Récolte lors de l'activité «Quinze années d'UPop Montréal (ou presque!)»

Cette note collige les savoirs qui ont été récoltés lors de l'activité Quinze années d'UPop Montréal (ou presque!), qui s'est déroulée lors de la Journée des savoirs ouverts 2023.

l'activité Quinze années d'UPop Montréal (ou presque!), qui s'est déroulée lors de la Journée des savoirs ouverts 2023.

Mise en contexte

Cette présentation par Émilie Paquin visait à présenter l’UPop Montréal et à ouvrir à un espace de réflexion sur le devenir et/ou sur l’avenir de l’UPop Montréal, qui poursuit d’une façon légère et tactique sa mission de développement de l’esprit critique par la diffusion libre et gratuite du savoir, depuis près de quinze années maintenant. 

Histoire des universités populaires

  • L'UPOP s'inscrit dans la lignée du mouvement d'éducation populaire qui s'est intensifiée en Europe pendant la révolution industrielle au cours du 19e siècle.
  • Ce mouvement reposait sur la volonté de donner accès aux savoirs et à l'éducation aux personnes dites “oubliées” : les ouvriers, les femmes et donc aux classes populaires.
  • Il reposait aussi sur le principe de gratuité, d’autonomie de pensée et d'accessibilité (pas d'inscription, lieux accessibles).
  • Le Printemps des peuples est considéré comme un moment charnière de révolte en faveur d'un meilleur accès aux connaissances. C'est là où naissent plusieurs initiatives de transmission des savoirs et le concept «d'école populaire».
  • Cette période redonne un certain pouvoir aux classes populaires qui se forment à travers l’éducation populaire.
  • Simone Veil lutte pour la libération de l’éducation et arrive avec le concept «d’université ouvrière» pour lutter notamment contre le fascisme. C'est la naissance de l’Université populaire. 

Principes et valeurs derrière la démarche

L'UPOP, c'est donc la volonté de remettre au cœur du processus pédagogique, l’étudiant·es. C'est voir l'université comme un lieu d’apprentissage émancipateur (émancipation par le savoir) et c'est se défaire des inégalités créées par les dynamiques de pouvoir (maître-élève, savoir-pouvoir, etc.)

L'Upop Montréal aujourd'hui

  • L'UPOP a émergé en réponse aux mouvements de grève étudiante engagés dans la lutte en faveur de la gratuité scolaire. Elle est donc issue d'une démarche militante. Elle a été initiée à l’UQAM et expérimentée d’abord par le département de philosophie. 
  • Le collectif derrière l'UPOP fonctionne selon le cycle des saisons : l’été, les membres se rassemblent, détermine le slogan et la programmation; l'automne la programmation est montée, le lancement est organisé, etc.
  • Secret de son succès ? C’est comme la caramilk, c’est un mystère... tout de même, un facteur qui semble important : avoir un outil commun simple à utiliser (ex. dropbox) pour ne pas perdre d’information, malgré le roulement des personnes.
  • Les activités de l'UPOP n'ont subi aucune interruption depuis 2010, même en temps de pandémie. 
  • Le collectif fonctionne sans financement ou presque (3 000 $ de dons annuellement). Son action repose sur l’engagement des bénévoles, dont les membres du collectif.
  • La formule moitié-moitié est privilégiée pour les cours : une heure de cours, une heure de discussion.

L'Upop demain

  • L'UPOP célèbrera bientôt ses 15 années d'existance.
  • Pour l’avenir, le collectif prévoit de publier un livre et continuer à offrir «de bons cours» qui intéressent le plus de gens possibles.
  • Elle enregistre maintenant les cours pour les rediffuser plus largement

Quelques éléments clés tirés de la période d'échange

Qu'en est-il de la contribution de l'UPOP à la conconstruction des savoirs ? 

