Guide d'apprentissage et d'accompagnement : L’ABC du DS

Mai 2022

Réalisation et rédaction
CENTRE DE RECHERCHE SOCIALE APPLIQUÉE
Marie Pier St-Louis Lise St-Germain

Révision linguistique
Denise Carbonneau

Mise en pace
Monique Coté

Contribution au projet
Coordination:
Marie-Pier St-Louis, Centre de recherche sociale appliquée (CRSA)
Monique Côté, Réseau québécois de développement social (RQDS)

Comité de suivi:
Monique Côté, Réseau québécois de développement social (RQDS)
Hélène Guillemette, Réseau québécois de développement social (RQDS)
France Fradette, Administratrice
Violaine Guerin, Conseil Régional de Développement social des Laurentides (CRDSL)
Chantal Lalonde, Table des partenaires du développement social de Lanaudière (TPDSL)
Danielle Gill, Table des partenaires du développement social de Lanaudière (TPDSL)
David Tardif, Réseau québécois de développement social (RQDS)
Caroline Houle, Réseau québécois de développement social (RQDS)

Collaborateurs et collaboratrices à l’élaboration du contenu:
Membres du Réseau québécois de développement social (RQDS)

Remerciements
Nous remercions particulièrement tous les membres qui ont participé à la réflexion lors des colloques ou des comités de travail.

Merci à nos partenaires
Gouvernement du Québec
Fondation Lucie et André Chagnon (FLAC)

Droits de reproduction
© CRSA, 2022
Dépôt légal
ISBN 978-2-924046-70-8 (version numérique PDF)
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2022
Bibliothèque et Archives Canada, 2022

La reproduction et l’utilisation, en tout ou en partie de ce document, doivent en indiquer la source de la façon suivante :

St-Louis, Marie-Pier et Lise St-Germain. 2022. ABC du développement social, Guide d'apprentissages et d'accompagnement du RQDS. Réseau Québécois de développement social (RQDS) et Centre de recherche sociale appliquée (CRSA)

Pour consulter le webinaire de présentation du guide, c'est par ici!


Mise en contexte

Le développement social se déploie dans un environnement en constante évolution avec des reconfigurations de structures qui amènent à revoir les rôles des différents acteurs et actrices. Dans un contexte de pandémie, les dernières années ont été particulièrement marquées par des défis de relève et l’arrivée de nouvelles coordinations. Le besoin de consolider les connaissances et les compétences du réseau pour soutenir le développement social des territoires est d’autant plus nécessaire. La pertinence d’affirmer ce qu’est le Réseau québécois de développement social (RQDS) et de s’assurer d’une compréhension commune des différents concepts liés au développement social est d’autant plus d’actualité.

Durant les dernières années, le RQDS a mené différentes démarches de consolidation des acquis : planification stratégique, exercice de positionnement, etc. Ces questions sont au cœur des réflexions :

  • Qu’est-ce que le développement social et ses composantes pour le RQDS?
  • Comment soutient-on ce développement?
  • Qui doit soutenir le développement social?
  • Comment interpeller et articuler les rôles tant aux paliers national, régional que local?

Le projet LABC du développement social, Guide d'apprentissages et d'accompagnement du RQDS vise à mettre à jour les connaissances sur le développement social sous l’angle des préoccupations des membres du RQDS. En 2010, la trousse Ensemble, cultivons le développement social a été produite à l’issue d’une recherche menée de 2007 à 2009 sur les pratiques de lutte contre la pauvreté par le développement social intégré. Cette trousse est toujours en demande, mais le contexte de l’action a significativement évolué depuis. Le Centre de recherche sociale appliquée (CRSA) a alors été approché pour mettre à jour cette trousse. Par ailleurs, aucune recherche n’a été réalisée dans le cadre de ce nouveau mandat. Cette mise à jour s’est faite différemment, principalement à partir de la documentation existante, d’ateliers de réflexion au sein des membres, appuyés par un contenu théorique.

Le projet comprend un outil de transfert de connaissances sur le développement social vu par le RQDS et des fiches permettant d’approfondir des principes d’action comme l’intersectorialité, la participation citoyenne, le pouvoir d’agir, la mise en mouvement des connaissances et l’évaluation.

Principes d’action
Plus qu’un concept ou une thématique, les sujets qui sont développés dans les fiches sont des principes qui guident l’action des démarches en développement social.


