note Note générale

Synthèse du Forum numérique organisé par la Cellule numérique Économie Sociale du CQCM

Cette note fait la synthèse du Forum numérique organisé par la Cellule numérique Économie Sociale du CQCM le 4 avril 2024.

En plus de présenter les 5 entreprises collectives numériques qui seront accompagnées par le CQCM (Arrivage, Baseline, Culture Cible, Lucid Tales, Ludociels pour tous), le forum permettait de découvrir comment les entreprises numériques collectives peuvent prospérer, développer des partenariats gagnants, changer d'échelle, explorer l'écosystème qui les entoure ainsi que découvrir les outils de financement!

Échange - Assumer sa différence et trouver sa place. Comment les entreprises collectives et numériques peuvent prospérer.

Le Forum commence avec la présentation de la Coop Radish, une coopérative qui livre des repas et autres aliments provenant de restaurants et autres commerces (environ 160) à Montréal à l’aide de vélos et de cargos électriques. Radish permet de mutualiser les besoins techniques de la restauration (livraison, marketing, etc.). Initialement, la coopérative a été lancée pour pallier aux difficultés et enjeux liés à la plateforme Uber vécus par les restaurateurs, dont le fondateur de Radish.

Radish ne cherche pas à devenir aussi gros que Uber, mais cherche à briser le monopole et à offrir plus d’options aux restaurateurs et consommateurs en mettant de l’avant la relation client. Le statut de coopérative, bien qu’il ait posé certains enjeux au niveau de la réglementation (plateforme coop = nouveau concept), permet de créer un sentiment d’appartenance. Les restaurants sont contents d’être propriétaire de leur plateforme et sont donc plus motivés à rediriger leurs clients vers la plateforme. L’offre de service de la coopérative évolue en fonction du besoin des membres (virage vers une livraison longue distance).

Le C.A de la coopérative est composé de trois classes de membres, les commerçants, les employés et les consommateurs et comme la coopérative est enregistrée au fédéral, la réplication dans le Canada anglais est possible et n’implique pas la création d’une autre coopérative.

Ce qui pourrait être fait pour mieux soutenir les entreprises numériques : Avoir une meilleure tolérance du risque pour le financement (ex. de la Californie). Au Québec, il y a beaucoup de financement dans les 12 premiers mois (démarrage), mais ensuite il y a un fossé pour les entreprises.

Développer des partenariats gagnants

Le forum s’est poursuivi avec un panel rassemblant trois coopératives qui collaborent régulièrement (Baseline, Webtv et Code3) pour aborder le thème des partenariats dans le numérique.

Importance et avantages d’établir des partenariats

Explorer des marchés que l’on n’explore pas naturellement.
Être entouré de talents différents.
Permet de faire des choses qui n’étaient pas possibles individuellement.
Garder une qualité de service si certains postes clés viennent qu’à partir puisque responsabilité partagée.
Mutualisation de ressources (ex : une entreprise qui n’a pas besoin d’un·e employé·e à temps plein peut partager cette ressource. Les entreprises ne paient que pour ce dont elles ont besoin et il est possible de créer un poste à temps plein.
Promotion/référencement entre partenaires.

Les défis

Les partenariats sont des relations qui prennent du temps à construire (analogie du mariage, processus long avec des étapes).
Ce n’est pas tout le monde qui a la même vision ou les mêmes objectifs.
Dans un partenariat avec une entreprise privée, il arrive parfois que certains délais pouvant être occasionnés par le système de gouvernance soient mal compris.

La culture de collaboration et la gouvernance entourant le modèle coopératif sont aidant dans la création de partenariats et bien que les partenariats n’impliquent pas nécessairement la mutualisation de ressources, la mutualisation de ressources, elle, doit inévitablement passer par un partenariat. La mutualisation est importante dans le numérique/développement de logiciel parce que ce sont des secteurs où le coût de la main d'œuvre est élevé.

Sortir de sa zone de confort et changer d’échelle

Le changement d’échelle est souvent motivé par la réalisation et l’envie de répondre à un accroissement des besoins sur terrain. Le type de coopérative peut également influencer la décision du changement d’échelle. Une coop de travailleurs·euses par exemple pourra être plus portée à ne pas changer d’échelle. Symbiotic, par exemple, a décidé de rester «petit» et de prioriser une optimisation à l’interne qui permet de mieux répondre à la demande plutôt qu’un changement d’échelle.

Les défis d’un changement d’échelle

La planification prend du temps (connaître l’objectif et la faisabilité).
Conjuguer la planification du changement d’échelle avec la gestion du quotidien.
Importance de travailler conjointement avec l’équipe de travail, l’administration et les partenaires.

Élément d’un écosystème au service des entreprises collectives numériques

La position du gouvernement en matière de santé s’inscrit dans une gestion des « malades », mais il ne s’interroge pas sur la question du type de maladie et de comment on peut les prévenir. Il faut se doter d’une vision de réduction de la maladie. Le Québec est une pépinière entrepreneuriale qui se développe pour proposer des solutions en matière de prévention de la maladie, « mais on construit l’avion en plein vol » (Pascal Beauchesne – Numana). Il faut changer de posture entrepreneuriale pour surmonter les défis reliés au manque d’échange et de collaboration engendrés par la compétitivité.