Balado n° 3 | À la rencontre du CRITIC

Contexte 🔭 : Cette note est publiée dans le cadre du balado La Relance | Pour vieillir en commun, proposé par Présâges. Il s'agit d'une retranscription du 3ème épisode. Nous vous invitons à prioriser l'écoute des balados puisque le contenu a été pensée spécialement pour ce format. 

Lien vers le balado (13min)
Spotify : https://creators.spotify.com/pod/show/la-relance--pour-vieillir/episodes/la-rencontre-du-CRITIC-e2s6su5 
YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=xXbHDwOMNZs&list=PL3_J-NgjBniHCoHVNZ4ZuJgSoVuwngFSu 

Dans cet épisode, je vous emmène avec moi à la rencontre des membres du CRITIC, le Collectif de Réflexions et d'Interventions pour la Transformation et l'Institution des Communs. Ils et elles nous partagent ce qui les fait le plus triper dans les communs. Bonne écoute!

C’était important pour moi de vous présenter notre partenaire sur le projet de La Relance | Pour vieillir en commun, le CRITIC. Dès que j’ai entendu parler de ce collectif et que j’ai vu la brochette de membres qui le  composaient, je savais que Présâges trouverait là des complices pour nous aider à réfléchir la démarche, pour répondre à nos questions sur les communs et nous fournir du contenu pertinent. Donc je voulais vous faire découvrir le collectif à travers quelques-uns·es de ses membres qui font de la recherche, mais aussi qui s’impliquent et s’intéressent aux communs de multiples manières. C’est aussi une belle façon, selon moi, d’en connaître plus les communs et de découvrir différents angles d’étude possibles, mais aussi de voir que les avantages qui leur sont associés sont nombreux.Je les laisse d’abord se présenter à vous!  

Présentation des membres

  • Donc bonjour, mon nom est Marie-Anne Perreault, je suis candidate au doctorat en innovation sociale à l’école Élizabeth-Bruyer de l’Université Saint-Paul et je suis aussi membre et coordonnatrice du CRITIC.
  • Donc moi c’est Félix Beauchemin, je suis étudiant à la maitrise en innovation sociale à l’Université Saint-Paul d’Ottawa et j’ai commencé à m’impliquer dans le domaine plus large des communs grâce à un stage lié à ma maîtrise au sein du CRITIC et c’est là que j’ai pu découvrir l’étendu de cet univers vraiment passionnant et c’est là que j’ai pu mener différentes études de cas sur différents exemples de communs au Québec.
  • Bonjour, je m’appelle Marie-Soleil L'Allier, je travaille comme agente de mobilisation des savoirs à Projet Collectif où j’œuvre à faciliter la mise en commun et la libre diffusion des connaissances. En parallèle, je termine un doctorat en science de l’environnement où je m’intéresse plus particulièrement aux communs, aux pratiques de commoming et aux façons de soutenir leur émergence au Québec. Au-delà de la recherche et de mon travail, je m’implique aussi activement dans des initiatives concrètes pour soutenir les communs, notamment alimentaires. Donc en gros, je me situe à l’intersection entre la recherche académique et l’action terrain et face aux crises systémiques qu’on rencontre aujourd’hui j’essaie de mettre toutes mes compétences au service d’une métamorphose radicale, démocratique, écologique et solidaire.
  • Mon nom est Marc D Lachapelle, je suis chargé de cours en innovation sociale et étudiant au doctorat en gestion. Je travaille principalement sur les organisations alternatives, les organismes militants communautaires, je travaille sur les tensions que vivent ces organismes-là, vraiment les tensions d’un point de vue organisationnel, surtout pour les organismes militants. 

Champ d’étude et de recherche

Avouez que j’avais raison tantôt quand je disais que c’était une bien belle brochette de membres. Je vous laisse maintenant découvrir ce qui les intéresse autant dans leurs études que dans leurs implications.

