Lancement des États généraux en développement des communautés : synthèse des présentations

Ce 17 mai 2021 avait lieu le lancement des États généraux en développement des communautés. Voici un résumé des présentations des 5 panélistes.

Quels sont les apprentissages de la dernière année?

• Christian Bibeau, CDC de Sherbrooke : Les liens forts entre les organisations permettent de se situer ensemble dans l'oeil de la tornade, d'aller dans l'agitation lorsque nécessaire, et parfois s'en retirer pour prendre un recul, pour avoir une vision plus globale et pour cibler nos actions, avant de revenir dans l'action.
• Christian Sénécal, Les Arts et la Ville : Il y a une réelle envie de collaborer et on a une meilleure compréhension de l'importance de la transversalité dans nos actions. Les organisations ont eu à se réinventer rapidement avec les outils numériques; il y a une meilleure accessibilité et des rapprochements sont possibles.
• Dominique Bernier, Front commun pour la transition énergétique : On ne peut plus ignorer l'importance de services de base, comme la santé et l'éducation, de l'impact de leur fragilité sur la résilience des milieux et du rôle des femmes, important mais peu reconnu. La pandémie met en évidence les impacts à venir de la crise climatique, qui se manifestera par une suite de crises sanitaires et qui affectera les conditions de travail. Quand il y a une réelle volonté politique d'entreprendre des changements, on voit que c'est possible.
• Charles Gagnon, Chantier de l'économie sociale : La pandémie a accentué les inégalités entre les individus, mais aussi entre les régions et entre les entreprises. Les territoires où des services de proximité étaient forts ont pu mieux réagir. Des tendances ont été accélérées : autant le déclin de certaines entreprises en économie sociale que la croissance d'autres. Certaines tendance ont néanmoins été inversées, par exemple au bénéfice des services de proximité.
• Jean-Frédéric Bourassa, MRC de Maskinongé : On réalise l'importance de la communication et d'être le plus inclusif possible. Une concertation de tous les milieux s'est accélérée et consolidée, entre les acteurs économiques, sociaux, culturels, etc. On a vu de l'innovation et des actions de solidarité. Internet haute vitesse en milieu rural est plus que jamais un besoin essentiel.

Comment développer des communautés plus résilientes?

• Christian Bibeau : Il n'y a pas de recette miracle, mais des éléments sur lesquels miser, par exemple se permettre de se projeter dans le long terme. Ça prend de la préparation, des entraînements... La volonté des organisations d'y mettre du temps, au-delà des individus, est essentielle. Ça prend des perspectives et des actions rassembleuses, transversales et intersectorielles. Il faut aussi éviter le mur à mur et le piège du clientélisme.
• Dominique Bernier : Il faut miser sur l'humain, rassembler des gens de différents secteurs pour mieux co-construire, permettre aux gens de s'approprier les démarches. On porte chacun des projets sur transition juste, ce qui se partage dans nos secteurs, et le front commun permet des actions concrètes et concertées. Les services publics ont des rôles piliers pour la résilience des milieux.
• Charles Gagnon : L'apport de la société civile est nécessaire pour soutenir les entreprises d'économie sociale et pour orienter la relance. La transition écologique juste qui permet de créer de la solidarité sociale est essentielle. L'économie sociale, redevable envers la communauté, est une source mais aussi une résultante de la résilience. Nous devons conserver et consolider les mouvements qui émergent, par exemple la coalition G15+ . Les politiques publiques doivent miser sur le local et permettre une adaptation dans le temps.
• Christian Sénécal : Il faudra préserver ce qu'on a mis en place. Il reste du travail à faire pour permettre une réelle action en transversalité et des approches intégrées, par exemple en n'oubliant pas la culture. On peut s'inspirer de ce qui se fait ailleurs, mais il faut adapter. L'implication citoyenne est essentielle, par exemple pour identifier les angles morts. Bâtir sur nos complémentarités implique de reconnaître d'abord nos différences.
• Jean-Frédéric Bourassa : Nos plans d'action doivent prendre en considération l'action des autres secteurs. Tous les programmes gouvernementaux devraient s'influencer davantage du terrain et s'appuyer sur les expertises des acteurs qui connaissent les besoins à toutes les échelles.