note Note générale
Au sujet du projet de loi 23 du ministre Drainville, un débat citoyen pour le bien commun
Le projet de loi 23 (PL23) du ministre de l’Éducation du Québec, M. Bernard Drainville, est arrivé un peu comme un cheveu sur la soupe alors que personne ou presque n’espérait une réforme de cette nature. Les intervenant·es des milieux scolaires ne se plaignaient pas de l’impertinence du Conseil supérieur de l’éducation (CSÉ) que prévoit abolir le PL23, ils n’appelaient pas la création d’un nouvel organisme qui viendrait les éclairer sur les meilleures « techniques » à employer, ils ne demandaient surtout pas une centralisation du pouvoir entre les mains d’un ministre dilettante.
Étrangement, le PL23 règle des problèmes qui n’en étaient pas et évite toute tentative de régler les problèmes qui avaient bel et bien été identifiés par les intervenant·es du milieu : vétusté des établissements, école à trois vitesses, manque de ressources, conditions de travail difficiles, faible valorisation des professions de l’éducation, etc.
En fait, considérant la tournée du Québec des forums Parlons éducation qui abordaient ces thématiques tout à fait réelles, le ministre et ses équipes ont dû faire un effort conscient (et d'une relative mauvaise foi) pour éviter d’aborder ces enjeux et d’en discuter avec les citoyen·nes, les militant·es, les syndicats, les chercheur·euses ou les parents. Il faut tout de même reconnaitre l’opiniâtreté de M. Drainville à ignorer tout contre discours à celui qu’il tient ou que certains lui soufflent.
Au cours, des dernières semaines, plusieurs textes ont été publiés au sujet du PL23. Il ne faut surtout pas y voir un débat d’expert·es. Les enjeux sont tout à fait réels et les périls sont très concrets sur la profession enseignante, l’école et, bien entendu, sur les élèves et leurs parents.
Il faut plutôt y voir un débat citoyen sur la fonction de l’école et sur l’école qu’on souhaite au Québec. Il s’agit d’un débat citoyen que les expert·es, chercheur·euses et intervenant·es du milieu, peuvent contribuer à éclairer si on en leur donne la chance et si on parvient à faire la part des choses entre un discours idéologique mâtiné des préceptes du néolibéralisme et de la nouvelle gestion publique (NGP) et un discours appelant à l'action réfléchie et nuancée pour le bien commun.
À ce sujet, j’estime que les deux textes suivants sont particulièrement éclairants (note : je cosigne un de ces textes) :
- Bernatchez, J., Lemieux, O., Viviers, S., et Cordeau, W. (2023, mai 16). La réforme Drainville renforce l’autorité du ministre et élimine les contre-pouvoirs. The Conversation. http://theconversation.com/la-reforme-drainville-renforce-lautorite-du-ministre-et-elimine-les-contre-pouvoirs-205550
- Allaire, S., Leroux, M., Paré, M., Tremblay, M., Goyette, N. et al. (2023). L’INEE, un institut de la naïveté par excellence en éducation. (27 mai 2023). Le Devoir. https://www.ledevoir.com/opinion/idees/791837/idees-l-inee-un-institut-de-la-naivete-par-excellence-en-education
Cela dit, je me permets par ailleurs de souligner qu'un sujet qui passe peut-être un peu sous le radar dans le débat actuel, c’est le sort qui est réservé à la commission sur la formation des adultes du Conseil supérieur de l’éducation. Cette commission, tout particulièrement importante pour les milieux communautaires et d’éducation populaire, serait abolie sans qu’il soit clair ce qu’il adviendrait de son mandat.
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Bien commun
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Philosophie de l'éducation au 21e siècle
Plus d’informationsPublication
27 mai 2023
Modification
5 juin 2023 10:38
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public