État d’âme sur la transition et la lutte contre le réchauffement climatique

OuranosVoici un petit tir groupé d’une vingtaine de textes, articles, audios et vidéos parus ce dernier mois sur la transition écologique et la lutte contre le réchauffement climatique.

Pour débuter, je n’en reviens pas de ce passage de “ Avant que la fenêtre ne se referme… ” (article 15 de 15 Des Universitaires, du 3 juillet 2021) :

Du rapport Meadows en 1972, exposant les conséquences d’une exploitation exponentielle de nos ressources, jusqu’au prochain rapport du GIEC prévu en 2022 , en passant par la présentation de James Hansen en 1988 , tous les avertissements des scientifiques vont dans la même direction : nous scions la branche sur laquelle nous sommes assis.

Non! Pas depuis 1972?!  Ben oui! Et la même année, une équipe du célèbre MIT prédisait, modèles à l'appui, que notre civilisation industrielle s'effondrerait autour de 2040. C'est beau quand les modèles parlent.

Le projet de rapport (mentionné ci-dessus) du GIEC (les experts du climat de l’ONU) est clair dans sa substance: « Nous avons besoin d’une transformation radicale des processus et des comportements à tous les niveaux : individus, communautés, entreprises, institutions et gouvernement. Nous devons redéfinir notre mode de vie et de consommation».

Invités le 7 juillet 2021 au Sommet UniC (Étudiants unis pour le climat - Université Laval), Gabriel Nadeau-Dubois et Marwah Rizqy mentionnent (à partir de la 30e) que le réchauffement climatique est le véritable enjeu de leur génération. Bon, les jeunes politiciens sont allumés! C’est toujours ça de pris!

Chez les anciens politiciens (et vieux aussi, 66 ans, c'est vieux ça?), Nicolas Hulot qui réagissait déjà en 2019 en disant que la situation climatique exigeait des mesures radicales, réagit aussi au projet de rapport du GIEC le 30 juin 2021: « Il y a un moment où on ne va plus pouvoir regarder nos enfants dans les yeux. ​​Ce qu’on pouvait faire en trente ans, on va devoir le faire en quelques années ».

Selon l’hydrologue Emma Haziza, en entrevue lors des Ateliers des Métamorphoses #5 (Eau de Paris - 22/06/2021), l’échec des prises de conscience sur la gravité de la situation vient du fait que les gens ne parviennent pas à se représenter ce que veut dire "+ 1,5 ou 2 degrés", ils ne comprennent tout simplement pas. Kamyar Razavi , doctorant, ajoute que l’erreur est d’avoir juste communiqué de la peur . Il faut plutôt rejoindre les gens là où ils en sont à travers une histoire mobilisatrice. Ce que René Audet ( Chaire de recherche sur la transition écologique ) et le groupe Solon appellent le récit collectif de la transition.

Avons-nous le luxe de prendre le temps de nous raconter?  Les membres du groupe la Transition en commun (page 6 des extraits de leurs rencontres d'avril et juin 2021) ont tenté d'y répondre en balisant la transition. Bertrand Fouss (Solon) y répond (à partir 5’22) en disant qu'on n'y arrivera pas, mais que c'est pour ça que nous devons construire des communautés résilientes . Peut-être le principe à retenir derrière la transition?

Dans son entrevue précédemment citée, Emma Haziza lance un cri d'alarme : l’enjeu c’est l’eau et les conséquences de son manque sur l’alimentation et l’énergie. Si on reste concentré sur la question du carbone, on passe complètement à côté de la question. D’ailleurs, le rapport de la commission d’enquête sur l’eau est alarmant sur l’état de cette ressource en France et son accaparement par des intérêts privés. La commission appelle le gouvernement à la considérer comme un bien commun ( voir la situation de l'eau au Canada ).

Finalement, Emma Haziza ajoute la phrase qui tue : le problème n’est pas de trouver des solutions, mais de trouver les solutions pour mettre en œuvre ces solutions.

Parmi les grandes solutions proposées face à cette urgence d’agir : se passer totalement des énergies fossiles. Difficile de croire que cette solution puisse être mise en œuvre en lisant Victor Court, enseignant-chercheur, qui n’hésite pas à en parler comme d’une véritable addiction . Certes, on se retourne vers l’économie verte et sa finance qui soulève toutefois une grande question : la finance de marché est-elle compatible avec l’économie du climat? Maigre consolation, l'énergie éolienne serait vraiment verte .

