Adoptée par le Comité d’orientation de Transition en Commun le 12 octobre 2025
Consultez la position complète ici
pdf proposition_position_palestine_tec-adoptée 2025Contexte et démarche
Cette prise de position s’inscrit dans le processus démocratique de Transition en Commun adopté à l’Assemblée générale 2024. Une proposition initiale a été partagée aux membres le 13 août 2025, suivie de deux séances d’avis (au Camp d’été Rupture(s) le 28 août et en virtuel le 8 septembre) et d’une récolte écrite d’avis additionnels. Près de la moitié des membres ont pris part au processus. Le 12 octobre 2025, le Comité d’orientation a statué en faveur de l’adoption, confirmant un large alignement collectif dans le respect de la diversité des membres.
Cette démarche vise à exprimer une solidarité collective avec le peuple palestinien, à nourrir les réflexions internes de l’alliance, et à outiller celles et ceux qui souhaitent agir dans leurs propres espaces. Elle n’oblige aucun membre à adopter une posture identique ni à prendre position publiquement ; elle crée un repère éthique commun, aligné avec nos principes de justice sociale, d’écologie et de solidarité, dans un esprit de respect et de dialogue.
Considérants
- TeC regroupe des membres d’horizons multiples : communautaires, institutionnels, culturels, militants, de recherche, etc. C’est cette pluralité qui fait la force de notre alliance.
- En tant qu’alliance œuvrant à la transition socio-écologique, nous ne pouvons ignorer les enjeux mondiaux qui croisent nos valeurs fondatrices.
- Le génocide en cours à Gaza, reconnu par de nombreuses instances, appelle une prise de parole morale, alignée avec notre mandat.
- Cette position ne recherche pas une adhésion unanime ; elle vise à ouvrir un espace clair de solidarité, de réflexion et de soutien à l’action pour celles et ceux qui souhaitent aller plus loin.
- Nous reconnaissons également que certaines organisations membres, en raison de leurs missions institutionnelles ou apolitiques, expriment des réserves légitimes ; celles-ci sont accueillies avec respect.
Position adoptée
- Que TeC reconnaisse officiellement, dans ses espaces internes, que ce qui se déroule à Gaza constitue un génocide, une occupation illégale et un écocide, tel que dénoncé par de nombreuses instances juridiques, diplomatiques et mouvements sociaux.
- Que TeC affirme sa solidarité envers le peuple palestinien, en condamnant les violences faites aux civils, en appelant à la fin du génocide, à la fin de l’occupation illégale et à un cessez-le-feu durable, au respect du droit international et à une paix fondée sur la justice.
- Que TeC reconnaisse et dénonce explicitement l’autocensure dans les médias et les milieux politiques, comme frein à la justice et à la solidarité.
- Que TeC, en cohérence avec son objectif de renforcer les liens entre justice sociale et écologie et sa vision de transition socio-écologique selon laquelle la justice environnementale en est un des piliers essentiels, s’engage, en temps et lieu, et à mesure des ressources à sa disposition, au travers son chantier sur la justice environnementale, à:
- ouvrir et faciliter des espaces de discussion structurés entre ses membres pour réfléchir collectivement à la place des solidarités internationales dans son projet de transition ou encore à la reconnaissance de l’écocide ;
- développer des ressources d’accompagnement et de formation pour les membres qui souhaitent prendre position de manière éclairée et responsable, incluant:
- un accompagnement personnalisé via les activités de la clinique de justice environnementale pour soutenir les démarches de prise de position.
- un parcours de formation adapté selon les besoins identifiés et exprimés par les membres
- Que TeC explore et nomme les liens entre transition écologique, luttes anticoloniales et luttes de libération, ici à Tiohtià:ke / Montréal comme ailleurs, et encourage ses membres à en discuter dans leurs propres espaces.
- Que TeC invite ses membres à considérer des prises de position sur les solidarités avec le peuple palestinien, et des actions sous jacentes, sans aucunement s’ingérer dans les positions et actions des membres.
- Que TeC suggère à ses membres institutionnels, notamment à la Ville de Montréal, dans un esprit de dialogue respectueux, de considérer les exemples d’autres villes comme Burnaby, Barcelone, Bristol, Portland ou encore Oxford dont les engagements incluent notamment la rupture des liens institutionnels avec le gouvernement israélien, le désinvestissement de fonds municipaux, l’adoption de critères d’approvisionnement restrictifs ou encore le boycott d’entreprises d’armement et/ou israéliennes.
- Que TeC invite également les fondations, universités, institutions financières et autres entités publiques ou parapubliques à évaluer la possibilité d’auditer leurs actifs, envisager un désinvestissement cohérent de leurs actifs de tout fonds, entreprises ou institutions israéliennes impliquées dans des violations du droit international. Ce geste, cohérent avec des principes de diligence raisonnable et de solidarité internationale, répond à l’appel croissant de la société civile à mettre fin à la complicité financière dans les crimes commis à Gaza.
Mise en œuvre (cadre adopté)
Cette proposition de prise de position est essentiellement une position idéologique interne à l’alliance. Elle ne fera l’objet d’aucune campagne médiatique, ni d’interpellation publique vis-à -vis des institutions et autres membres. Elle vise principalement à exprimer une solidarité claire, à nourrir les réflexions internes de l’alliance, et à outiller celles et ceux qui souhaitent agir dans leurs propres espaces. Elle propose en ce sens plusieurs éléments concrets de mise en œuvre:
- Publication de notre position par communiqué aux membres et réseaux de proximité de TeC, par le biais de notre bulletin mensuel et notre base de connaissances En Commun. Pas de communiqué de presse, ni de campagne médiatique.
- Ajustement de la reconnaissance territoriale autochtone lors des événements publics de TeC, par l’ajout de la mention suivante:« Nous reconnaissons également les injustices, la dépossession et les violences coloniales vécues par d’autres peuples, notamment le peuple palestinien. Nous affirmons notre solidarité envers celles et ceux qui subissent l’occupation, l’exil forcé, la répression et la guerre, et nous nous engageons à exprimer cette solidarité dans tous nos espaces. »
- Les actions liées à l’accompagnement, aux formations et à la discussion entre membres seront portées par le chantier Justice environnementale de TeC, dans le cadre de sa refonte actuelle. Ce chantier jouera un rôle clé dans le développement des cliniques, parcours de formation et espaces de dialogue en lien avec les solidarités internationales. Le chantier sur le financement de la transition recevra également un mandat ciblé pour explorer les possibilités d’influence et dialogue avec les bailleurs de fonds, et proposer des analyses sur les risques réputationnels et peurs exprimées par plusieurs membres au regard d’effets sur leur financement.
Groupe porteur
Proposition portée par : Nelly et Sarah Dennene (Maison Turquoise), Jonathan Durand Folco (CRITIC), Akina Matsuo (Multitudes), Maryse Boyer et Khadija Barbe (Mères au Front Montréal), Lylou Sehili (Chantier de l’économie sociale + CÉ TeC), Dalila Awada (Hoodstock), Joël Nadeau (Projet Collectif), Jaouad Laaroussi (Hub Justice climatique), Marie-Josée Parent (Travailleurs et travailleuses pour la justice climatique), Chloé Tremblay-Cloutier (Réseau Demain le Québec).