Bonnes pratiques d'édition de savoirs ouverts

Cette note introduit quelques bonnes pratiques d'édition lorsque l'on fait le choix de diffuser un contenu de façon ouverte, c'est-à-dire librement et gratuitement.

 

Le rôle de l'édition dans la diffusion et la mobilisation des savoirs ouverts

Plusieurs acteurs et actrices sociales font le choix de diffuser des contenus de façon ouverte dans le but de rendre certains savoirs  accessibles au plus grand nombre, de faciliter ou favoriser la collaboration, d'améliorer des processus, etc. L'objectif étant que certains apprentissages, outils ou pratiques puissent être repris et utilisés par d'autres personnes ou d'autres communautés.

Or, la libre circulation des savoirs n'implique pas nécessairement qu'ils soient compréhensibles et intelligibles par le plus grand nombre. Plusieurs barrières (p. ex. le degré de familiarisation avec le domaine, la maîtrise de la langue, le niveau de littéracie, etc.) peuvent limiter l'accès aux savoirs indépendamment du fait qu'ils soient diffusés ouvertement.

Autrement dit, même si les savoirs sont diffusés ouvertement, ils ne sont pas nécessairement accessibles, lisibles et clairs, pour tout le monde.

Par ailleurs, la manière dont sera rédigé et édité un contenu peut venir amoindrir certaines barrières et favoriser un meilleur accès aux savoirs. En adoptant intentionnellement certaines bonnes pratiques d'édition, il devient possible de rendre nos contenus plus accessibles, faciles à comprendre et agréables à lire. 

 

Bonnes pratiques d'édition de savoirs ouverts

Pour rédiger un contenu cohérent et clair, une bonne pratique consiste à clarifier en amont de la rédaction vos intentions et votre message-clé. Ces deux éléments pourront servir de repères tout au long du processus d'écriture et pourront guider vos choix en ce qui concerne le ton utilisé, le choix des mots ou du contenu à mettre de l'avant.

  1. Commencez par identifier un ou deux verbe(s) d'action décrivant votre intention. Des exemples: informer, nuancer, inspirer, convaincre, susciter la conversation ou l'engagement, etc. 
  2. Par la suite, identifiez votre message-clé en tentant de saisir en une phrase l’idée principale que vous souhaitez transmettre. Que souhaitez-vous que le lectorat retienne de votre contenu?

👉 Vous trouverez plus astuces pour cerner votre message clé et vos intentions dans cette capsule vidéo.

Source: Charlie Leydier-Fauvel, StoryDéclik

Avant de rédiger un contenu, il est essentiel d'identifier votre ou vos publics cibles de façon à adapter le contenu à leurs besoins et intérêts. Le ton, le choix des mots, le niveau de langage sera différent si l'on écrit pour une communauté de pratique autour d’un enjeu bien connu que si l'on souhaite rejoindre un public plus large et moins familier avec les enjeux abordés.

Vous mettre à la place des destinataires est essentiel pour cerner les concepts à définir, le degré de vulgarisation des idées, les éléments de contextes à ajouter et les exemples à privilégier pour communiquer vos idées. Avant d'écrire, nous vous invitons à vous demander:

  • Qui lira votre contenu?
  • Que connaissent ces personnes du sujet abordé?
  • Que souhaitez-vous qu'elles retiennent de leur lecture?

👉 Vous trouverez plus astuces complémentaires dans cette capsule vidéo.

Source: Charlie Leydier-Fauvel, StoryDéclik

Pour limiter les barrières d'accès aux connaissances, l'usage d'un langage simple est à privilégier. Voici quelques principes de base à respecter pour favoriser la clarté de votre contenu:

  • Uilisez un langage courant et privilégiez une écriture directe
  • Formulez des phrases et des paragraphes courts (moins de 35-40 mots)
  • Conservez des structures de phrases simples (doit-on relire plusieurs fois la phrase pour la comprendre?)
  • Limitez l'usage des adjectifs et des adverbes
  • Utilisez des termes concrets
  • Évitez le jargon et les mots trop abstraits.

👉 Vous souhaitez vous assurer que votre contenu est clair? Nous vous invitons à le faire lire à une personne qui connaît peu le sujet que vous abordez. Cela vous aidera à identifier les éléments ou les passages à clarifier.

La structure et l'organisation du contenu permettent aussi d'en faciliter la lecture. Une bonne pratique consiste découper les idées en paragraphes (environ 3 phrases par paragraphe) et à utiliser des intertitres (pas plus de 3 niveaux). Il est aussi recommandé d'utiliser les listes à puces lorsque l'on énumère des idées ou un contenu plus dense. N'hésitez-pas à aérer le texte avec des images, des illustrations, des vidéos, ou des citations pour faciliter la lecture.

Sur le plan de la langue, assurez-vous que le texte est relu et révisé avant de le diffuser. Nous vous invitons aussi à porter une attention particulière à l'uniformité en ce qui concerne les règles de ponctuation, l'usage des niveaux de titres et le langage inclusif. Référez-vous au besoin à des ressources ou des aide-mémoire pour revoir certaines règles.

La communication accessible est une pratique recommandée pour l'édition de savoirs ouverts. Si vous vous adressez à un public général, nous vous invitons à vous référer aux principes de bases de la communication accessible. Si vous vous adressez à un public ayant des besoins spécifiques sur le plan de la communication, il est recommandé d'adapter ses pratiques de rédaction au besoin de ces destinataires. Des organismes comme AlterGo peuvent vous guider à ce sujet.

Une autre manière de s'assurer de communiquer de façon accessible est d'offrir explicitement des alternatives pour les personnes qui en auraient besoin. Vous pouvez, par exemple, préciser que votre contenu est aussi disponible en format texte, adapté pour les lecteurs d'écran ou vous assurer d'avoir recours à la description d'images.

👉 Pour plus d'information sur la communication accessible, nous vous invitons à consulter cette capsule vidéo.

Source: AlterGo.

L'objectif du langage inclusif est d'abandonner le masculin générique pour rendre visibles les femmes et les personnes non binaires dans la langue française. Il existe différentes approches qui peuvent être jumelées pour favoriser la fluidité du texte. Adopter un langage inclusif permet d'interpeler toutes les personnes, indépendamment de leur identité de genre.

👉 Pour en savoir plus sur l'écriture inclusive, nous vous invitons à consulter cette capsule vidéo.

Pour capter l'intérêt du lectorat, une bonne pratique est d'accorder une attention particulière au chapeau et à l'amorce de votre texte. C'est-à-dire aux premiers paragraphes. Différentes stratégies peuvent être mises en place à cet effet.

L'une d'elles est la pyramide inversée. Cette stratégie d'écriture empruntée au journalisme consiste à présenter au tout début d'un texte les informations essentielles pour qu'elles puissent être rapidement saisies par le lecteur, la lectrice. 

👉 Pour d'autres stratégies pour avoir une amorce accrocheuse, consultez cet article.

Pour vous approprier les bonnes pratiques, nous vous invitons à explorer, vous amuser et à inventer de nouvelles façons de rédiger, d'éditer et de documenter les savoirs pour qu'ils soient vraiment ouverts et accessibles.

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Publication

29 septembre 2023

Modification

15 février 2024 22:23

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