Quant à la circularité de l’économie, le chemin semble long et périlleux . L’écoconception semblerait un meilleur remède puisqu’elle prend en considération les choix de matériaux, les modes de production, la logistique de distribution, les usages, la fin de vie des produits, les aspects sociaux : l’impact sur les communautés locales, la santé et la sécurité des consommateurs et des travailleurs , etc.; rejoignant ainsi un grand nombre des 17 cibles des Objectifs de développement durable des Nations Unies .

Et c’est là que je me perds dans toutes les cibles et objectifs qui pleuvent de tout bord, tout côté! Voilà que l’ONU annonce 21 objectifs pour protéger la biodiversité après ses 17 cibles précédemment citées. Nous ne sommes pas en reste au Québec avec la plateforme municipale pour le climat , Québec Zen , Chemins de Transition , Plan de la DUC … Évidemment, je n’ai rien contre ces réflexions, plans, objectifs et cibles qui ne semblent pas se concurrencer puisque, par exemple, le " Groupmoblisation -Des Universitaires-Chantiers de la DUC" fait la promotion de la feuille de route 2,0 de Québec Zen (d'autres articles s'en viennent, comme celui en lien précédent sur la résilience des communautés) tout en mentionnant qu’il y a urgence de passer de la parole aux actes . Mais si chacun parle de son côté, de l’international au local en passant par tous les niveaux intermédiaires, ne sommes-nous pas en train d’éparpiller les efforts et, par conséquent, l’efficacité d’une action réellement concertée?

Une autre question me taraude, doit-on seulement s’en remettre au local et aux entreprises pour prendre les bonnes décisions? En effet, il semblerait que ce soit surtout dans les grandes villes que les impacts sur la santé se feront le plus sentir, comme le mentionne ce trio de chercheurs européens en précisant qu’il est urgent de mettre en œuvre des stratégies d’atténuation et d’adaptation plus ambitieuses et plus efficaces afin de minimiser, au plus vite, les effets du changement climatique sur la santé. Cette obligatoire adaptation confirme les précédents propos de Bertrand Fouss. Et oui, on est rendu à s’adapter plus qu’à lutter! Aurait-on perdu la bataille? Entéka, l’ Observatoire québécois de l’adaptation aux changements climatiques documente les efforts d’adaptation d’un point de vue individuel et organisationnel, notamment sur les îlots de chaleur et les inondations. N'oublions pas qu'en janvier 2010 (et oui, janvier 2010!), Ouranos publiait le plan d'adaptation aux changements climatiques, un guide destiné au milieu municipal québécois . Ce guide a été appuyé financièrement par le programme de soutien à l’intégration de l’adaptation aux changements climatiques à la planification municipale (PIACC) qui n'est, hélas, plus accessible. Ouch! Que faut-il en conclure?

Au moins, la Ville de Québec semble avoir fait un pas de géant (enfin son maire) avec cet ambitieux plan pour réduire ses GES (à la ville, pas au maire) et aménager ses espaces en calquant les objectifs de la ville sur ceux de l’ONU. Oh! Le local s’inspire de l’international? L'action se concerterait-elle enfin?

De leur côté, des grandes entreprises visent la carboneutralité du numérique . Yeah!

Et les gouvernements? Donnent-ils des directions cohérentes? Assurent-ils un réel leadership? Entéka, certains osent s'affirmer comme le Pays de Galles qui a décidé de ne plus construire de route . Re-yeah!

Alors que le Québec est en pleine grande conversation nationale pour revoir l’aménagement de son territoire, un groupe écologique français songe à des biorégions , de nouveaux espaces politiques, plus ancrés et plus habités. Des territoires découpés par la nature et non par les marchés ou l’administration. Une question de sensibilité au vivant.

En attendant, la France connaît plusieurs mouvements de résistance contre la réintoxication du monde par les logiques industrielles et marchandes. Une manifestation est annoncée pour le 17 septembre 2021 autour d’un message clair : il y aura toujours de l’énergie du côté des gouvernant⋅es pour nier l’urgence à agir, jamais pour s’attaquer aux industriels et aux financiers et à leur responsabilité — pourtant abyssale — dans la catastrophe écologique.

