L’agriculture urbaine comme un outil d’inclusion pour les personnes immigrantes et réfugiées

Dans les dernières années, le Québec a accueilli un nombre croissant de demandeurs d’asile. En 2022, 59 000 demandeurs d'asile sont arrivés au Québec. Les personnes demandant le statut de réfugié(e) vivent de nombreux défis liés à leur parcours de migration, mais aussi à leur intégration que ce soit par la sécurité alimentaire ou par des espaces de socialisation et de francisation.

Des initiatives d’agriculture urbaine mises en place pour les personnes migrantes, avec le statut de réfugié et demandeuses d’asile (migrants), se développent en Amérique du Nord, particulièrement aux États-Unis. Refugee Urban Garden à Philadelphie, New Roots Community Farm à New York, Ohio City Farm ou encore Flemo Farm à Toronto sont des exemples de telles initiatives. Par contre, les connaissances sur ce type de projets, sur les bonnes pratiques et sur leurs impacts restent encore peu connues et peu diffusées. La note L’agriculture urbaine comme un outil d’inclusion pour les personnes immigrantes et réfugiées effectuée par le Laboratoire sur l’agriculture urbaine (AU/LAB), est une amorce afin de répondre à cette absence. Elle présente aussi quelques cas venant illustrer les résultats de recherche.

En 2023, AU/LAB a décidé d'accompagner le CACI et le CSAI dans la mise en place de 2 projets pilotes dans une perspective de recherche/intervention. Nous avons ainsi montré le potentiel de l'agriculture urbaine comme outil d'intervention auprès des personnes migrantes et de réaliser des potagers qui font plus que nourrir. L’expérience montre que de tels espaces sont des lieux de découverte de légumes présents sur les marchés, mais que les personnes migrantes ne connaissent pas forcément, d’échanges sur des pratiques culinaires et de recette, une opportunité de francisation et aussi de la simple découverte de l’autre dans la cadre d’une activité qui reste foncièrement ludique et partagée dans le vécu des personnes dans leur pays d’origine.