Les risques psychosociaux des gestionnaires : mieux vaut prévenir que subir

Lors de la rencontre du 5 décembre 2024, la communauté de pratiques SMET de la Côte-Nord a reçu Richard Rioux, psychosociologue et formateur sur les risques psychosociaux. La rencontre a été orientée spécifiquement autour des risques psychosociaux des gestionnaires. 

Tout d'abord, les risques psychosociaux, de quoi est-ce qu'on parle ?

Les risques psychosociaux (RPS) sont définis comme des facteurs liés à l’organisation du travail, aux pratiques de gestion, aux conditions d’emploi et aux relations sociales qui augmentent la probabilité de générer des effets néfastes sur la santé physique et psychologique des personnes concernées. Ces mêmes éléments peuvent inversement devenir des facteurs de protection pour une meilleur santé.

Principaux risques psychosociaux

Même si les risques psychosociaux s'exercent de manière différente pour les gestionnaires, il n'en reste que la nature des risques restent les mêmes. 

Nature du travail

  • Responsabilités et autonomie décisionnelle : La capacité de prendre des décisions, d'influencer le travail et de déterminer comment accomplir les tâches. Même si les gestionnaires peuvent avoir une marge de manoeuvre plus grande que leurs employé.es, ils.elles ont néanmoins aussi des comptes à rendre à plus haut dans la hierarchie ou auprès de leur conseil d'administration.  
  • Soutien social : L’appui des collègues est essentiel. 
  • Reconnaissance : La gratitude et la considération jouent un rôle important pour le bien-être.
  • C'est traditionnellement le.la gestionnaire qui est responsable de donner du soutien ou de la reconnaissance. Mais qui donne ce soutien ou cette reconnaissance au gestionnaire ? On aborde quelques solutions plus bas dans l'article!

Organisation du travail

  • Surcharge de travail : Tant qualitative que quantitative. Ex : Plein de dossiers différents.
  • Charge mentale : La pression psychologique liée aux exigences du travail.
  • Sentiment d’incompétence : Ressenti face aux attentes élevées ou au manque de soutien.

Autres facteurs (hors du travail)

  • Trait de personnalité
  • Problèmes de santé préexistants
  • Situation de vulnérabilité (précarité, immigration, statut minoritaire)
  • Situation de stress chronique
  • Conciliation travail – vie personnelle
  • Violence conjugale ou familiale
  • Relations ou réseau social déficients

Risques émergents

  • Télétravail et technostress.
  • Isolement social et problèmes de gestion à distance.
  • Attentes de disponibilité en dehors des heures normales.
  • Pénurie de main-d’œuvre.

Conséquences des risques psychosociaux

Les RPS peuvent entraîner divers troubles :

  • Physiques : Fatigue, douleurs, maladies chroniques.
  • Psychiques : Anxiété, dépression, épuisement professionnel.
  • Comportementaux : Absences, conflits, baisse de performance.

Ces répercussions affectent à la fois l’individu, les relations sociales et l’organisation dans son ensemble, impactant aussi bien la sphère professionnelle que privée.

Réduire les risques psychosociaux : trois angles d’approche

1. Approche organisationnelle

  • Culture de santé et de mieux-être au travail.
  • Politiques claires concernant la gestion de la violence et du stress.
  • Participation des employés aux décisions et création de comités de soutien.

2. Approche individuelle

  • Adopter de bonnes habitudes de vie : Sommeil, activité physique, relaxation.
  • Formations sur la résilience, la pleine conscience, la gestion du stress.
  • Stratégies d’ajustement : Résolution de problèmes, expression des émotions, recherche d’information.

3. Approche collective

  • Clarification des rôles et responsabilités.
  • Implication des équipes dans la gestion du changement.
  • Soutien social à travers le coaching et le codéveloppement.

Cinq pratiques clés pour réduire les risques

  1. Clarifier les rôles et attentes.
  2. Contrôler la charge de travail.
  3. Favoriser l’autonomie des équipes.
  4. Promouvoir la reconnaissance envers tous, y compris les gestionnaires.
  5. Créer un climat de sécurité psychosociale.

En appliquant ces stratégies, il est possible de réduire significativement les risques psychosociaux et de favoriser un environnement de travail sain et motivant pour tous.

Obligations légales de contrer la violence physiques ou psychologiques au travail

Plusieurs discussions ont eu lieu autour des nouvelles obligations obligations légales qui doivront être respectées par les employeurs d'ici le mois d'octobre 2025 et qui oblige l’employeur à prendre les mesures nécessaires sur les lieux de travail pour contrer la violence physique ou psychologique

Sur les lieux de travail, l’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la protection de la travailleuse ou du travailleur exposé à une situation de violence physique ou psychologique, dont une situation de violence conjugale, familiale ou à caractère sexuel.  Dans le cas d’une situation de violence conjugale ou familiale, l’employeur est tenu de prendre ces mesures lorsqu’il sait ou devrait raisonnablement savoir que le travailleur est exposé à cette violence.

Plusieurs personnes se questionnaient sur niveau d'intervention nécessaire. Des précisions ont permis de comprendre qu'il ne s'agit pas forcément pour l'employeur d'offrir les ressources et un accompagnement à l'interne. Par contre, il y obligation de référer vers des ressources et des accompagnements offerts à l'externe ou par la communauté.  

Ressources de la communauté

Après la présentation, les membres de la communauté ont partagé différentes ressources, trucs et astuces :

- Mise en place de la journée des post-it positifs. Chaque personne est invitée à écrire une appréciation positive à un.e collègue ou gestionnaire et à le déposer dans son bureau. Les gestionnaires bénéficient ainsi d'une forme de reconnaissance, comme les autres personnes de l'organisation.

- Initier une culture de feedbacks positifs : avec le mois des bons coups, la boite des bons coups. Chacun.e est invité.e à inscrire une action positive. Toutes ces actions sont ensuite diffusés lors d'une action de reconnaissance.

- Lorsqu'on voit son.sa gestionnaire travailler soirs et fins de semaine ou ne pas prendre de vacances ? Faire en sorte que le gestionnaire se sente en sécurité pour nommer sa surcharge de travail. Encourager l'art de déléguer. Encourager à avoir une certaine cohérence entre ce qui est dit par le.la gestionnaire et ce qu'il.elle fait. Clarifier les rôles et responsabilités.

pdf ppt_risques_psychosociaux_gestionnaires_2024-12-013837 Richard Rioux 2024

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Environnement de travail, pratiques de gestion

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Publication

17 décembre 2024

Modification

18 décembre 2024 09:40

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Pour citer cette note

Virginie Guibert, Valérie Savoie. (2024). Les risques psychosociaux des gestionnaires : mieux vaut prévenir que subir. Praxis (consulté le 29 avril 2025), https://praxis.encommun.io/n/72me8AupRFfwVUt8j9L8drmmrV4/.

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