Au début de ce texte, je mentionnais ma surprise de voir que les alertes climatiques étaient données depuis 1972. Et bien, c'est pire que ça! Dans sa présentation du 8 juin dernier à Trois-Rivières, Marc Brullemans, Ph. D. Biophysique, mentionne que Charles et Joseph Fourier, respectivement en 1821 et 1824, annonçaient déjà des bouleversements climatiques en lien avec l’établissement de la civilisation moderne. Eh ben!  On l'a échappé, pas à peu près. Sa présentation gargantuesque (pdf de 14Mo) se termine sur des pistes d’action :

  • suspendre lois et traités qui«chauffent»,
  • signer un accord contraignant sur le climat,
  • adopter un plan écologique tenant compte de la biosphère,
  • stopper l’extraction des énergies fossiles,
  • ralentir l’extraction des autres ressources,
  • refonder l’économie,
  • arrêter de jouer à l’apprenti sorcier.

En complément sur Passerelles :

COMMENTAIRES

Jerry Espada 3 septembre 2021 à 12:17

Si Victor Court (publication ci-dessus) affirme que nous sommes addicts au pétrole, il n'en reste pas moins vrai que l'on achève d'en avoir.
https://reporterre.net/Declin-du-petrole-le-compte-a-rebours-est-lance?u...

"Toujours accro au brut, l’humanité est menacée d’être piégée entre des pétroliers qui n’investissent plus assez pour repousser le spectre du pic pétrolier, et des leaders économiques et politiques qui n’organisent pas ni même ne pensent la sortie du pétrole".

  •  

Jerry Espada 23 août 2021 à 15:58

Dans cet article 7/15 Des Universitaires, Claude Vaillancourt (Président d’ATTAC-Québec) explique les efforts à consentir pour réaliser une véritable transition.
https://www.lesoleil.com/opinions/point-de-vue/financer-la-transition-en...

La transition oblige une transformation :

- de la société, en économisant l'énergie : investir dans la recherche scientifique afin de déployer des technologies (géothermie...), mieux isoler les bâtiments, construire les immeubles autrement, électrifier les transports, développer les transports en commun et faciliter le transport actif, éliminer les hydrocarbures, déployer les énergies renouvelables...

- des villes, en évitant l’étalement urbain, en développant des écoquartiers, en limitant l’utilisation de l’automobile (même électrique), en multipliant les espaces verts et les puits de carbone (espaces végétalisés, boisés).

- de l'agriculture, en mettant fin à l’agro-industrie, en encourageant et finançant une agriculture beaucoup plus respectueuse de l’environnement...

Ces transformations devront s’appuyer sur des campagnes d’éducation et de sensibilisation, parce qu’elles ne pourront pas s’accomplir sans l’appui du plus grand nombre.

Tout cela coûtera très cher. Les finances publiques doivent trouver de nouvelles ressources :
- la lutte contre les paradis fiscaux est aujourd’hui indispensable,
- l'augmentation du taux d'imposition des grandes entreprises,
- instaurer une taxe sur les transactions financières pour limiter la spéculation,
- éliminer toutes les sommes données aux entreprises reliées aux énergies fossiles,
- faire payer les grands pollueurs avec une écotaxe progressive,
- une partie des revenus du Fonds de générations du Québec devrait être consacrée à la transition afin de s’attaquer au problème de la dette écologique léguée aux générations futures,

Toutes ces ressources ne sont pas disponibles dans une économie de libre marché. Il faudra contrôler davantage la très grande entreprise, lui demander une plus grande contribution financière, réduire son influence auprès des élus et des populations, mais il faudra aussi favoriser le développement d’autres types d’entreprises qui ne fonctionnent pas selon la logique de l’accumulation de profits pour les actionnaires ou pour ses propriétaires.

Finalement, il faudra mettre fin à un productivisme qui encourage le gaspillage et la consommation à outrance et mettre en place de nouveaux modèles qui s’accordent avec la protection de l’environnement : l’économie des communs, basée sur le partage des biens et des services sans but lucratif, l’économie sociale et solidaire, l’agriculture écologique, le savoir-faire des Premiers Peuples, etc.

