Un résumé des analyses du 3e rapport du GIEC

Analyse d'Alexandre Shield du Le Devoir

• Il faut une réduction drastique des émissions dès maintenant
  • ​​ " il faut que les émissions mondiales de GES plafonnent d’ici 2025, avant de diminuer d’au moins 43 % d’ici 2030, par rapport au niveau de 2019. "
• On va actuellement vers une augmentation des GES
  • « Le monde n’est pas sur la bonne trajectoire pour limiter le réchauffement climatique et éviter ses effets les plus graves. Seules des mesures immédiates et ambitieuses dans tous les secteurs sont à même de réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre. »
• Il faut revoir l'urbanisme des villes
  • déplacements actifs : "permettre les déplacements en transports collectifs, mais aussi à pied ou à vélo."
  • milieux verts : « les réseaux de parcs, les milieux humides et l’agriculture urbaine peuvent réduire les risques d’inondations et les îlots de chaleur »."
• Il faut restaurer les écosystèmes
  • "besoin de restaurer les forêts et d’autres écosystèmes (milieux humides côtiers, prairies, tourbières, savanes) afin de bonifier les structures naturelles qui permettent de stocker du carbone. La réduction de la déforestation dans les régions tropicales est elle aussi essentielle"
• Il faut transformer notre régime alimentaire
  • "un régime alimentaire comprenant des aliments « à base de plantes » et d’autres d’origine animale, mais produits dans un contexte « durable » et de « faibles » émissions de GES."

Réaction d'OXFAM

• Les conséquences ne sont pas les mêmes pour tout le monde
  • Les personnes pauvres sont le plus durement et le plus rapidement touchées .
    • "Au Kenya, en Éthiopie et en Somalie, des agricultrices et agriculteurs ont perdu des récoltes et des troupeaux entiers en raison d’une sécheresse particulièrement longue et sévère.
    • En Afrique de l’Est, des millions de personnes sont au bord de la crise alimentaire."
  • Pendant ce temps, une poignée d’ultra-riches, dont l’empreinte carbone est considérable, font tourner la climatisation dans leurs « super-yachts "
• La triple responsabilité des pays riches
  • Ils sont très majoritairement responsables de la crise climatique
  • Ils doivent réduire drastiquement leurs émissions
  • Ils doivent supporter financièrement les pays du Sud global

Analyse d'Elisa P. Serre de Radio-Canada

• Il faut réduire la production et les subventions aux énergies fossiles
  • "Le nouveau rapport du GIEC est sans équivoque : il n’y plus de place pour l'expansion des énergies fossiles, point final."
  • "Une baisse substantielle de la consommation et de la production des énergies fossiles ainsi que le désinvestissement du secteur privé et la fin des subventions à ce secteur sont essentiels pour l’atteinte des cibles de l’Accord de Paris"
• Chaque fraction de degré d'augmentation aura d'importants impacts
  • "Il faut arrêter de penser qu'en dessous du 1,5 °C, tout va bien. Il y a déjà des pertes et des dommages majeurs et chaque fraction de degré d'augmentation est dangereuse. On est déjà dans une situation, aujourd’hui, où les risques sont très élevés."
• Les "radicaux" ce sont les pays qui veulent augmenter la production de combustibles fossiles
  • "Les militants du climat sont parfois dépeints comme de dangereux radicaux, alors que les véritables radicaux dangereux sont les pays qui augmentent la production de combustibles fossiles. Investir dans de nouvelles infrastructures de combustibles fossiles est, moralement et économiquement, une folie, explique Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU."
• Il faut financer les secteurs et les régions critiques
  • ​" Les flux financiers sont trop faibles – de trois à six fois inférieur à ce qu’il faut pour atteindre les objectifs de 2030 – afin de limiter le réchauffement à deux degrés"
  • "Les flux financiers dans le secteur des énergies fossiles sont encore bien plus grands."
• Les villes ont un rôle important à jouer
  • urbanisme pour les piétons : "en favorisant, par exemple, le développement de milieux urbains plus compacts axés sur les piétons."
  • électrification des transports, création d'espaces verts : "Elles peuvent accélérer l’électrification des transports et la captation de carbone en favorisant des espaces verts"
  • proposer du logement abordable près des lieux de travail : "logement abordable aux familles leur permettant ainsi d’être près de leurs lieux de travail et de réduire le recours aux transports pour s’y rendre"
• Il faut revoir nos choix alimentaires
  • réduire la distance parcourue par nos aliments : "aux distances parfois démesurées que doivent parcourir les aliments pour se rendre jusqu'à notre table"
  • réduire la consommation de viande et d'aliments transformés industriellement : "consommer moins de viande et de produits issus d’élevages industriels qui génèrent de grandes quantités de GES."
  • privilégier une alimentation écologique : "privilégiant les aliments à base de céréales secondaires, de légumineuses, de fruits et légumes, de noix et de graines, ainsi que les aliments d'origine animale produits dans des installations résilientes, durables et à faible émission de gaz à effet de serre."

