
🪜 Montréal en commun à l'échelle du quartier
Cet atelier a eu lieu durant l'Expo Montréal en commun en mars 2025. Les participant·es ont été invité·es à découvrir un jeu collaboratif afin de se projeter dans l'avenir d'un quartier où toutes les ressources de proximité développées dans le cadre de Montréal en commun (MeC) sont mises à la disposition de la population.
En partant de personas, de ressources, des projets de MeC et de données, les personnes participantes ont planifié les 5 prochaines années du quartier, tout en s’adaptant aux imprévus susceptibles de survenir.
Grâce à une approche ludique, les joueur·euses se sont investi·es avec sérieux dans leur nouveau rôle, partageant des réflexions et établissant des parallèles pertinents avec leurs réalités. Cette expérience a mis en lumière l'importance de la collaboration.
📌 Cette note fait partie de la synthèse des ateliers de l'Expo Montréal en commun qui a eu lieu le 13 mars 2025 au Palais des congrès de Montréal.
🎤 Organismes à l'animation
Marie-Andrée Rodrigue
Laboratoire des innovations urbaines de Montréal (LIUM)Fatima Gabriela Salazar Gomez
Hoodstock

🧱 L'atelier : le jeu de table Construction collective
Les participant.es ont été invité.es à s'asseoir en groupe pour jouer au jeu de table Construction collective. Cette extension conçue par le LIUM a été inspirée du jeu Construire ensemble créé par Quartiers Inclusifs et Résilients (QIR).
Il s'agit d'un jeu collaboratif dont le but est que chaque équipe récolte le plus de points possible en investissant leurs ressources judicieusement. Il y a tout de même une (saine!) compétition entre les équipes installées sur différentes tables de la salle. Durant l’atelier, l’attention est portée sur un quartier vulnérable de la ville.
Construction collective permet d’expérimenter de façon ludique les négociations, les prises de décisions et la concertation entre différent·es acteur·trices d’un même quartier.
🃏 Comment jouer ?
Voici le déroulement et les étapes d'une partie de Construction collective :
Lire une carte pour découvrir la mise en contexte, savoir dans quel quartier on se trouve et les enjeux qui y sont associés.
⌛ La partie se déroule sur 3 années de programme : 3 tours de jeu de respectivement 15, 5 et 5 minutes.
Piger : Chaque joueur·euse pige une carte afin de découvrir son rôle et les ressources qui lui sont attribuées. Il y a 5 personnes pour combler les 5 rôles : employé·e municipal; citoyen·ne; chercheur.se; employé·e d’une entreprise d’innovation sociale; responsable d’un organisme communautaire.
Lire les cartes défis que l’équipe devra relever (par exemple la carte « Création de nouveaux lieux de rassemblement » qui coûte 8 ressources).
Piger une carte opportunité qui doit être combinée à un investissement. Celle-ci coûte des ressources, mais il n'est pas obligatoire de l’utiliser. À défausser à la fin du tour!
Le premier tour commence avec le.la citoyen.ne qui donne sa priorité (par exemple : le transport ou l’alimentation). C’est cette priorité qui guidera les différentes prises de décisions des acteur.trices du jeu.
Les participant.es peuvent maintenant commencer les négociations !
Au deuxième tour, un événement survient et transforme les ressources des joueur.euses (par exemple : une crise économique ou un mécénat octroyant de l’argent à un organisme communautaire).
On compte les points selon la grille de pointage du jeu.
🏆 L’équipe ayant obtenu le plus de points remporte la partie.
À la fin de l’activité, les équipes partagent ce qu'elles ont trouvé le plus important durant.
👥 Le point de vue des participant·es
Entre visions divergentes, ressources inégales et urgences à gérer, du point de vue des participant·es l’exercice met en scène les défis bien réels d’un travail concerté. Il démontre qu’en misant sur le dialogue, la mise en commun et l’écoute citoyenne, il est possible de bâtir des stratégies durables, porteuses de retombées concrètes. Une immersion éclairante pour mieux comprendre les rouages de la participation et l’importance de garder le cap sur l’intérêt commun.
Mettre la collaboration en oeuvre
- Le jeu permet d'élargir la vision d'un quartier et met en lumière la nécessité de la collaboration quand à la prise de décisions par le dialogue constructif.
- Il y a de la place pour s'entendre sur une vision commune malgré les intérêts divergents et les différentes ressources. La patience de tout le monde est mise au test.
- Les limites de chaque entité sont mises en lumière.
- Cela permet de rester centré sur l'objectif commun, soit la priorisation citoyenne.
Une place de choix pour la mutualisation
- Le jeu met en lumière l'importance de la mise en commun des ressources, des connaissances, des partenariats et des pouvoirs.
- Il met à l'honneur le caractère complémentaire et essentiel de la multidisciplinarité autour d'une table de concertation.
- Le réseautage est également un atout pour rencontrer des expertises variées.
Les différentes dynamiques de concertation
- Malgré les ressources et intérêts divers des personnes, le jeu permet de mettre en scène des dynamiques de concertation pertinentes.
Se concentrer sur le·la citoyen·ne
- Dans un tel contexte, les citoyen·nes sont la priorité.
- Il faut reconnaître que les citoyen·nes n'ont pas toujours les moyens de se faire entendre.
- L'appui citoyen multiplie les retombées positives.
- Mettre trop d'énergie dans la recherche et la multiplication des sources d'expertises peut nuire aux priorités citoyennes.
Parallèle entre le jeu et la réalité
- Les opportunités de financement tardent souvent à parvenir. Elles en deviennent moins profitables.
- Les élu·es municipaux et les philantropes gagneraient à participer, activement ou passivement, aux concertations.
- La ville possède beaucoup de ressources et donc de pouvoir d'impact.
Ils résident des tensions entre innovation et actions immédiates. Il est nécessaire de persévérer devant l'attente entre l'investissement à long terme et les retombées immédiates.- Il est essentiel de consacrer du temps à l'élaboration d'une stratégie, même dans l'urgence.
- L'importance des données : pour une vision globale, il est crucial de recueillir un maximum d’informations sur un quartier (sondages, groupes de discussion, données sociodémographiques, etc.).
