Récolte lors de l'activité «La pensée visuelle : effet de mode ou changement de pratique en mobilisation des savoirs ?»

Crédit: Isadora Ayesha

Cette note collige les savoirs qui ont été récoltés lors de l'activité La pensée visuelle : effet de mode ou changement de pratique en mobilisation des savoirs ?, qui s'est déroulée lors de la Journée des savoirs ouverts 2024.

Une entrée en matière collective : se situer dans l’espace

L’atelier animé par Hélène Brown et facilité par François Cliche a débuté par une activité où chacun·e se positionnait sur une échelle imaginaire selon sa relation à l’art et au dessin :

  • Qui se considère artiste ?
  • Qui dessine souvent, même en réunion ?Ce premier déplacement a révélé des surprises : ceux·celles qui se considéraient artistes n’étaient pas nécessairement ceux·celles qui dessinaient régulièrement, et inversement.

Premier exercice: Se présenter

Les participant·es, regroupé·es en triades, devaient d’abord se présenter à tour de rôle dans un laps de temps court et ce, sans outil visuel. Ensuite, un support visuel utilisant des pictogrammes a été introduit, proposant des catégories comme "j’aime", "je fais", "je suis".

Retour d’expérience :

  • Passage du professionnel au personnel : Les participant·es ont remarqué qu’ils·elles commençaient souvent par présenter leurs fonctions ou identités professionnelles. L’outil visuel, structuré autour des catégories comme "j’aime", "je fais", ou "je suis", a permis d’approfondir les échanges en entrant dans des dimensions plus personnelles. Certains se sont demandé si c'était l’aspect visuel ou le format "à compléter" qui avait stimulé des conversations plus personnelles.
  • Aide à la structuration de la pensée : Certaines personnes avec des troubles du langage ont exprimé que l’outil visuel aidait énormément à structurer leurs pensées, leur offrant un cadre pour mieux s’exprimer et se connecter aux autres.
  • Expérience différente selon les préférences : D’autres, entre autres certaines personnes issues de cultures plus orales, ont préféré la liberté des échanges sans consignes, se sentant plus à l’aise de raconter spontanément. Certains·es participant·es ont mentionné s’être sentis "moins bons·nes élèves" en ne parvenant pas à répondre à toutes les consignes dans le temps imparti. L’importance de rappeler que l’outil visuel est une invitation, pas une obligation, a été soulignée. 

Retour des animateur·rices :

  • Ouvrir les possibles : L’objectif n’était pas de déterminer une "bonne méthode" mais d’expérimenter différentes approches pour montrer les multiples façons de structurer ou de libérer les échanges. Bien présenter l’outil visuel comme une option et non une obligation a été noté comme clé pour encourager des participations plus fluides et confortables.

Deuxième exercice : Récit et transfert d’information

  • Les participant·es, formant de nouvelles triades, ont expérimenté différents rôles (raconter, écouter, compter les informations partagées). 
  • L’exercice a été répété avec et sans support visuel(pictogrammes) en modifiant à chaque tour la composition des triades. L’objectif est d’explorer comment les supports visuels influencent la transmission, la structuration et la richesse des récits.
  • L’expérimentation a généré une certaine confusion pour certain·es, mais les perspectives partagées ont été variées et enrichissantes.

Retour d’expérience

Ressenti selon les rôles :

  • Raconter : Sans support visuel, certain·es ont trouvé plus de liberté pour être créatif·ves et poétiques, tandis que pour d’autres le support visuel a apporté une structure plus concrète et plus d’idées. Les pictogrammes ont également encouragé des associations d’idées nouvelles pour certain.es , permettant d’aborder des éléments auxquels les participant·es n’auraient pas pensé spontanément (ex. : « J’aime faire du feu »). 
  • Compter: L’outil visuel a facilité, pour certain·es, la tâche, mais l’a rendu plus complexe pour d’autres en raison entre autres de l’interprétation libre des pictogrammes.
  • Écouter: Pour certain.es, l’écoute était parfois perturbée par l’attention portée aux pictogrammes, rendant difficile d’être pleinement présent·e dans le moment.
  • Se rappeler: La retransmission de l’histoire de l’autre était souvent plus fluide avec le support visuel, qui offrait des rappels et permettait de structurer l’histoire ou de relier les dessins en un chemin narratif.

Retour et points clés sur la pensée visuelle

Les animateur.trices ont souligné plusieurs bénéfices de la pensée visuelle qui comprend un ensemble d’approches et d’outils, pour mieux mémoriser, enseigner, collaborer et se développer.  François Cliche a également capté visuellement les retours, illustrant les potentiels de la pensée visuelle.

  • Cognitifs : Les neurosciences montrent que l’association de pictogrammes et de mots améliore la mémorisation, la structuration de la pensée et la gestion de la complexité. 
  • Collaboratifs : Apporte de la clarté, favorise l’engagement, la créativité et la mobilisation des savoirs dans les équipes, tout en aidant à créer un sens collectif. La pensée visuelle a plusieurs utilité dont celle de générer de nouvelles associations d’idées et de potentiels.
  • Pratiques :
    • Peut être utilisée en amont pour planifier une rencontre, pendant pour organiser les échanges, ou après pour structurer les apprentissages. On l’utilise quand on cherche à avoir une plus grande clarté quand on est submergé d’informations. 
    • Accessible, même sans savoir dessiner, grâce à l’utilisation de pictogrammes simples. En effet, dessiner peut être intimidant pour certain.es, il y a d’autres façons d’utiliser la pensée visuelle comme ce qui a été expérimenté au cours de l’atelier.

Conclusion

La pensée visuelle n’est ni un effet de mode ni une solution universelle, mais une pratique qui ouvre de nouvelles possibilités en mobilisation des savoirs. Elle peut transformer les dynamiques de groupe en renforçant la clarté, la créativité et l’engagement, tout en s’adaptant aux besoins et préférences des participant·es.

L’atelier a permis d’expérimenter concrètement ces outils et de réfléchir aux conditions dans lesquelles ils peuvent enrichir les pratiques de mobilisation des savoirs.

Ressource recommandée

Livre :  La boîte à outils de la pensée visuelle de Béatrice Lhuillier et Caroline Tsiang– Une introduction accessible pour comprendre et utiliser la pensée visuelle au quotidien. 

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La pensée visuelle : outils, réflexions et mobilisation collective
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Integrated by Roselyne Clément, on April 8, 2025, 11:16 a.m.
Captation des savoirs de la Journée des savoirs ouverts 2024
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Integrated by Rémi Proteau, on Oct. 18, 2024, 11:26 a.m.

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Oct. 18, 2024

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July 24, 2025, 8:02 a.m.

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Janie Dolan Cake. (2024). Récolte lors de l'activité «La pensée visuelle : effet de mode ou changement de pratique en mobilisation des savoirs ?». Praxis (consulted Nov. 7, 2025), https://praxis.encommun.io/en/n/ZUf2QcNI-D_tSPgRWxDMV1pdvs0/.

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