Depuis 2023, grâce au partenariat avec Montréal — Métropole en santé, Évaluation en commun intègre un nombre grandissant d'organisations qui utilisent ses indicateurs pour évaluer leurs projets et qui mettent en commun leurs données sur sa plateforme numérique. Cet élargissement de la démarche a nécessité beaucoup de mobilisation pour recruter de nouveaux partenaires. À l’été 2023, l’équipe formée de membres de la Chaire de recherche sur la transition écologique et du Conseil du Système alimentaire montréalais a ainsi rencontré 36 organisations pour leur présenter Évaluation en commun et les inviter à y participer. Ces différentes rencontres ont été l’occasion de documenter ce qui peut représenter des leviers et des freins à l’utilisation de la plateforme pour ces organisations.
Freins à l’utilisation de la plateforme Évaluation en commun
Le temps et les ressources
Nous observons que lorsque le temps et les ressources allouées à l’évaluation et à la gestion de projet sont limitées au sein des organisations, l’intérêt à s’engager dans l’élaboration du plan d’évaluation et à participer à la démarche diminue. Nous suggérons d’adapter les méthodes de collecte de données pour qu’elles soient efficaces et intuitives.
La perception et la compréhension de l’évaluation
Certaines organisations ont rapporté avoir du mal à comprendre l’objectif et la pertinence de l’évaluation, tandis que d’autres ont peiné à comprendre certains termes liés aux indicateurs. Un soutien accru dans la construction du plan d’évaluation pourrait permettre aux organisations de mieux saisir les objectifs et les avantages de la démarche et de cibler les indicateurs essentiels à l’évaluation de leurs projets. De plus, certaines organisations ont manifesté le besoin d’être davantage accompagnées dans l’identification de leurs priorités d’évaluation, ce qui laisse penser que l’accompagnement pourrait être encore plus personnalisé.
La nature de la plateforme et de la démarche
Bien que la démarche soit adaptée aux échelles locale, régionale, provinciale et nationale, elle se concentre principalement sur l’échelle montréalaise. Ainsi, certains projets dont l’échelle d’action est celle de la province ont eu du mal à se sentir concernés par la démarche ou à cerner les données à colliger dans la plateforme. Par ailleurs, les besoins spécifiques de certaines organisations peuvent moins bien cadrer avec l’aspect collectif d’Évaluation en commun. Mettre de l’avant le caractère transversal des indicateurs peut aider à rendre compte des besoins spécifiques de chaque projet participant.
Les leviers à la participation à Évaluation en commun
En ce qui a trait aux leviers, les partenaires rencontrés ont dit considéré l’accompagnement comme un facteur permettant de nourrir leurs réflexions sur les pratiques d'évaluation, d’autant plus qu’il est gratuit. La participation à la démarche contribuerait également à faciliter la réalisation de rapports de reddition de comptes et les demandes de financement. Par ailleurs, le caractère adaptatif de la démarche permet aux organisations de s’impliquer en fonction de leurs priorités et de leurs capacités. Il a également été soulevé que le partenariat avec la Chaire de recherche sur la transition écologique permet d’augmenter la collaboration intersectorielle et le réseautage. Enfin, la démarche permet aux organisations participantes de contribuer à un projet collectif à l'échelle du système alimentaire montréalais tout en faisant rayonner leurs propres projets.