Quelle expérience qui goûte bon !

Je me sens extrêmement choyée d'avoir pris part à ce colloque. Tant au niveau de sa co-organisation qu'au niveau des apprentissages réalisés et des personnes rencontrées.

Nous avons commencé à travailler sur ce projet avec le CRITIC en septembre 2023. Grâce à l'aide de Charmain Levy, nous avons pu déposer une première proposition à l'Acfas qui fut, à notre grande joie à tous.tes, acceptée en décembre dernier. Puis, avec l'aide de Jonathan Durand-Folco et d'Alexandre Michaud, nous avons entrepris de faire une demande Connexion au CRSH (ma première dans ce programme - yeah mais ouf aussi) afin de nous donner les moyens de nos ambitions :

  • accueillir Pierre Dardot et Christian Laval dans le cadre du colloque
  • donner des chances aux étudiants de présenter
  • réunir des communications dans des domaines variés
  • créer des ponts avec le milieu municipal et le terrain
  • aider toutes les personnes qui participent et présentent (avec les limites de la subvention nous aurons pu offrir la nourriture et un peu d'aide pour les déplacements)
  • capter les savoirs partagés tant par de la facilitation graphique que des synthèses écrites
  • faire quelque chose de bien quoi !

Pendant ce temps, plusieurs membres du comité organisateur préparaient l'appel à communication, porté par Dan Furukawa Marques et Luc Audebrand puis diffusé par tous.tes. Au 1er février, nous avions reçu une trentaine de communications (nous étions tellement excités tant par le nombre que la qualité des contributions reçues).  Au final, 24 d'entre elles seront présentées les 14 et 15 mai 2024. Avec l'aide de Félix Beauchemin, Yann Pezzini a mis en place la magnifique structure qui nous a permis de réunir les savoirs et de les rendre accessibles à tous.tes sur la plateforme En Commun. Marie-Soleil L'Allier et Jonathan Veillette ont apporté leur soutien dans la captation des savoirs lors de l'événement, et durant les différentes étapes du parcours. Certes, tout ne fut pas parfait. Je passerai sur les craintes de ne pas obtenir le financement souhaité, sur les contorsions réalisées pour nous assurer de respecter les exigences de l'Acfas tout en nous permettant de proposer des activités complémentaires et accessibles hors les murs au Congrès et sur les péripéties liées aux traiteurs. Heureusement, les solutions et le travail collaboratif était au rendez-vous !

Aussi, je ne conserve que les belles choses du colloque : Des rencontres incroyables et des moments de réflexion et de partage de connaissances inestimables ! Quelle belle gang ce colloque nous a permis de réunir ! 

Après avoir été en contact avec elles, c'était un plaisir pour moi de mettre des visages (et parfois des corps) sur les personnes qui ont présentées généreusement dans le cadre du colloque. Certes, le format ne facilitait pas de longues périodes de questions ou de creuser suffisamment sur les expérimentations et recherches de chacun.e, mais cela nous aura permis de réunir davantage de contributions autour du sujet des communs et donc davantage de belles et intéressantes personnes. 

Au niveau des savoirs, je retiens le risque de banalisation du terme commun qui est de plus en plus utilisé pour référer au collectif, tel que dénoncé par Christian Laval : "Plus les communs se multiplient, plus semble se perdre la portée politique et radicale des communs". Je retiens également la nécessité qu'il y ait politisation des communs si on souhaite que les changements soient profonds et réels ainsi que le fait qu'il faille réinventer nos façons de faire, de penser, de concevoir. "Nous sommes ici dans une réinvention des usages qui fut répandu dans le passé de l’humanité. Réinvention est un mot clé dans la politique des communs" (Laval, 2024). Je retiens également l'importance de poser les questions difficiles comme Charmain Levy l'a si bien mentionné en causerie synthèse. De Parce qu'il est important que les pratiques associées aux communs nous permettent d'aller plus loin dans la recherche d'une société plus juste et contre le capitalisme, le patriarcat, le racisme et le colonialisme. Qu'elles doivent préserver et nourir le care sans le vider de son sens.

Ces pratiques nous ont mené à explorer ce qui se fait du côté du Mexique, de la Turquie, de la France, de l'Italie, mais aussi plus près de chez nous au Québec, tant au sein de nos ruralités que dans les milieux urbains. Nous avons exploré tant les pratiques et enjeux du commoning au quotidien que les liens avec l'économie sociale et solidaire, les formes juridiques, la capacité des communs à répondre à des enjeux sociaux, politiques et économiques. Les communs sont une piste pour nous permettre de réinventer nos rapports au territoires, de décoloniser nos systèmes, d'adresser les rapports de domination et de disparités des chances, de repenser notre façon de faire de la recherche.

N'est-ce pas là un possible vers lequel il nous faut encore plus tendre ? Que nous devons encore davantage revendiquer ? Cette invitation de Christian Laval à la fin de la conférence d'ouverture tombe donc sous le sens : que tous.tes, nous soyons acteur.rice.s et chercheur.se.s. pour qu'il puisse y avoir recoupement et collaboration dans nos investigations des pratiques des communs.

Cette invitation me permet de souligner l'apport des partenaires et collaborateurs qui ont rendus l'événement possible. J'ai eu le plaisir de discuter avec plusieurs d'entre elles.eux en préparation du colloque ou pendant celui-ci. Je ne saurais trop leur exprimer ma reconnaissance :

  • Atelier d'innovation Mauril-Bélanger (merci Amélie pour l'accueil)
  • Transition en commun (merci Raphaël et Nadim pour l'animation)
  • Projet Collectif (merci Vincent et Yann)
  • Conseil en Recherche en Sciences Humaines du Canada (merci tellement !!!)
  • Chaire du Canada en droit des biens transsystémique et communautés durables (merci Yaëll)
  • Centre de recherche sur les innovations et transformations sociales (CRITS, merci Jonathan)
  • Chaire de leadership Alban D'Amours en sociologie de la coopération (merci Dan)
  • Chaire de leadership en enseignement sur l'engagement social (merci Luc)

Merci aussi immensément à Dorothée De Collasson (DO2CO) et Marie-Ève D'Amour (Ilôt Coop) pour les captations graphiques pendant et suivant le colloque. Merci à l'Acfas (notamment à Cassandre Obispo pour son support pendant la préparation du Colloque et d'avoir accepté que celui-ci se fasse sur deux journées plutôt que une seule). Merci à Christian Laval et Pierre Dardot d'avoir accepté notre invitation et partagés leurs réflexions. Merci à Remix pour leur généreuse participation ainsi que pour les livres (et les jeux !). Merci aux membres du CRITIC, à l'ATSE et à Solon Collectif et finalement merci à vous toutes et tous qui avez pris part, de près ou de loin à cet événement. 

Il y a de belles collaborations à venir dans l'air... je suis électrisée par ce colloque et les opportunités qu'il nous offre. 💛🧡💖💜💙💚

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Témoignages des participant.e.s au colloque Politique des communs (2024).
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May 30, 2024

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May 30, 2024, 1:50 p.m.

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Marie-Anne Perreault. (2024). Quelle expérience qui goûte bon !. Praxis (consulted July 2, 2024), https://praxis.encommun.io/en/n/f1iXo2W1JqqAcxjmokS4g5NvXg0/.

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