Le contenu de l'outil

Ce document dresse un portrait du RQDS ; les éléments de définition et de fondation du développement social, l’historique du RQDS et les rôles des membres. Ce contenu provient principalement de la documentation produite par le réseau et de deux ateliers de réflexion tenus avec les membres. Un texte portant sur la genèse du développement social et du RQDS a été élaboré et placé en annexe. Des fiches de principes d’action ont aussi été produites et jointes au guide afin d’approfondir des thèmes jugés pertinents par les membres.

Les principes d’action approfondis sont :

Fiche 1 : L’action intersectorielle
Fiche 2 : La participation citoyenne
Fiche 3 : Le pouvoir d’agir
Fiche 4 : La mobilisation des connaissances
Fiche 5 : L’évaluation

Méthodologie employée

La première étape a permis de recenser la documentation existante pertinente pour l’actualisation de la compréhension du développement social et des concepts clés qu’il mobilise, à partir des outils et des documents de référence déjà utilisés par le RQDS. Ces documents peuvent être des outils pratiques, des textes théoriques, des documents produits à l’interne ou par des membres (littérature grise). Plus de vingt documents ont été consultés et ciblés pour une analyse plus fine.

Cette recension a permis une première analyse qui fut le point de départ des discussions pour clarifier les besoins de contenu à approfondir pour tendre vers une compréhension commune du développement social, du RQDS et des rôles de chacun des paliers.

Des ateliers réflexifs ont eu lieu lors du colloque printanier de mai 2021 afin de valider l’organisation de la documentation faite par le CRSA. Lors de ce colloque, 25 représentants et représentantes ont participé à la réflexion provenant des 16 démarches membres du RQDS . Des éléments ont été précisés et bonifiés. Des concepts à développer ont aussi été identifiés.

Entre le mois de mai et octobre 2021, des contenus ont été développés à l’aide d’une recension des écrits sur trois des thèmes identifiés (la genèse du RQDS, la participation citoyenne et l’intersectorialité). Lors du colloque d’automne, ceux-ci ont été présentés, bonifiés et validés par

30 représentants et représentantes. Durant cette rencontre, les membres ont souhaité avoir l’opportunité de contribuer plus activement au contenu. Une série de rencontres, portant chacune sur un sujet spécifique, ont eu lieu entre février et mai 2022.

Les étapes de réalisation

Graphique 1 : Chronologie de la réalisation du projet

  • Collecte, lecture et analyse de la documentation existante (Hiver/Printemps 2021)
  • Ateliers réflexifs lors du colloque de mai 2021 (Printemps 2021)
  • Recension des écrits et développement des contenus en lien avec des concepts identifiés (Printemps/Automne 2021)
  • Discussion autour des contenus lors du colloque octobre 2021 (Automne 2021)
  • Revisite des contenus et discussions lors d’ateliers thématiques (Automne/Hiver 2022)
  • Mise en forme du document et discussion sur les outils de transfert (Hiver/Printemps 2022)


Les fondements du développement social

Plusieurs définitions du développement social cohabitent entre les membres du RQDS, autant dans lesinstances locales et régionales qu’au palier national. Par ailleurs, plusieurs composantes font généralement consensus dans les définitions proposées. 

La finalité:

  • L’amélioration des conditions de vie et la réduction des inégalités sociales.
  • Le renforcement des capacités des personnes et des collectivités.

Le processus:

  • L’action intersectorielle pour mettre à contribution l’ensemble des forces vives d’un territoire. Les membres ont opté pour une définition simple et rassembleuse lors du colloque de mai 2021.

Définition du DS
Le développement social vise à améliorer les conditions de vie, favoriser l’inclusion sociale, réduire les inégalités et renforcer les potentiels individuels et collectifs grâce à la participation active et intersectorielle d’actrices et d’acteurs communautaires, institutionnels, étatiques ainsi qu’à l’engagement citoyen.

Celle-ci n’est pas en opposition avec les définitions que des membres ont pu adopter dans leurs instances respectives. Elles reflètent plutôt la richesse de la diversité des organisations qui sont membres du RQDS et qui contribuent au développement social du Québec.

L'historique du RQDS

En 2003, à la suite du Forum national sur le développement social et des forums régionaux et locaux de 1998, un comité s’organise. Celui-ci est formé des démarches en développement social des régions de la Mauricie, de Lanaudière et du Centre-du-Québec ainsi que du rédacteur en chef de la Revue Développement social réalisé par l’INSPQ. Ce comité a pour intention de réunir toutes les régions sous un seul et même réseau. En 2004, la plateforme du Réseau québécois de développement social est élaborée et adoptée. En 2022, celle-ci demeure l’outil de référence du RQDS. (Pour en savoir plus sur la genèse du développement social, consulter l’annexe à cet effet.)