  • Marie-Anne : Ce qui m’intéresse beaucoup au sein des communs c’est tout le côté collaboratif qu’on y trouve : des gens qui se mettent ensemble pour faire plus, voir plus grand, se réapproprier certaines ressources, se réapproprier des bâtiments, venir créer ensemble de nouvelles choses ou encore venir protéger et prendre soin de certaines ressources comme des forêts, des rivières, des jardins. Pour moi ça goûte bon et c’est vraiment très très chouette. Et je trouve particulièrement intéressant tout le processus collaboratif qui émerge de ça. Donc comment les gens vont travailler ensemble, comment ils vont décider ensemble de comment on partage le surplus ou du moins ce qui va émaner du commun lui-même.
  • Marc D. Lachapelle : De mon côté j’ai beaucoup entendu parler des communs dans le monde universitaire, mon impression c’est que même si les communs y’en a qui vont faire un retour historique là-dessus, qui vont regarder comment en pratique aujourd’hui dans les communs, le concept a surtout été travaillé, développé dans le monde universitaire, donc c’est beaucoup plus dans l’approche théorique que j’ai appris les communs. Et moi de mon côté, ce qui m’a beaucoup intéressé et c’est sûr que ça va avec mon profil qui est en management, théorie des organisations, c’est sur les pratiques organisationnelles des communs, c’est beaucoup par cette porte-là que je vais rentrer. C’est quoi les formes organisationnelles, c’est quoi les pratiques qui sont mises en place, les structures organisationnelles?
  • Félix Beauchemin : Les aspects des communs qui m’intéressent le plus dans ma pratique et dans ma recherche je dirais que la première chose c’est vraiment d’étudier des cas précis et de voir comment les différents communs peuvent s'apercevoir dans le vrai monde en fait, des fois c’est de sortir un peu de ce monde théorique là pour les voir appliqués dans la réalité et les étudier ça m’intéresse vraiment beaucoup. C’est ce que j’ai fait notamment avec une étude de cas sur  un commun à Métis-sur-Mer, un petit village dans le Bas-St-Laurent. Et ça m’a beaucoup intéressé, c’est principalement ce qui m’intéresse de voir si on veut l’application pratique de différents concepts peut-être plus théoriques.
  • Marie-Soleil L’allier : Mon doctorat porte sur les communs en émergence au Québec depuis la crise financière de 2007-2008 avec un focus particulier sur les pratiques de commoning, donc le faire ensemble. Alors que la recherche sur les communs est souvent présentée de manière très théorique ou en se concentrant sur quelques cas similaires bien connus, j’ai voulu au contraire dans ma recherche étudier un grand nombre de communs, donc 70 et qu’ils soient les plus hétérogènes possible, soit dans plus de 20 domaines d’activités, en milieu rural, en milieu urbain, des groupes informels, des coops, des OBNL… Donc, mon objectif, c’était d’étudier concrètement comment les commoneur·es prennent des décisions, comment ils financent, c’est quoi leur relation avec l'État, le marché, les communautés locales.

Les avantages des communs

Comme je le mentionnais au début, il n’y a pas que les champs d’études qui sont nombreux, les avantages des communs le sont aussi et voici ceux qui font le plus triper Marie-Soleil, Marie-Anne, Félix et Marc. Tout d’abord, ça nous permet de faire autrement et d’avoir des choix dans les façons de régler les nombreuses crises auxquelles nous faisons face.

  • Marie-Soleil : Bin pour moi les avantages que les communs représentent, y’a la politisation du discours, cette idée-là de nommer clairement qu’on a pu envie de jouer au jeu du Monopoly, qu’on a pu envie que quand on a besoin de nourrir des gens, de soigner des gens de se dire bin qu’est-ce qui est payant et de prendre nos décisions en fonction de ça. On a envie de jouer au jeu, de se dire qui a besoin de quoi, qui est capable de faire quoi et qui peut fournir quoi et à partir de là on produit ensemble et on partage ce dont on a besoin. Pis pour moi c’est ça les communs, c’est de jouer à un autre jeu, c’est jouer au jeu de la collaboration et de l’entraide, finalement de jouer au jeu de l’humanité.
  • Marie-Annne : En fait ce qui me fait triper dans le fait que les communs existent et qu’ils soient de plus en plus présents dans le paysage, notamment le paysage québécois, c’est le fait qu’on peut en tant que citoyen·nes travailler ensemble à venir adresser des problèmes qu’on rencontre, qu’on a la possibilité de venir changer les façons de faire qui nous sont un peu poussées au travers de la gorge par le système actuel, par les attentes que la société puisse avoir par rapport à nous, par rapport aux attentes économiques et politiques. Je trouve que les communs c’est un beau pied de nez à nos systèmes actuels, c’est une belle façon de prendre action, d’agir et de se réapproprier ce qui a longtemps été présent, nos ancêtres ou du moins nos grands-parents mêmes ou arrières grands-parents, quand ils décidaient de prendre soin de leurs voisins, de s’entraider, c’était naturel, mais on a tellement évolué dans une optique plus individuelle, que pour moi les communs c’est cette idée-là de se réapproprier le collectif, de se réapproprier un certain pouvoir d’agir et c’est ça qui me fait triper dans cette proposition-là.

