, d’accès au logement et aux services publics. »