À l’automne 2005, le Réseau québécois de développement social (RQDS) devient légalement constitué sous la forme d’organisme à but non lucratif. Sa mission est de soutenir les membres et faire la promotion du développement social. De 2003 à 2009, les activités du RQDS et l’organisation des rencontres bisannuelles sont entièrement assumées par la présidence et quelques membres du CA. Un soutien financier de la Revue Développement social a permis l’embauche d’une chargée de projet afin d’organiser les rencontres bisannuelles.

Le Réseau a engagé sa première coordonnatrice en 2009.

En 2010, le RQDS a été reconnu comme l’interlocuteur privilégié du gouvernement québécois en matière de développement social.

La ligne du temps du RQDS fait valoir la contribution d’une multitude d’actrices et d’acteurs au développement social du Québec.

Depuis, le RQDS réalise différentes activités, tout au long de l’année, et regroupe des membres qui représentent des instances régionales et locales, des actrices et acteurs municipaux et des partenaires institutionnels dans presque toutes les régions du Québec. Pour en savoir plus sur la composition du Réseau, visitez la section Membres du RQDS.

 Consolidation des ressources humaines et financières
Les démarches de développement social ne reçoivent pas de financement récurrent. Le financement provient d’un maillage entre différentes sources, parfois publiques (Santé publique, Solidarité sociale, Emploi Québec, Conseil régional de développement (CRD)), d’autres fois philanthropiques (Centraide, Fondation Lucie et André Chagnon) et même privées (Caisse Desjardins).

Les démarches de développement social ont parfois été financées par le biais d’entente spécifique en développement social. C’est le cas, entre autres, de Lanaudière (2000), de la Mauricie (2002) et du Centre-du-Québec (2004).


Qu'est-ce que le RQDS

Le Réseau québécois de développement social est un regroupement national de démarches intersectorielles en développement social.

Selon Verreault, Lussier et Bourque (2016), les démarches peuvent se déployer à différents paliers territoriaux.

  • Le régional fait référence au modèle de la concertation à dominance régionale et se structure autour d’un projet à caractère régional.
  • Le local fait référence au modèle de la concertation à dominance territoriale et se vit au niveau des municipalités, des arrondissements ou parfois des MRC.
  • Le territoire vécu, quant à lui, peut être associé à des territoires administratifs (régional et local). Par ailleurs, ce sont tout d’abord des territoires qui ont du sens pour les actrices et acteurs engagés en développement social.

En 2022, les démarches peuvent être régionales, sous-régionales et locales.

Un réseau composé de marches !

On nomme une démarche de « développement social le fait qu’un groupe d’organismes d’une région se regroupe sur une base intersectorielle, se mobilise ou se concerte dans le but d’améliorer ou de faire progresser les interventions régionales en réponse aux besoins formulés dans la région (ex. : réseautage, concertation, formation, soutien financier, recherches, développement d’indicateurs, etc.) » (Plateforme, 2012)

La logique du territoire du RQDS peut se distinguer dans certaines régions de :

  • La logique publique qui associe le territoire aux frontières administratives. Celle-ci est déterminante dans l’attribution du financement gouvernemental.
  • La logique du territoire vécu qui réfère au territoire d’appartenance citoyenne. Cette logique territoriale peut différer de la logique administrative.
  • Cette cohabitation de manière de vivre le territoire est déterminante dans la capacité des acteurs et actrices à se structurer et à mobiliser les ressources humaines et financières.

Le RQDS et ses rôles

Les rôles du RQDS se déploient autour de quatre grands axes qui ont été validés lors du colloque d’octobre 2021. Un même acteur ou actrice peut agir à différents niveaux, soit au palier national lorsqu’il participe à des comités ou comme membre au palier régional et local. Ces rôles sont interreliés et se complètent. Ainsi, le réseautage renforcera la capacité de se mettre en action et le soutien aux membres favorisera, entre autres, un meilleur positionnement et augmentera la capacité d’influence des membres.

Pour en savoir plus sur comment se déploient les rôles entre les différents acteurs et actrices du développement social, visiter la formation sur le leadership partagé de la Coopérative Niska ou le cahier thématique de partage des connaissances sur le leadership que l’on retrouve dans l’outil Ensemble, cultivons le développement social (St-Germain, 2010).

