
Par Véronique Bouchard pour Revue À Bâbord.
Extrait
La colonisation des terres agricoles au Québec s’est faite majoritairement sous le régime féodal. La terre était concédée à un seigneur, soit une personne importante de la colonie, qui concédait à son tour des portions de terre à des censitaires (qu’on appelait ici habitants) qui devaient payer des rentes ou des redevances au seigneur.
Improductif économiquement, ce système fut aboli progressivement et les habitants, devenus agriculteurs, ont pu se libérer de cette relation de dépendance les liant aux seigneurs. C’est dans ce mouvement que s’est enclenché la colonisation des Laurentides suivant le système de cantons hérité du régime britannique. Cependant, dans cette région reconnue pour la beauté de ses paysages, les terres agricoles sont aujourd’hui de plus en plus convoitées et appartiennent de moins en moins aux agriculteurs et agricultrices. L’appropriation de terres agricoles par des non-agriculteurs crée une spéculation foncière amenant une perte d’adéquation entre la valeur monétaire et le potentiel agricole des terres.