Cette note a été produite dans le cadre de la programmation du colloque Politique des communs (2024) organisé par le CRITIC au 91e congrès de l'ACFAS.
Biographie
Jules Desgouttes et Fred Ortuño sont co-coordinateurs d’Artfactories/Autresparts.
Résumé
Dans l’en-commun de l’alimentation, les pratiques des acteurs visent à défaire la dépendance des mangeurs à l’industrie agroalimentaire et à (ré)inventer des actes collectifs pour la subsistance. Dans la perspective progressiste, le terme subsistance est un stigmate qui évoque survie, pauvreté, manque. Ce verrou idéologique justifie l’accaparement et l’expropriation des conditions autonomes de la subsistance (les enclosures) par le marché ou l’état ou les deux ensemble. Faire commun consiste en un retournement du stigmate. Il s’agit de rendre visible une société de la subsistance déjà là et désarrimée de la production du capital et où les servitudes favorisent les interdépendances. La mise en valeur des ressources opère par le renouvellement du récit partagé. L’École des communs propose de soumettre à l’enquête les relations entre les différents protagonistes concernés, dévoiler ce qui est une préoccupation partagée. Puis, en suivant les personnes dans leurs attachements et en reliant les objets de leur concernement, faire émerger les controverses qui sous-tendent l’action et les pratiques de chacun et chacune. Nous explorerons comment l’école des communs mobilise l’économie communautaire, les modèles de comportements des communautés et comment cet outillage pourrait être élargi pour évaluer les effets des communs sur le bien être des personnes et de la communauté elle-même.