Analyse de Colin Pratte de L'IRIS

• Inégalité des émissions moyennes de carbone par habitant·es
  • Amérique du Nord : 19 tonnes/h.
  • Asie du Sud: 2,6 tonnes/h
  • Afrique: 3,9 tonnes/h
• Une minorité qui est responsable d'une grande partie des émissions
  • "Ensemble, l’Europe de l’Ouest et l’Amérique du Nord sont responsables de 40% de la totalité du CO2 émis depuis 1850."
• Il faut réaliser une transition juste et éviter le piège des choix individuels
  • Les entreprises les plus polluantes ralentissent la transition, car leur modèle d'affaires repose sur l'extraction, la production ou la consommation des énergies fossiles.
  • "En réponse à cela, le GIEC réfère aux études portant sur la transition juste , dont l’objectif est de pallier équitablement les pertes d’emplois et les bouleversements socioéconomiques d’une transition vers une économie sobre en carbone."
• Le Canada: un cancre modèle
  • Un grand producteur mondial
    • "4e producteur mondial de pétrole et 6e producteur de gaz naturel"
  • Un plan sans aucune limite de production fossile
    • "Le plan de réduction de 40% de GES d’ici 2030 déposé la semaine dernière en grande pompe par le ministre fédéral de l’Environnement Steven Guilbeault ne comprend aucune limite à la production fossile canadienne"
  • Une augmentation prévue de la production d'ici 2040
    • "La Régie de l’énergie prévoit respectivement une augmentation de production de pétrole et de gaz naturel de 50 % et de 30% d’ici 2040"
  • Une augmentation du capital infrastructurel fossile
    • "Et pendant ce temps, le Canada est engagé dans une trajectoire d’augmentation de son capital infrastructurel fossile."

Analyse d'Éric-Pierre Champagne de La Presse

• Les villes au coeur de la lutte
  • Principales émettrices:
    • "En 2020, elles représentaient entre 67 et 72 % des émissions mondiales, contrairement à 62 % en 2015."
  • Principaux territoires habités:
    • "Au Canada comme au Québec, 8 personnes sur 10 environ vivaient en milieu urbain en 2020"
  • Immense potentiel de réduction des émissions de GES
    • "le GIEC indique d’ailleurs que les émissions de GES en zone urbaine pourraient diminuer de façon draconienne, passant de 29 milliards à 3 milliards de tonnes en 2050."
• Transport et territoire au coeur de la lutte
  • Revoir l'aménagement du territoire urbain (densité, connectivité et accessibilité)
    • pour encourager les changements de comportement
  • Un monde municipal en attente
    • de la Nouvelle stratégie nationale d'architecture et d'urbanisme du gouvernement
• La CMM prend des mesures en ce sens
  • Projet de réglement pour protéger les milieux humides
    • "la CMM prévoit d’ailleurs adopter le 28 avril prochain un projet de règlement de contrôle intérimaire qui interdirait toute construction dans les boisés et les milieux humides « d’intérêt » sur son territoire."
  • Appel au financement pour l'adaptation aux changements climatiques
    • "Selon des calculs de l’Union des municipalités du Québec, les 10 plus grandes villes du Québec auront besoin de 2 milliards de dollars sur 5 ans seulement pour des mesures d’adaptation aux changements climatiques."