  •  

Jerry Espada 18 août 2021 à 15:00

Pour une transition énergétique porteuse de justice sociale.
https://www.latribune.ca/opinions/pour-une-transition-ecologique-porteus...

Même si nous devons agir rapidement, il faut veiller à ce que les mesures prises pour juguler la crise climatique soient progressives et non régressives. Notamment, pour soutenir une transition énergétique juste, les gouvernements devront revoir les politiques fiscales afin que celles-ci découragent les émissions de GES tout en étant porteuses d’une meilleure redistribution des richesses.

Favoriser le développement d’emplois d’utilité sociale et environnementale, dont les services publics, s’inscrit dans une perspective de transition juste.

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Jerry Espada 18 août 2021 à 11:08

La professeure Annie Chaloux de l’Université de Sherbrooke, aussi directrice de la revue Climatoscope ( https://climatoscope.ca/ ) est formelle : il reste bien une bouée d’espoir réelle dans le rapport du GIEC publié le 9 août, « mais ça appelle à l’action maintenant ».
https://www.latribune.ca/retrospectives-de-la-decennie/toujours-plus-cha...

En Alberta, on dit aux enfants et aux adultes de ne plus sortir de la maison parce que la qualité de l’air est trop mauvaise… On s’en va vers cela et, il ne faut pas se leurrer, ça va empirer.

Des politiques draconiennes vont devoir faire partie de l’éventail des solutions. Par exemples :
- la circulation alternée : lors des journées paires, seules les voitures avec une plaque d’immatriculation paire peuvent rouler.
- réduire la production des industries les plus polluantes.
- les gouvernements peuvent faire le choix de ne plus subventionner les hydrocarbures, mais plutôt d’aider directement les travailleurs à se réorienter dans des secteurs d’avenir.
- réfléchir à la notion de croissance : équivaut-elle à l’amélioration du bien-être?

En même temps, les consommateurs doivent méditer sur leurs comportements. Chaque bien ou service consommé est-il nécessaire, raisonné ou impulsif, émotif? Le partage de biens peut être une alternative.

  •  

Jerry Espada 17 août 2021 à 14:52

La Société de transport de Montréal verdit les toits de ses infrastructures afin de lutter contre les îlots de chaleur.
https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2021-07-26/planete-bleu...

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Jerry Espada 17 août 2021 à 14:32

Quatre pistes individuelles pour se joindre à l'effort climatique (par Caroline Brouillette, directrice des politiques domestiques de Climate action network Canada (CAN-Rac).
https://lactualite.com/environnement/quatre-pistes-pour-se-joindre-a-lef...

1- Parler avec les autres de notre peur dans le but de nous aider à y faire face ainsi qu’à exploiter ce sentiment qui, en connexion avec les autres, peut permettre de transformer plus efficacement le monde extérieur.
2- Cesser de focaliser sur soi et plutôt focaliser sur les systèmes, pour se percevoir comme un membre d’une communauté à laquelle on est redevable, et à laquelle on peut contribuer positivement.
3- Participer aux mouvements sociaux (effort collectif).
4- Ne pas seulement lutter contre, mais aussi pour un avenir meilleur, tout simplement par amour de la vie, des beautés terrestres, des humains, des animaux...

  •  

Jerry Espada 17 août 2021 à 13:39

Claude Villeneuve répond à la question : pourquoi est-il si difficile de comprendre que depuis 50 ans nous scions la branche sur laquelle on est assis?
https://www.lesoleil.com/claude-villeneuve/pourquoi-est-ce-si-difficile-...

1- La science n'est pas toujours claire ou absolue.
2- Il est contre-culturel que l'humanité puisse changer le climat.
3- La croissance repose sur l'énergie fossile et ça marche, tout le reste est trop risqué pour y investir. On veut des rendements fiables et rapides. C'est pareil pour les politiques gouvernementales à implanter. Dans ce sens, voir point 1, la science ne rassure pas.
4- Le marketing sait faire taire la raison. La consommation procure du plaisir.

Les changements sociaux prennent du temps et les points 3 et 4 sont encore très forts. Avons-nous le luxe de ces changements?

Émilien Gruet 16 août 2021 à 8:55

Beau travail! Merci Jerry

  •  

Joël Nadeau 13 août 2021 à 11:59

Merci Jerry pour ce tour d'horizon très complet, à la fois étourdissant et inspirant.

