
Cette note fait partie du carnet 12e édition des Rencontres nationales du RADN
Une expérience d'animation comme un bracelet d'amitié
Il est 7h30 du matin lorsque nous arrivons à la Maison du développement durable. Le calme du centre-ville contraste avec notre fébrilité intérieure. Aujourd’hui, c’est le grand jour. Les ADN — ces agent·es de développement numérique, moteurs de changement dans leur milieu — ne tarderont pas à arriver.
Nous prenons possession de la salle, et déjà, l’espace commence à prendre vie. L’équipe installe les tables, vérifie que chaque élément soit à sa place, juste là où il faut. On délimite le mur de récolte; cet espace encore vide, mais prometteur, prêt à accueillir les idées, les visions, les questions importantes qui viendront plus tard. Nous faisons un dernier tour des tables pour nous assurer que tout le matériel y est. Nous mettons le café bien en vue, prêt à réveiller les esprits du matin encore embrumés.
On relit le programme de la journée. Tout est là, détaillé, fluide… du moins sur papier. Dans notre tête, les questions fusent : est-ce que les activités feront sens pour iels ? Les amèneront-elles à sortir de ce qu'iels connaissent, à provoquer des déclics et de nouvelles associations d'idées ? Est-ce que l’animation parviendra à susciter l’engagement espéré ? Une sensation familière monte, mélange de trac, de doute et d’excitation.
Les ADN commencent à arriver. Déjà des éclats de rire, des sourires chaleureux pour les collaborateur·ices venu·es de loin. Ces moments nous ramènent à l’essentiel : ce n’est pas qu’un événement, c’est une rencontre humaine. Un espace pour connecter, explorer et collaborer.
Animer avec la communauté, pas seulement pour elle
Animer une communauté aussi riche lors de rencontres nationales, c’est un peu vertigineux. Pourtant, le privilège de côtoyer ces personnes au quotidien — dans les activités en ligne, les espaces de connexion, les échanges sur Slack, et les séances des cercles de collaboration — transforme peu à peu cette pression en un sentiment d’appartenance. On passe de l’idée d’animer pour elles à l’expérience d’animer avec elles. Les ADN animent d’ailleurs plusieurs espaces entre eux·elles, par et pour la communauté, comme en témoigne ma collègue Alice dans ce récit.
Tout au long de l'année, nous nous nourrissons de ces échanges inestimables. Ils nous apprennent énormément et nous permettent de nous ajuster pour que le contenu de ces rencontres réponde au plus près des besoins et envies de toustes.
Des petits gestes qui tissent une plus grande complicité
C’est dans cet esprit que nous avons osé un geste un peu symbolique lors de cette 12e édition: distribuer des bracelets d’amitié (oui, comme dans la chanson de Taylor Swift : « Make the friendship bracelets / Take the moment and taste it »). Mais soyons honnêtes, on s'aventurait sur un terrain glissant. Cet objet est à mi-chemin entre le franchement quétaine et le drôlement touchant : allaient-iels l'accepter, ou lever les yeux au ciel un peu mal à l'aise ? Ce qu’on ignorait à ce moment-là, c’est que Taylor Swift, à travers sa chanson, avait relancé cette tendance en force, et que, sans le savoir, on surfait sur une vague culturelle majeure.
Finalement, c'était un risque bien assumé. Ces bracelets n’étaient pas pour tout le monde, mais pour celles et ceux qui accepteraient d’être nos complices : nous rapporter leurs ressentis, leurs petites victoires, leurs moments de doute au sein des cercles de collaboration. Leurs retours nous aident à mieux accompagner, débloquer, rassurer et encourager. Ces bracelets se veulent, à leur manière, un outil de connexion.
Et contre toute attente, ils ont été accueillis avec des sourires — parfois hésitants, parfois ravis — et même avec une touche d’enthousiasme.
Cette anecdote décrit bien l'ambiance de la 12e Rencontre nationale et comment nous l'avons vécue. Un moment rempli de complicité et de franche camaraderie. Le sentiment partagé de former une communauté tel qu'en témoigne une ADN.
On a NOUS, donc on peut s'entraider, et c'est l'fun de se dire qu'on a une équipe en dehors de notre équipe au sein de notre organisation. On est vraiment une équipe. C'est ça que j'ai ressenti aujourd'hui. Comme une famille... On est une famille !
Après cette expérience, nous avons pris le temps de faire un post-mortem en équipe, où chacune a pu partager ses bons coups, ses ressentis, ainsi que les points de vigilance et d’amélioration à considérer pour les prochaines rencontres.
De cette réflexion, plusieurs constats ont émergé, que nous avons retransposés en missions pour les mois à venir :
- Nourrir un climat de confiance : créer un espace où les membres se sentent libres de partager leurs vulnérabilités, de demander de l’aide et de s’appuyer sur les autres pour débloquer des situations. C’est en cultivant cette confiance que la communauté devient un véritable levier d’entraide et de développement.
- Encourager la reconnaissance des savoirs : aider chaque membre à prendre conscience de la valeur de ses connaissances et à les partager avec le groupe. En valorisant les expertises de chacun·e, nous renforçons le sentiment de légitimité et d'appartenance au sein du réseau.
- Renforcer la visibilité et la légitimité du RADN : poursuivre les efforts pour faire connaître la communauté comme un acteur clé de la transformation numérique, en participant activement aux événements, en mettant en avant les réflexions de nos membres, et en cultivant des relations avec des partenaires de l'écosystème numérique.
Nous croyons qu'une communauté de pratique permet à chacun·e de s’élever. De grandir en connaissance, en capacité, en tant que personne humaine, face aux défis de la transformation et de la complexité. Car c’est bien là l’essence d’une communauté de pratique ! S’élever collectivement en s'appuyant les un·es sur les autres, grâce au partage d’expertises, aux essais-erreurs et aux apprentissages croisés. Une connivence naît au fil des échanges où les histoires partagées résonnent avec nos propres aventures et renforcent le sentiment de compréhension mutuelle.
Nous ressentons une immense gratitude envers cette communauté, si riche en talents et en humanité. Chaque interaction, chaque échange, renforce ce lien — comme une série d’élastiques de couleurs entrelacés, à la fois souples, serrés, solides. Comme un bracelet d’amitié.