Les cinq grands défis de l'habitat du futur

1.       Construire des bâtiments tout en captant du CO2 : utiliser du béton carbonégatif, du bois, de la paille, du chanvre et si on utilise nos déchets plastiques ou en produisant le plastique à partir du CO2 industriel ou atmosphérique (capture dans l'air ou dans l'eau) ou bien être carboneutre en utilisant la glaise qu'on peut alors insérer, tout comme le plastique, dans une imprimante 3D géante.

2.       Stocker l'énergie : avec du béton rechargeable on peut même stocker l'électricité dans la structure même du bâtiment et en combinant avec la solution de béton carbonégatif on pourrait résoudre les deux premiers défis. Sinon, on peut utiliser des batteries (au lithium pouvant durer 400 ans) pour ce faire ou alors le stockage gravitaire. Il est aussi possible de stocker la chaleur directement.

3.       Conserver et produire l'énergie de façon à être autonome au moins durant les périodes de crise : grâce à une très bonne isolation, à la récupération de la chaleur de l'air et de l'eau, à l'utilisation du solaire passif de façon optimale et à la production d'énergie par la géothermie, les capteurs solaires et éoliens. De plus, de nouvelles techniques innovantes de production d’énergie pourraient apparaître comme le Air-Gen qui récolte l’électricité présente dans l’air humide ou encore des panneaux récoltant l’énergie de la pluie. Dans certains cas, il est possible de se passer de climatisation et/ou de chauffage.

4.       Gérer correctement l'eau : en créant sous les bâtiments de grandes chambres de rétention des eaux de pluies et en utilisant des toilettes à compost plutôt que des toilettes à eau. Aussi utiliser les eaux grises pour nourrir les plantes.

5.       Être autonome en nourriture au moins durant les périodes de crises : le dernier et le plus difficile des défis. Aux dernières informations que j'ai eues, il faut un minimum de 4.6 hectare pour espérer nourrir une personne (alimentation végétalienne uniquement). Si l'on désire nourrir une centaine de personne avec à peu près le même espace en ville; va falloir innover grandement. Des serres sur les toits ne seront pas suffisantes à elles seules. Grâce à des fermes verticales avec une agriculture hautement contrôlée, il est sans doute possible de multiplier ces rendements par hectare par 100 ou plus mais pour des cultures particulières comme la laitue, le concombre, la tomate, le poivron et les jeunes pousses.

Avec les récentes recherches en photosynthèse artificielle permettant de créer de l'acétate à partir d'eau, de CO2 et d'électricité, il est possible de multiplier ces rendements par hectare par un facteur variant, selon le type de plante, de trois à dix-huit fois. En utilisant des plantes génétiquement modifiées, il serait encore possible d'augmenter ces rendements. Il serait donc possible, à terme, de produire suffisamment de nourriture sur cinq hectares pour nourrir 100 à 200 personnes pour la plupart des plantes comestibles. Cependant, cela va nécessiter plus d’énergie ainsi que plus d’eau ce qui risque d’affecter l’atteinte des objectifs d’autonomie énergétique et hydrique des défis 3 et 4.

Si l’on veut rester du côté de l’alimentation biologique; il semble que ce soit possible avec environ 12 hectares de nourrir 100 personnes en utilisant quelques techniques simple selon Marie-Thérèse Thévard qui a réussie à nourrir 2.5 personnes avec 0.3 hectare. Son livre, « Le jardin vivrier » explique comment y arriver. Voir aussi la vidéo en bas de page.

La ville de Montréal affiche une densité de près de 50 personnes à l’hectare (49 hab./ha). Pour réussir à loger et à nourrir sa population grâce à la nourriture poussant sur son territoire tout en respectant cette densité, il faudrait, par exemple, qu’on loge 100 personnes sur un hectare (ce qui est possible) et qu’on puisse nourrir ces 100 personnes avec ce qui pousse sur un autre hectare; ce qui est difficilement imaginable avec les moyens actuels sans chambarder complètement la ville (ex. : avec de très hautes fermes verticales coûteuse en énergie et en eau). Par contre, le mode de développement précédent avec 12 hectares pour en nourrir 100 pourrait être adopté en banlieue puisqu’augmentant légèrement la densité des banlieues montréalaise d’environ 5 hab. / ha.

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Include by Francis Lapierre, on Oct. 8, 2023, 11:20 p.m.

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Oct. 9, 2023

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Oct. 9, 2023, 5:48 p.m.

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Francis Lapierre. (2023). Les cinq grands défis de l'habitat du futur. Praxis (consulted July 6, 2024), https://praxis.encommun.io/en/n/dbAl9rvgesKtakP9kD-n3h8Nvio/.

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