Graphique 2 : Quatre grands rôles du réseau

Réseautage: Assurer un leadership en développement social, servir de liant et faciliter la participation

Soutien aux membres: Soutenir les membres en mobilisant les connaissances et par de l'accompagnement

Positionnement, promotion et influence: Promouvoir le développement social en mettant en place des alliances et des collaborations avec des diverses organisations

Se mettre en action: Soutenir la mise en oeuvre et le développement de nouvelles actions

Réseautage

Le RQDS rassemble des démarches intersectorielles de développement social qui adhèrent à la vision du RQDS.

Au niveau régional et local, les membres assurent un leadership en développement social, servent de liant et facilitent la participation d’organismes et de représentant.e.s de provenances privées, publiques, associatives et citoyennes, œuvrant dans divers secteurs d’activités.

Ce rôle de réseautage et de regroupement des forces vives en développement social permet d’ancrer la démarche intersectorielle sur le territoire et de créer un sentiment d’appartenance au RQDS. C’est également une pierre angulaire qui soutient le positionnement, la promotion et l’influence du réseau et consolide l’action.

Soutien aux membres

Le RQDS mobilise les connaissances autour d’une communauté de pratique afin de soutenir les membres sur un ensemble d'enjeux visant l'amélioration des conditions de vie individuelles et collectives des citoyens et citoyennes. Ce rôle consiste parfois à créer des espaces pour que les membres partagent leurs connaissances, leurs enjeux, leurs outils, et d’autres fois, à alimenter le réseau avec d’autres expertises. À cet effet, le RQDS fait une veille sur les enjeux en adoptant une approche différenciée selon les sexes et intersectionnelle de ceux-ci.

Autant au national qu'au régional, un soutien de formation et de perfectionnement est offert aux coordinations des démarches. La connaissance est un outil d’influence pour encourager des changements de pratique et pour renforcer la capacité des acteurs et actrices à agir en développement social.

Le RQDS soutient aussi les membres qui veulent développer une démarche ou qui ont des besoins (élaboration de plan d’action, plan de communication, etc.). Au niveau régional et local, ce soutien peut concerner les pratiques de concertation ou l’élaboration d’un plan d’action.

La portée du soutien offert dépend du leadership et de la légitimité du Réseau et se fait dans le respect et l’écoute des différentes actrices et acteurs impliqués.

Positionnement, promotion et influence

Le RQDS promeut le développement social aux échelles locales, régionales et nationales en développant des alliances et des collaborations avec diverses organisations dans le but d’atteindre la finalité du développement social, soit :

  • L’amélioration des conditions de vie et de réduction des inégalités sociales ;
  • Le renforcement des capacités des personnes et des collectivités.

Ce rôle repose sur l’engagement à l’interne des membres et sur l’intention de ceux-ci de faire connaitre le réseau à des actrices et acteurs d’influence ou décisionnels.

Au niveau régional et local, les membres promeuvent, soutiennent et mettent en valeur les politiques, les mesures et les initiatives en développement social afin d'influencer des actrices et acteurs d’influence ou décisionnels.

Dans ce rôle de positionnement, de promotion et d’influence, l’autonomie des différents paliers doit être respectée prioritairement.

Le rôle de positionnement, promotion et influence est plus présent et essentiel depuis la fermeture des Conférences régionales des élus (CRE).

Se mettre en action

À tous les niveaux, les membres soutiennent l’identification d’enjeux et la cohérence des actions par le biais de la communauté de pratique et la mise en mouvement des connaissances . Ils documentent ce qui se fait, transmettent de l’information et soutiennent une vision globale du développement social. Ils portent également des projets collectifs.

Les conditions de réussite

L’intersectionnalité

Concept qui permet d’appréhender une situation ou un enjeu dans sa complexité et selon une approche intégrée en décloisonnant les différents systèmes d’oppression qu’une même personne peut vivre.

A cet effet, l’intersection des variables peut renforcer les inégalités ou en faire naître de nouvelles. C’est pour cette raison que l’on tient compte de toutes les variables pour bien décrire la situation des personnes.

L’ADS +

Méthode d’analyse qui sert à évaluer les répercussions éventuelles de politiques, de programmes ou d’initiatives sur des femmes et des hommes d’horizons divers, en tenant compte du genre et d’autres facteurs identitaires (tels que l’âge, la langue, l’orientation sexuelle, la scolarité, les handicaps, la géographie, la culture, l’origine ethnique et le revenu).

