Jean-Claude Boulet : Tout est commun !

En 2019 j'au entendu Akexandre Monnin parler de "communs négatifs" à une rencontre à l'UQAM. L'idée m'a plu immédiatement comme étant une notion facile à comprendre par le commun des mortels et capable de sortir des chapelles intellectuelles.

J'ai commencé à travailler moi-même autourt de cette idée en 2020 à l'occasion du nouvel épisode de crise de cette année-là.

De fil en aiguille, j'en suis venu à conclure qu'un commun négatif d'aujourd'hui ne sera pas nécessairement négatif demain et que tout est commun. Jean-Marc Jancovici dans une présentation (à un comité su Sénat français, je pense) a émis l'idée que tout est "gratos", donné par la planète, sajuf le (fruit du) travail. Ctte idée m'a d'abord plu et je l'ai suivie pour plutôt conclure que, hors du commun, le travail n'a aucun sens et que ses fruits individuels, accunulables, non plus. Que vaudrait le fric s'il n'était pas commun à un certain groupe? Tout est question d'échelle et de savoir c'est qui ça, "nous" ? Je me suis alors demandé s'il pourrait exister un travail qui ne serait fait que pour soi, pas pour les autres, surtout dans une société de consommation, où on ne consomme pas soi-même ce que l'on produit (et qui est donc produit pour les autres). Le simple fait de respirer me semblait répondre à cette définition, Comme pour alimenter ma réflexion, lors de la crise de 2020 un grand nombre de personnes fort influentes nous ont répété avec force moyens que nous ne respirions pas chacun pour soi, et qu'il nous fallait à la fois passer à la caisse ensemble et (dé)périr chacun dans son coin. L'air est commun, on le prend au commun et on le retourne au commun.

Tourt est commun donc, provient du commun et y retourne fatalement, y compris l'entropie créée par le gaspillage et l'avidité (à vide-ité).

Une chose ou un intangible n'est retiré du commun que par l'exercice d'un pouvoir quelconque ("étatique" ou privé) et, par voie de conséquence, que pendant la durée durant laquelle ce pouvoir est efficace et suffisant pour ce faire. Même les civilisations disparaissent.

Prenons le cas de Northvolt par exemple. Il est difficile de penser que tout y ait été retiré du commun et qu'il n'y a ou aura pas de collatéraux dans le commun, ceci grâce à des interventions politiques et privées, publiques et cachées. On aura réussi à prendre quelques choses au commun et à y retourner quelques choses, on ne sait pas quoi ni quand. Il y a cependant un nombre de personnes, qui reste à déterminer, qui en profitent et profiteront. Le commun c'est le bien de tous, le bien de tous ce n'est le bien de personne en particulier, et l'on a l'irrésistible envire d'en faire profiter quelqu'un.

Il faut s'intéresser à ce qui a été retiré du commmun, par qui et comment cela a été retiré ou détruit. La question n'est donc pas uniquement de savoir comment construire, ou reconstruire, un commun qui serait bien défini, mais aussi de savoir comment éviter qu'il ne soit déconstruit, détruit ou noyauté. La destruction des communs est inscrite dans la logique du capitalisme, surtout dans ses formes accumulatives et financiarésées, autonomisées. Une forme, intermédiaire, de "propriété" par une communauté ou un pouvoir public, semble a priori moins dommageable. Cependant cette forme peut faciliter l'appropriation strictement privée, en donnant justement une forme précise et identifiable à un commun. À titre d'exemple, la notion d'abusus, la destruction d'un bien, est une notion qui existe en droit. Cependant, le droit ayant été approprié, pour ainsi dire retiré du commun "tout court" par une communauté, cette notion est asservie aux règles de cette communauté, ce qui finit par lui ouvrir des portes au lieu de la prévenir.

Pour ma part, je publie sur zotero.org deux bibliothèque, une sur les communs et l'autre sur la questio "Que faire ?", Cette dernière fait aussi l'objet d'un bulletin périodique et d'un carnet et de notes sur Praxis.