Empreinte écologique : recyclage vs réduction

Quand je fais des présentations sur les changements climatiques, les gens viennent me dire qu'ils recyclent super bien. Au début je ne comprenais pas trop pourquoi ils venaient me dire ça. Oui, le recyclage réduit la consommation de ressources et cela a au final une incidence de l'énergie consommée et les GES produits. Mais je comprends maintenant qu'il y a beaucoup de confusion dans la tête des gens à propos de ce qui a vraiment un impact sur le climat. Le Baromètre de l'Action climatique donne un D aux québécois pour leur compréhension des solutions climatiques.

Pour ceux qui aimeraient avoir une idée de ce que le recyclage peut représenter en terme d'échelle par rapport à notre économie : imaginons que la société est un animal (la portion centrale du graphique. À gauche ce sont les intrants, ce que la société mange en terme matières. À droite c'est ce qui en ressort. On apprend dans ce rapport que:

• Le recyclage, c'est ce qu'on retrouve dans la toute petite boucle en bas du graphique. C'est 3,5% seulement de notre flux matériel au Québec. Il s'agit souvent en grande partie de recyclage industriel de béton et de métaux.
• En augmentant son taux de récupération déjà élevé de 64 % à un taux utopique de 100 %, la circularité du Québec progresserait seulement de 6 % – toujours inférieure à la moyenne mondiale. Le bac vert fait peu de différence.
• 17% du flux de matière est constitué d'intrants non-circulaires comme des énergies fossiles qui sont brûlées pour obtenir de l'énergie).
• 36% du flux de matière est considéré comme non-renouvelable
• En comparaison à notre maigre 3,6%, la circularité au niveau mondial est passée de 9,1% à 8,6% dans la dernière année...
• Le taux élevé d’extraction du Québec: pour une population d’environ 8,5 millions d’habitants et un taux d’extraction de ressources qui atteint les 24 tonnes par habitant, est le sixième au niveau mondial....
• Un recyclage accru n’est pas très utile si la consommation (reflétée par l’empreinte matérielle) continue d’augmenter :
• pour que son indicateur de circularité atteigne la moyenne mondiale de 8,6 %, le Québec devrait réduire de 60 % son empreinte matérielle, en supposant que les niveaux de recyclage et, par conséquent, d’intrants de matières secondaires demeurent constants.

Bref, le recyclage de nos bacs verts, c'est pas ça qui fait tant la différence sur notre empreinte écologique...

Encore une fois, la réduction de la production et de la consommation globale semble inévitable!

rapport-indice-circularite-fr.pdf