Certaines conditions sont reconnues, lorsqu’elles sont mises en place, comme étant favorables à la réussite d’une démarche en développement social. La plateforme, créée en 2012, mentionne des conditions de réussite.

Lors de l’exercice de réflexion réalisé avec les membres en 2021, celles-ci ont été revues.

  • Une concertation intersectorielle : Mise sur une concertation efficiente où les différents acteurs et actrices provenant de tous les secteurs concernés par le développement social travaillent conjointement pour favoriser le développement du territoire.
  • Un leadership partagé : Reconnait l’apport et le rôle des différentes instances de tous les paliers. Clarifie les rôles de chacune et améliore des mécanismes de collaboration afin de se soutenir et d’être complémentaire. Ceci implique une collaboration avec les instances gouvernementales, incluant les élu.e.s.
  • Une coordination et des ressources suffisantes : Assure un financement adéquat permettant d’avoir une coordination et une structure de concertation offrant aux membres la capacité d’agir.

L’optimisation des conditions de réussite pourrait s’actualiser par :

Une planification intégrée et une gouvernance partagée : Assimile une vision globale des enjeux et du territoire lors de planifications en cohérence avec les Une planification intégrée et une gouvernance partagée: Assimile une vision globale des enjeux et du territoire lors de planifications en cohérence avec les différentes actrices et acteurs concernés.


Effets escomptés

Le déploiement du RQDS vise à engendrer des effets autant sur le plan des processus (mise en place, structuration et déploiement du réseau de partenaires en développement social) que sur le plan des conditions de vie des personnes. Par ailleurs, les démarches ont souvent plus d'impact direct et à court terme sur la structuration du milieu et les processus, même si elles agissent ultimement sur les conditions de vie et les inégalités sociales. Pour en savoir plus, consultez la fiche Principe d’action : L’évaluation.

PRINCIPE D’ACTION : L’INTERSECTORIALITÉ

Cette fiche approfondit un principe d’action important pour le RQDS, celui de l’intersectorialité. Elle est complémentaire à l’outil L’ABC du développement social, Guide d'apprentissages et d'accompagnement du RQDS qui vise à consolider les connaissances des membres et soutenir la relève dans les démarches en développement social.

DÉFINITION

Une démarche en développement social est intersectorielle dans la mesure où les organisations qui la coordonnent proviennent de différentes sphères (publique, privée, associative/communautaire) ou de divers secteurs de domaines d’action publique (éducation, santé, services sociaux, services municipaux, etc.) (Divay, 2005; 2007). Chacun des groupes a son propre cadre de référence (lois, professions, etc.), sa mission (intentions) et sa logique propre. Dans les démarches intersectorielles, les actrices et acteurs, peu importe leurs secteurs, leurs échelles, leurs sphères, leurs niveaux ou leurs formes de partenariat, travaillent conjointement pour intervenir sur des enjeux transversaux.

L’intersectorialité permet d’agir sur des situations complexes en prenant en considération différents angles d’intervention afin de répondre plus adéquatement à la problématique vécue. Elle implique de dépasser les missions, les logiques propres pour coconstruire ensemble une nouvelle manière d’aborder et d’opérationnaliser la réponse à un problème. Les divers secteurs de la société travaillent ensemble afin d’agir sur une question et d’atteindre des résultats d’une façon qui soit plus efficace, plus rationnelle ou plus durable que si un secteur avait agi seul (Bourque 2014, OMS 1999). Pour accroitre la capacité d’agir sur des situations complexes et utiliser tous les leviers d’action, le RQDS et ses démarches agissent également à de multi échelles (locale, régionale, nationale).

AVANTAGES DE L’ACTION INTERSECTORIELLE

Le point de vue des actrices et acteurs en développement social :

  • Permet la participation sociale : les acteurs et actrices de la communauté veulent être partie prenante des solutions.
  • Soutient le travailler ensemble afin de développer des réponses collectives à des problèmes collectifs en mettant en commun les efforts de chacun.e.
  • Offre des perspectives d’action à l’égard de la complexité accrue des problèmes : comprendre les différents enjeux d’une situation à partir de différents angles / offrir des solutions inaccessibles aux acteurs et aux actrices sur une base individuelle.
  • Renforce le développement des compétences collectives par la mobilisation des savoirs.
  • Augmente le pouvoir d’agir collectivement sur des enjeux importants.
  • Donne des résultats concrets à un problème donné.