Comme le mentionnait Marie-Anne à l'instant, ça nous permet aussi d’avoir de nouvelles solutions qui proviennent des communautés.

  • Félix : Y’a comme deux éléments qui me font triper dans la proposition des communs, la première c’est que j’ai comme une réalisation assez récente comme quoi y’a beaucoup de problèmes sociétaux seraient vraiment gérés plus localement et donc de plus en plus je me penche sur les questions du municipalisme et de rapprocher les questions sociales de la communauté elle-même et donc pour moi les communs représentent un peu l’archétype ou l’exemple parfait d’une gestion plus locale de différentes ressources de différents services et donc pour moi je trouve ça intéressant de voir ces exemples là concrets appliqués parce que je vois comment ça apporte du bien dans la communauté qu’ils desservent.
  • Marie-Soleil : Là aujourd’hui on fait face à des crises systémiques pis tous les gens qui sont pouvoir nous proposent des solutions qui sont à la source même de ces crises-là… je suis pu capable! Des fausses solutions, je suis pu capable, donc pour moi dans les communs on peut répondre autrement à nos besoins, se reposer la question ça veut dire quoi une bonne vie, c’est quoi les besoins essentiels auxquels on doit répondre collectivement, qui a besoin de se nourrir, qui a besoin de se loger, qui a besoin d’aller à l’école et s’organiser ensemble pour être capable d’y répondre.

Et finalement Marc le présente très bien, les communs, ça offre un cadre pour passer de la théorie au concret, une façon d’imaginer nos projets futurs.

  • Marc : Ce qui m’intéresse moi du côté de la proposition des communs, c’est un cadre, souvent on a une vision, une définition qui a été très marquée par le monde universitaire, mais qui finalement arrive à développer avec le temps des cadres assez simples pour définir les différentes dimensions des communs ou ce qu’est et ce que pourrait être les communs qui nous permet justement de faire sens et puis peut-être de développer éventuellement aussi des projets ou d’aider à structurer des projets autour de ces principes-là. Faire des croisements avec des concepts ou avec des cas historiques, je trouve qu’il y a quelque chose de très riche pour comprendre finalement et essayer de voir où on peut s’en aller avec des projets comme ça. Je donne un exemple, souvent en autogestion on s’intéressait davantage aux pratiques organisationnelles à cette idée de préfiguration, c’est à dire que les moyens équivaut aux fins. Pour arriver à une société démocratique, il faut mettre en place des pratiques et des moyens qui sont démocratiques. 

Je trouve ça vraiment motivant de voir que les avantages des communs touchent à plein de domaines. Je me dis que ça permet de rassembler et de mobiliser des personnes d’horizons différents autour d’une même idée qui nous emballe. Si vous avez envie de continuer à découvrir le CRITIC, allez visiter leur site web au www.critic-communs.ca  

Et si vous avez envie de connaître ce que je considère comme des avantages communs en lien avec les aînés et le vieillissement, je vous invite à écouter le prochain épisode. J’y partagerai mes réflexions et celle de Luc Audebrand, membre du CRITIC, professeur d’économie sociale et solidaire à l'Université Laval et titulaire de Chaire de leadership en enseignement sur l’engagement social. On s’est demandé ce que les communs amènent aux aînés mais aussi ce que les aînées amènent aux communs. À bientôt !

➡️ Découvrez l'épisode 4 : Communs et vieillissement : une avenue prometteuse

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Intégré par Camille Sanschagrin, le 29 octobre 2024 11:40

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Publication

29 octobre 2024

Modification

11 mars 2025 15:40

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Pour citer cette note

Équipe Présâges, Camille Sanschagrin. (2024). Balado n° 3 | À la rencontre du CRITIC. Praxis (consulté le 25 avril 2025), https://praxis.encommun.io/n/7bKLTEYbs4TjFEJmTThA59pduLI/.

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