  • En quoi l'UPOP arrête de construire les savoirs en silo pour les amener réellement à se confronter ?
    • Souvent, à l’UPOP, ce ne sont pas des professeur·es qui donnent les cours. Ça change la dynamique.
    • Un·e professeur·e s'expose à se faire remettre en question afin de permettre l'expression d'autres perspectives, mais cela ne fonctionne pas toujours.
    • L'UPOP préconise une approche légère d’intervention de la part du collectif afin de faire émerger ces croisements de perspectives. 
    • Par contre, l'UPOP ne répond pas forcément au besoin de cocréer de nouveaux savoirs. 

La documentation des effets de l'offre de cours de l'UPOP sur la mise en action 

  • On dit que l'UPOP souhaite démocratiser les savoirs qui mènent vers l'action. Est-ce que l'UPOP documente les effets de cette quête ? 
    • l’UPOP ne documente pas les effets de son offre de cours : le collectif constate par contre des synergies se dessiner au sein de certains mouvements militants qui nous donne une idée du potentiel de mise en action généré par les cours.

Les publics de l'UPOP et les moyens de les rejoindre

  • Est-ce que l’UPOP prêche pour les convaincu·es ? Quels publics vous fréquentent ? Comment réussissez-vous à rejoindre les publics ?
    • C'est essentiellement du bouche à oreille. L'UPOP a pu bâtir au fil du temps une liste précieuse de contacts, mais cela demeure limité sur le plan des communications.
    • Nos principaux publics sont les jeunes adultes, les étudiant·es. Ce qui manque, c’est les parents.
    • On ne fait pas d’inscriptions, on laisse aller. Donc, on ne sait pas vraiment qui est notre public. 
  • Tout le monde a le désir d’apprendre, mais est-ce que tout le monde est rejoint par l'UPOP ? Les plus exclu·es peuvent sentir que l’UPOP les exclut à leur tour; iels ne s’y reconnaissent pas toujours dans la programmation ni dans la formule. Comment fait-on pour être plus inclusif ?
    • En effet, cela n'est pas toujours facile. Par exemple, il y avait un cours sur la résistance des populations autochtones au sujet des mines en Amérique du Sud. La professeure a demandé à quelques membres de ces groupes autochtones de venir en parler directement. Ces personnes sont tellement préoccupées par des enjeux cruciaux qu’elles ne peuvent pas y participer. elles sont occupées à survivre et à se guérir.
    • C'est important d’inclure ces publics autrement, de cocréer avec iels des formules et contenus qui leur parlent. 
    • Pour le moment, les propositions de cours sont évaluées par les pairs en faisant appel aux réseaux du Collectif. La programmation est montée de sorte à refléter la mission de l'UPOP.

À quand l'UPOP à l'extérieur de Montréal ? 

  • Existe-t-il un réseau pour exporter la formule UPOP dans d’autres régions ? Est-ce que l'UPOP coopte d'autres initiatives ailleurs pour étendre ses expériences de cours ?
    • Non, pas vraiment, c’est à chaque région ou milieu à développer son noyau d'université populaire. On a pas l’énergie ni le temps d’aider à former d’autres cellules comme la nôtre.

Des inspirations pour la suite 

  • Les universités populaires comme l'UPOP ont tout intéret à s'inspirer du mouvement de l'éducation populaire au Québec portée part le milieu communautaire, notamment en ce qui a trait aux stratégies pour rejoindre les publics les plus éloignés. 
  • Mémoire de l’UNESCO : l'idée de considérer l'apprentissage tout au long de la vie comme un droit humain est depuis quelques années portée par des instances comme l'UNESCO et enchâssée dans des mémoires qui peuvent nous inspirer. 
L'activité "Quinze années d'UPop Montréal (ou presque!)", qui s'est déroulée lors de la Journée des savoirs ouverts 2023.

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Intégré par Rémi Proteau, le 9 novembre 2023 12:02

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9 novembre 2023

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26 janvier 2024 11:28

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