Deux types d'approches basées sur les effets (outcomes)

Dans le plus récent numéro de la Stanford Social Innovation Review, Max French décrit deux manières de recourir aux indicateurs d'effets (outcomes) dans un contexte de politiques publiques et d'innovation sociale:

1. La mesure des effets comme système de gestion de la performance: inspirée du courant de la nouvelle gestion publique (new public management), cette approche consiste à mesurer des indicateurs précis pour évaluer la performance. Les contrats à impact social seraient la manifestation la plus récente de ce courant, permettant à l'État de progressivement réduire sont intervention en achetant des "effets" directement auprès de fournisseurs de services externes.
2. La mesure des effets comme manière de favoriser une gouvernance collaborative: cette approche recourt plutôt à la notion d'effets afin de créer une vision partagée à laquelle de nombreux acteurs issus de plusieurs secteurs s'engagent à contribuer, par exemple la réduction de la pauvreté ou de l'itinérance. Les diverses initiatives philanthropiques axées sur l'impact collectif ainsi que les Objectifs de développement durable de l'ONU seraient des exemples de cette approche.

L'auteur préfère résolument la deuxième approche à la première, arguant que des sytèmes basés sur une mesure précise des effets dans une logique d'évaluation de la performance génère des effets pervers (plusieurs d'entre eux sont documentés sur cette page du TIESS). Les effets sont cependant moins précisément mesurés dans le deuxième approche et jouent plutôt un rôle d'alignement de la vision que de système permettant d'assurer l'imputabilité.

https://ssir.org/articles/entry/two_experiments_with_outcomes_frameworks#