
Par Louis Ramirez de Pivot | Jusqu’à présent, l’histoire du mouvement social qui a remporté cette gigantesque victoire environnementale n’avait jamais été racontée en profondeur.
L’interdiction de l’exploration et de l’exploitation du pétrole et du gaz sur tout le territoire du Québec, l’an dernier, est le fruit d’une longue et vaste mobilisation populaire. Aux quatre coins de la province, on a vu s’activer des groupes de toutes sortes, composés ici de citoyen·nes ordinaires, là de militant·es plus expérimenté·es, recourant à des méthodes parfois douces, parfois plus dérangeantes. Comment ces écolos ont-ils réussi à forcer le gouvernement caquiste, peu connu pour son amour de l’environnement, à imposer une mesure aussi radicale? Récit d’une victoire qui n’était pas gagnée d’avance.
En rafale
- Dans le sillage des accidents ferroviaires
- « Le Saint-Laurent, la mer, c’est une partie de notre vie. » - Jean-Charles Piétacho, chef innu
- Des groupes citoyens naissent aux quatres coins de la province
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« Moi, j’ai dans l’idée que si on veut changer les choses, il faut que les gens comprennent. Il faut assurer une campagne d’éducation populaire permanente. » - André Bélisle, ex-président de l'AQLPA
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- La puissante menace de la désobéissance civile
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« Je ne dépenserai pas tout cet argent si les risques que des militants s’enchaînent aux installations ou qu’ils empêchent mes équipes de travailler sont trop élevés. » - Michael Binnion, PDG de Questerre Energy
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- De l'opposition à la proposition
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« Nous voulions formaliser la coordination contre les énergies fossiles en général. » - Anne-Céline Guyon, membre fondatrice du Front commun pour la transition énergétique
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- Le "Quebec factor"
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« Si on sait en tirer avantage, le cas du Québec a le potentiel de changer notre façon de concevoir notre politique climatique au Canada. » - Angela Carter, professeure en science politique à l’Université de Waterloo
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- Une victoire assombrie
- "L’importance de cette victoire, fruit de dizaines d’années d’efforts, est trop souvent minimisée et ternie par le désespoir ambiant face à une crise climatique toujours plus vive."