"Les soussignés considèrent important de rectifier certaines affirmations véhiculées par les tenants de la biénergie électricité-gaz et de souligner certaines omissions relativement à l'entente intervenue entre les deux monopoles que sont Hydro-Québec et Énergir pour la décarbonation des bâtiments."
En résumé
- D'autres technologies plus économiques et plus efficaces ont été écartées
- "Toutefois, d'autres solutions, dont les technologies sont disponibles et qui sont économiquement rentables, peuvent nous permettre de mettre fin plus rapidement à notre dépendance au gaz fossile dans le bâtiment à coût moindre."
- Exemple: Interdire dès 2025 l'installation de nouvelles chaudières à combustibles
- "L'Agence internationale de l'énergie (...) recommande l'interdiction d'installer de nouvelles chaudières à combustibles fossiles dès 2025 . Ceci est d'autant plus important alors que plus de 80% du gaz consommé au Québec est produit par fracturation hydraulique. Cette transition rapide est en train de se faire un peu partout sur la planète, incluant les pays nordiques ."
L'offre biénergie présentée par Énergir et Hydro-Québec ne va pas dans le sens de l'élimination rapide des hydrocarbures.
- "L'Agence internationale de l'énergie (...) recommande l'interdiction d'installer de nouvelles chaudières à combustibles fossiles dès 2025 . Ceci est d'autant plus important alors que plus de 80% du gaz consommé au Québec est produit par fracturation hydraulique. Cette transition rapide est en train de se faire un peu partout sur la planète, incluant les pays nordiques ."
- Seul le scénario fataliste de consommation a été présenté
- "Les distributeurs prétendent que l'électrification complète de ces bâtiments ajouterait près de 2000 mégawatts (MW) à la demande en période de pointe."
- "Or, il s'agit d'un scénario fataliste sans aucune mesure de gestion de la pointe et sans augmentation des efforts - nettement insuffisants - d'Hydro-Québec en réduction de la consommation d'électricité et en efficacité énergétique, ce qui est invraisemblable et inacceptable."
- Les stratégies pour mieux gérer les pointes de consommation ont été écartées
- " Une des solutions de rechange à la biénergie proposée est d'investir l'énorme potentiel de gestion de la pointe chez les clients d'Hydro-Québec et d'Énergir: ceci permettrait de minimiser l'impact en puissance d'une décarbonation complète des bâtiments à un coût substantiellement moindre pour Hydro-Québec que le scénario évoqué par les deux sociétés.
- Exemples de mesures de gestion de pointe de consommation
- le crédit hivernal,
- les tarifs Flex et GDP Affaires, Hilo
- les accumulateurs thermiques
- "Ces derniers, par exemple, permettent d'emmagasiner la chaleur et ne requièrent aucun combustible. Le bâtiment (résidentiel ou commercial) peut ainsi être complètement indépendant du réseau, pour son chauffage, durant les heures de pointe. Une multitude de bâtiments au Québec et dans les provinces et États limitrophes sont ainsi déjà munis d'accumulateurs thermiques, avec des résultats probants."
- Un projet qui risque de pérenniser la présence de gaz dans les bâtiments
- "Enfin, il nous apparaît important d'attirer l'attention sur certaines failles du projet de biénergie d'Énergir et d'Hydro-Québec qui risquent de pérenniser au-delà de 2030 la présence de gaz dans les bâtiments."
- En continuant l'installation et le raccordement d'appareils au gaz neufs
- "Tout d'abord, le remplacement des appareils au gaz désuets par des appareils neufs au gaz est prévu, ainsi que le branchement au gaz des nouvelles constructions. Ceci compromet nos objectifs de décarbonation."
- En subventionnant une partie de la consommation de gaz naturel d'origine fossile
- "Par ailleurs, une compensation financière, indépendante des coûts associés au projet, est prévue entre Hydro-Québec et Énergir. Ce sont près de 400 millions de dollars d'ici 2030 qu'Hydro-Québec versera à Énergir, afin de compenser ses pertes de revenus.
- Ce montant revient à faire payer des sommes faramineuses aux clients d'Hydro-Québec (consommant déjà une électricité renouvelable faible en carbone) pour subventionner une partie de la consommation de gaz naturel d'origine fossile: un non-sens."
En favorisant seulement une décarbonation partielle des bâtiments en recourant à la biénergie électricité-gaz en tant que solution permanente, Hydro-Québec et Énergir proposent une mesure qui ouvre la porte à la pérennisation et l'extension de la distribution par Énergir de l'hydrocarbure qu'est le gaz fossile produit par fracturation.
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Le ROEÉ, fondé en 1997, participe activement aux consultations et audiences de la Régie de l'énergie, ou auprès d'autres forums pertinents, afin de défendre de manière efficace le point de vue des groupes et organismes à vocation environnementale dans le domaine énergétique. Les membres du ROEÉ font connaître au grand public les enjeux soulevés à la Régie en les commentant et en sensibilisant sur la question environnementale dans le domaine énergétique. Le ROEÉ est composé de huit groupes environnementaux, soit l'Association madelinienne pour la sécurité énergétique et environnementale (AMSÉE), Canot Kayak Québec, Écohabitation, la Fondation Coule pas chez nous, la Fondation Rivières, Nature Québec, le Regroupement pour la surveillance du nucléaire et le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ). Ces groupes représentent des milliers de membres individuels et de multiples organisations au Québec.
Signataires
Les personnes et organismes suivants cosignent la lettre ouverte:
Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada
Bruno Detuncq, membre du comité de coordination du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec
Anne-Céline Guyon, chargée de projet climat chez Nature Québec
Jacques Tétreault, Comité Citoyens et Citoyennes pour la Protection de l'Environnement Maskoutain
Pascal Bergeron, Environnement Vert Plus
Geneviève Malenfant-Robichaud, Fondation Coule pas chez nous
Réal Lalande, président, Action Climat Outaouais
Normand Beaudet, Équipe GMob, Action Environnement Basses-Laurentides.
Lucie Massé, porte-parole d'Action Environnement Basses-Laurentides
Jean Paradis, Président-Fondateur de Négawatts production
Jacques Boucher, Regroupement pour la surveillance du nucléaire
Danielle Demers, Les Amis de la Chicot de Saint-Cuthbert
Yvonne Dolbec
Guy Boudreau CVH Lavaltrie
Claude Vallières, comité Environnement Les Amis de la Chicot de Saint-Cuthbert
Christiane Bernier,
Patrick Provost, Regroupement Des Universitaires
Louise Morand, CVH de la MRC de L'Assomption
Eric Pineault, professeur, Institut des sciences de l'environnement, UQAM
Paul Casavant, TerraVie - fonds foncier communautaire
Laure Waridel, écosociologue PhD et mère au front
Sébastien Collard, Sortons la Caisse du carbone
André Bélanger, Fondation Rivières
Marielle Boisjoly, CVH Lanoraie
Patricia Posadas, Prospérité sans pétrole
Pour renseignements:
Laurence Leduc-Primeau, coordonnatrice du Regroupement 514 699-9664
coordination@roee.ca