Redirection écologique

La redirection écologique vise à créer une société plus résiliente, équitable et respectueuse de l'environnement en modifiant les paradigmes actuels de développement et de consommation.

Inspiré des travaux de T. Fry et de B. Latour, le concept de redirection renvoie d'une part à l'idée de développement durable, de responsabilité sociétale et de transition énergétique et, d'autre part, à l'urgence d'aligner les organisations et les entreprises vis-à-vis des limites planétaires.

La redirection écologique est un cadre, à la fois conceptuel et opérationnel, destiné à faire tenir les organisations publiques et privées, ainsi que les infrastructures et instruments de gestion qui les soutiennent dans les limites planétaires. La redirection a pour ambition de clarifier l’adresse stratégique, les prises techniques et méthodologiques ainsi que les processus politiques et démocratiques permettant de mettre en place une transformation écologique de nos modes de subsistance.

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Au même titre que les concepts de développement durable ou de responsabilité sociétale des entreprises, la transition appartient à ce que l’on propose d’appeler la famille des paradigmes « conciliateurs » de l’écologie. Ceux-ci supposent implicitement qu’un horizon de conciliation est naturellement possible, voire souhaitable, entre le développement économique, productif, d’un côté, et l’écologie, de l’autre.

La redirection écologique suggère, au contraire, qu’un horizon éventuel de conciliation passe d’abord par un alignement des organisations publiques et privées sur les limites que l’anthropocène met en évidence (limites climatiques, géologiques, planétaires, mais aussi zones critiques, situations écologiques territoriales, agencements ontologiques et politiques territoriaux, etc.). Et que cet alignement passe par des arbitrages.

Le terme est emprunté au théoricien du design australien Tony Fry. Il sous-entend l’existence d’un héritage qu’on ne peut négliger, mais dont on va essayer de faire autre chose.

La redirection nous dit qu’on ne pourra pas tout maintenir, que le monde change et que les environnements futurs ne nous permettront pas de poursuivre les activités d’aujourd’hui. On va devoir mettre fin à un certain nombre de choses.

La redirection écologique étudie ce qui se passe après les fermetures : que faire de ces infrastructures, quelles activités peuvent être mises en place et comment minimiser les impacts négatifs sur les personnes touchées?