
Cette note a été créée dans le cadre du Forum Montréalais : La démocratie au coeur de la transition qui s'est déroulé le 26 novembre 2024.
Vous désirez contribuer à cette proposition ou au forum en général ? Voici un carnet collaboratif pour y inscrire un témoignage, un avis, une réflexion ou encore un retour d'expérience.
Mise en contexte 📖
Cette proposition vise à adapter et expérimenter la caisse alimentaire commune de Montpellier à Montréal. À Montpellier, un comité citoyen prend les décisions, en collaboration avec des acteur·trices terrain, pour l’utilisation d’une monnaie locale (MonA) utilisée pour acheter des aliments. Au Québec, les coupons nourriciers, comme la Carte Proximité ou les Bons solidaires, sont utilisés pour augmenter le pouvoir d’achat des personnes vulnérables et sont utilisés dans les marchés solidaires pour soutenir les producteurs locaux. Il y a aussi plusieurs projets en alimentation qui sont proposés dans le cadre des budgets participatifs.
Pour plus de détails, consulter la Proposition F2 - Adapter et expérimenter la caisse alimentaire commune de Montpellier à Montréal
Questions clés 🗝
Comment cette proposition peut-elle contribuer à la transition socio-écologique et au renouvellement de la démocratie montréalaise?
- Étant donné que les changements climatiques vont exacerber l’insécurité alimentaire, ce projet contribue à la résilience de la population. Il nourrit la solidarité en créant et consolidant les liens entre les citoyen·nes, les producteurs locaux et les commerçants à l'échelle locale;
- Une caisse alimentaire commune ramène le pouvoir décisionnel en lien avec l’alimentation dans les mains de la population. Le fait de sélectionner les critères des commerces conventionnés implique une mobilisation citoyenne sous forme de collaboration concrète;
- La mise en place d'une économie alternative et circulaire, à l'aide d'une monnaie locale, constitue un levier économique compatible avec la transition socioécologique (TSÉ) qui aurait aussi la capacité d'encourager des commerces à mettre en place de nouvelles mesures afin de répondre aux critères socioécologiques décidés par le comité citoyen.
- Cette proposition est inclusive dans le soutien alimentaire qu'il offre. La distribution d'une monnaie locale permet une mixité sociale. À l'aide d'une tarification sociale, le projet demeure accessible pour les gens du milieu dans lequel il s'instaure et leur offre en retour une meilleure accessibilité à des produits sains et locaux.
- La proposition est intrinsèquement reliée à la TSÉ puisqu'elle se rattache directement à l'idée du bien commun. Elle prône une approche solidaire qui démocratise l'accès à la nourriture et contribue à la dignité et à l'autonomie alimentaire.
- La mise en place d'une caisse alimentaire telle que celle de Montpellier peut contribuer à la mobilisation citoyenne d'une communauté vers d'autres initiatives en TSÉ.
Quels sont les obstacles que nous pourrions rencontrer dans la mise en œuvre de cette proposition?
- Les différences entre Montréal et Montpellier, autant dans l'échelle des territoires que dans les habitudes de consommation qui diffèrent.
- Il existe déjà plusieurs projets en alimentation dans la ville de Montréal, certains quartiers en sont même saturés. Il faudra donc se questionner sur la façon dont la caisse alimentaire s'inscrit sur le territoire et comment elle peut collaborer avec les initiatives déjà en place pour éviter de travailler en silos.
- On peut prévoir certains enjeux concernant les commerces et l'accès aux producteurs. Par exemple, une réticence à intégrer une nouvelle forme de paiement ou une absence de commerces de proximité qui répondent aux critères dans certains quartiers qui pourraient être considérés comme des déserts alimentaires.
- Le financement requis à long terme pour étendre un projet comme celui-ci, qui ne peut pas reposer uniquement sur le sociofinancement et qui devra surement être accompagné d'un programme public ou privé.
- D'autres obstacles sont reliés au comité citoyen et au maintien de la participation, particulièrement dans l'inclusion et l'accompagnement des personnes en situation précaire qui ont d'autres priorités.
- La réceptivité de la communauté représente de possibles difficultés. Faire connaître les services à l'aide de communications accessibles, instaurer des services complémentaires pour accompagner les personnes en situation précaire qui, par exemple, n'aurait pas accès à de l'équipement de cuisine. De plus, s'assurer d'une équité en portant une attention aux personnes immigrantes. Offrir les ressources en plusieurs langues et s'assurer que les commerces offrent des aliments culturellement appropriés pour la population du quartier.
Quels sont les leviers ou opportunités dont nous disposons pour faire cheminer cette proposition et la mettre en œuvre?
- Les fondations privées qui soutiennent des initiatives en alimentation et qui renouvellent souvent sur des périodes assez longues, comme la Fondation Lucie et André Chagnon (FLAC) et la Fondation Pathy;
- Le Comité d’action et de réflexion pour l’autonomie alimentaire (CARAA);
- La vision des villes 15 minutes pour renforcer les quartiers de proximité;
- La mise à jour du Plan climat pour intégrer l'alimentation;
- Les tables de quartiers pour comprendre les réalités et s'assurer des besoins sur le terrain;
- Les Sociétés de développement commercial (SDC) qui gagnent à ce que les épiceries de différentes grandeurs subsistent et s’entraident sur les artères commerciales;
- Les grands commerces dans chaque arrondissement qui veulent aider, pas seulement en termes de contribution financière, mais aussi à travers la mutualisation des ressources, par exemple sous forme de bénévolat ou en prêtant des camions;
- Les arrondissements, villes et municipalités qui sont prêts à implanter des projets pilotes et qui peuvent changer les réglementations pour faciliter les initiatives de ce type;
- Universités et institutions de recherche qui offrent une expertise en évaluation et un soutien administratif;
- Le réseau d'acteurs déjà actifs en agriculture urbaine sur le territoire de Montréal, par exemple, la Centrale agricole, AU/LAB, La ligne verte : Toit vert, Notre Quartier Nourricier, Monk Café/Ferme Fortuna.
Récolte du ressenti et du vécu 🌾
C'est dans une atmosphère plutôt calme que les deux groupes ont pu converger sur la proposition d'une caisse alimentaire commune à Montréal. Tandis que le premier a pu discuter de certains concepts clés de la caisse alimentaire, le deuxième a pris la décision de renchérir sur ce qui avait été avancé au préalable, faisant appel à l'intelligence collective. Chaque individu amenait une perspective ancrée dans les milieux et les projets dans lesquels iels œuvraient : municipalités, agriculture, financement, développement durable, engagement citoyen, fermes communautaires, marchés solidaires. Cette intelligence collective s'opérait particulièrement lors de la deuxième question. Les participant·es avaient tendance à solutionner un enjeu dès qu'il était rapporté, soulevant encore une fois les bienfaits de la collaboration ouverte et de l'action intersectorielle.