Joël Nadeau 13 août 2021 à 11:59

J'ajoute ceci : Anne Plourde (IRIS) tente d'expliquer l'incapacité des décideurs à entreprendre le virage qui s’impose. Elle pointe les contraintes du capitalisme, "qui limite considérablement leur capacité à réaliser les changements nécessaires dans le fonctionnement de notre économie" et qui limite considérablement la démocratie.

Elle propose de "neutraliser le pouvoir des capitalistes à sa source en étendant le champ d’action de la démocratie à la sphère économique".

https://iris-recherche.qc.ca/blogue/rapport-giec-inaction-dirigeant-e-s-...

Jerry Espada 29 juillet 2021 à 9:06

Favoriser la recharge des nappes d’eau souterraine pour préserver nos ressources en eau.
https://theconversation.com/comment-preserver-nos-ressources-en-eau-et-p...

Les nappes d’eau souterraines sont très vulnérables aux pollutions et aux variations de précipitation, entrainant parfois ainsi un déficit de la recharge. Voir les explications en vidéo : https://youtu.be/_4GyDKQGiYQ

Les solutions existent depuis de nombreuses années, mais il s’agit de les mettre en œuvre et de les intégrer dans des stratégies cohérentes de gestion des nappes :

– caractériser, suivre et prévoir sur la base de modèles fiables l’évolution des ressources et des besoins ;
– pratiquer la sobriété ;
– diminuer la pression sur la qualité de l’eau en diminuant la quantité de produits chimiques persistants et mobiles ;
– améliorer le traitement des eaux usées ;
– utiliser et réutiliser des eaux non conventionnelles après traitement ;
– retenir l’eau sur les territoires en ralentissant les écoulements et en stockant l’eau dans les milieux naturels.

  •  

Jerry Espada 26 juillet 2021 à 14:26

Dans cet article 3/15 Des Universitaires "Pour une action gouvernementale à la mesure de la crise climatique", Louis-Joseph Saucier mentionne que "seule une vaste mobilisation de la société civile forte de luttes sociales à toutes les échelles – du local à l’international – pourra forcer les gouvernements à jeter les bases d’une transition écologique résolument dans l’intérêt public, plutôt que de servir les intérêts pécuniaires d’une petite minorité de privilégiés qui s’y oppose".
https://www.lesoleil.com/opinions/point-de-vue/pour-une-action-gouvernem...

Cette mobilisation doit prendre son essor dans un esprit de convergence des luttes entre des collectifs citoyens, des groupes de défense du climat, des syndicats et d’autres mouvements en faveur de la justice, dont ceux des communautés autochtones, des jeunes et d’autres populations marginalisées. Il deviendra possible, dès lors, de mettre l’État véritablement au service d’une transition juste.

En complément, voir "Le 6e Colloque international du CRISES 2021 - 8 et 9 avril - Extraits de Passerelles (intervention de Nancy Fraser et suivantes) : https://www.passerelles.quebec/publication/2021/le-6e-colloque-internati...

Jerry Espada 26 juillet 2021 à 14:17

Quelle place pour la sobriété dans nos modes de vie?
https://theconversation.com/quelle-place-pour-la-sobriete-dans-nos-modes...

Pierre Galio (ADEME - agence de la transition écologique - France), tente de répondre à la question. Il mentionne :

- que le lien entre sobriété et qualité de vie, santé, convivialité et épanouissement personnel reste à mettre en évidence pour une partie de la population, tout comme les enjeux d’inégalités qui ne peuvent être écartés;

- que le modèle économique tend à interpréter la sobriété comme une amélioration des procédés (ex. : économie circulaire), en restant dans un modèle dit « en volume » (qui vise à vendre un maximum de produits). Cette amélioration porte des solutions techniques et technologiques permettant de consommer moins de matières, d'énergie…, mais à aucun moment ne remet en cause le modèle économique en soi;

- que ces améliorations techniques ou technologiques ont des effets rebonds. Par exemple, l'amélioration énergétique des bâtiments a permis d'en construire des plus grands; et celle des véhicules de faire plus de distance;

- que les alternatives, l’économie de la « fonctionnalité », demeurent encore soumises à l'économie du "plus", même si elles créent de la valeur avec moins de ressources.

L'ADEME a publié deux études (en France et en Europe) sur la sobriété territoriale à travers diverses expériences qui reposent sur des échanges et des débats afin de faire naître un récit collectif dans lequel la modération relève d’un choix politique.
- https://librairie.ademe.fr/dechets-economie-circulaire/4755-politiques-t...
- https://librairie.ademe.fr/dechets-economie-circulaire/4757-exploration-...

Les discours sur la sobriété font courir le risque de divisions au sein de la population. Il est donc essentiel de documenter les impacts et co-bénéfices des démarches de sobriété ainsi que les transformations nécessaires pour construire d’autres formes de scénarios de « vie future » et d’imaginaires collectifs.

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Jerry Espada 26 juillet 2021 à 13:49

Surtout, ne pas oublier les inégalités environnementales!

Sur ce sujet, des villes américaines prennent les choses en main, comme Richmond, capitale de la Virginie, qui a décidé de créer un nouvel indice d'équité climatique.

Cet indice classe les quartiers et les secteurs de la ville en fonction d'une trentaine de critères, liés de près ou de loin à la qualité de l'environnement, et permet d'orienter les décisions de l'administration municipale.

La ville s'est aussi donné comme objectif que tous ses citoyens aient accès, à 10 minutes de marche ou moins de chez eux, à un parc ou à un espace vert.
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1810469/inegalites-environnementale...

Sur la base d'une collecte de données de 2017 contenant environ 100 000 relevés de température, il existait, à l'intérieur des limites de la ville de Richmond, un écart de température pouvant atteindre près de 9 °C le même jour à la même heure, entre un quartier et un autre, entre un quartier pauvre et un quartier riche.

Richmond n'est pas la seule. Dans les endroits les plus frais de plusieurs villes américaines, habitent des gens plus riches, majoritairement blancs, alors que dans les autres parties tendent à habiter des gens plus pauvres issus de communautés minoritaires. Cette iniquité thermale est en partie le résultat de décisions prises il y a près de 100 ans.

Jerry Espada 22 juillet 2021 à 10:59

Vivre en Ville propose le guide "Construire avec le climat". Des stratégies et des cas inspirants pour lutter contre les changements climatiques et s’y adapter autour de 14 fiches traitant de densification et de verdissement : https://vivreenville.org/media/1057476/VenV_2017_ConstruireAvecLeClimat-...

Pour une vue d'ensemble :
https://vivreenville.org/notre-travail/densification-verte-des-fiches-de...

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Jerry Espada 22 juillet 2021 à 8:58

En aménagement territorial et sécurité civile, certaines actions devraient être prises afin de s'adapter aux changements climatiques, notamment face aux risques d'inondation.
https://reporterre.net/Face-aux-inondations-l-urgence-de-repenser-l-amen...

1- ne plus construire en zone inondable
2- délocaliser les personnes les plus exposées
3- Arrêter l’imperméabilisation et l’appauvrissement des sols
4- Adapter le bâti (installer des dispositifs temporaires pour obturer les ouvertures, mettre en place des barrages ou des barrières mobiles, aménager une zone refuge dans la maison, relever les prises électriques, installer un accès au toit et des dispositifs de tuyauterie pour éviter des remontées d'égout,...)
5- Développer la culture du risque
6- Optimiser les systèmes d’alerte et de prévention
7- Tenir compte des inondations passées

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Jerry Espada 21 juillet 2021 à 11:52

Des initiatives locales dont les villes devraient s'inspirer pour amoindrir les effets des changements climatiques sur la santé des citoyen.ne.s :
1- Verdir un quartier, ça peut remplacer l'air climatisé. https://www.24heures.ca/2021/07/06/verdir-un-quartier-ca-peut-remplacer-...
2- Récupérer l'eau de pluie.
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1808450/eau-pluie-strategie-chaleur...
3- Protéger la biodiversité.
https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2021-07-14/conference-m...
4- Des villes qui ont interdit la circulation automobile dans leur centre-ville :
- Pontevedra (Espagne) - vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=3lII2x8H9UE
- Ljubljana (Slovénie) : https://detours.canal.fr/15-ans-apres-avoir-interdit-les-voitures-la-vil ...

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Métamorphose socioécologique - Enjeux, leviers et stratégies
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Publication

16 juillet 2021

Modification

17 décembre 2023 11:45

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