FICHE D'ACTION: L'INTERSECTORIALITÉ

EXEMPLE

En 2019, la Table des partenaires du développement social de Lanaudière (TPDSL) et le Plateau Lanaudois Intersectoriel (PLI) sur les saines habitudes de vie décident d’unir leurs forces pour créer Nourrir Lanaudière. Celui-ci vise à mobiliser la communauté autour des enjeux de saine alimentation et de sécurité alimentaire pour tous et toutes afin de structurer et développer le système alimentaire durable lanaudois. Pour ce faire, le projet se déploie aux échelles de la région, des MRC et des municipalités en assurant un arrimage entre les différents projets et les 5 composantes d’un système alimentaire durable. Les partenaires ont travaillé ensemble à soutenir le développement d’initiatives horticoles et de transformation alimentaire, réduisant du même coup le gaspillage alimentaire. Pour mener le projet à terme, il a fallu relever le défi d’entreposage des aliments. Pour en savoir plus, écoutez la présentation de Nourrir Lanaudière.

SIX CONDITIONS D’EFFICACITÉ DE L’ACTION INTERSECTORIELLE

Le manuel Les collaborations intersectorielles et l’action en partenariat, comment ça marche? (Bilodeau, Parent et Potvin, 2019) présente six conditions d’efficacité du partenariat. Celles-ci se retrouvent également dans un Outil diagnostique permettant d’apprécier l’action en partenariat :

  • Inclusion de la diversité des points de vue sur la situation (enjeux ou actions) ;
  • Participation précoce des partenaires (à tous les niveaux et dès le départ du projet et tout au long du processus);
  • Niveau d’engagement élevé de tous les acteurs et les actrices dans un rôle de négociation et d’influence sur la prise de décision (une réelle capacité d’influencer la décision) ;
  • Présence et engagement des ressources humaines et matérielles nécessaires à la mobilisation (actrices et acteurs stratégiques et décisionnels, employé.e.s, ressources financières, compétences) ;
  • Engagement des organisations des différents secteurs à la co-construction de l’action collective (les organisations modifient leur rôle pour faire avancer l’action);
  • Mécanismes intentionnels pour égaliser les rapports de pouvoirs entre les différents groupes impliqués.

DÉFIS

Les complexités de l’action intersectorielle (White et al., 2002)

  • La complexité des problèmes en soi (plusieurs dimensions).
  • La complexité des liens unissant les réseaux d’acteurs et d’actrices.
  • La culture organisationnelle des différents secteurs (leurs vocabulaires respectifs et leurs cadres normatifs).

Des enjeux d’intersectorialité (Bilodeau, Parent et Potvin, 2019)

  • Plus le degré de collaboration entre les acteurs et les actrices est élevé, plus l’action intersectorielle est exigeante (en termes de rencontres, d’engagement, d’espaces de délibération - hyper concertation).
  • Une plus grande dépendance des actrices et des acteurs s’accompagne d’une perte d’autonomie de chacun de ceux-ci (interdépendance des acteurs et des actrices).
  • La présence de rapports inégaux dans les conditions de participation et des prises de décision des groupes et des organisations (pose le défi de la prise de conscience des positions de chacun.e et la mise en place des conditions de participation).

POUR EN SAVOIR PLUS…

Pour les références complètes, visitez la bibliographie de l'ABC du DS. Guide d'apprentissage et d'accompagnement du RQDS.


PRINCIPE D’ACTION : LA PARTICIPATION CITOYENNE

Cette fiche approfondit un principe d’action important pour le RQDS, celui de la participation citoyenne. Elle est complémentaire à l’outil L’ABC du développement social, Guide d'apprentissages et d'accompagnement du RQDS qui vise à consolider les connaissances des membres et soutenir la relève dans les démarches en développement social.

DÉFINITION

Dans le cahier thématique sur la Participation citoyenne de la Trousse de partage des connaissances et d’animation en développement social du RQDS (St-Germain, Ulysse et Lesemann, 2007; 2010), trois formes d’expression de la citoyenneté sont présentées à partir du modèle de Lemieux (2004).

La participation sociale
Transformer et agir sur les politiques, les structures sociales et les normes sociales par l’implication à la société civile en s’engageant dans les associations et les mouvements plus ou moins organisés qui cherchent à défendre et à faire reconnaitre des droits sociaux (l’action collective).

La participation publique
S’inscrire dans les décisions et le débat publics en regard des enjeux sociaux, économiques et politiques, comme débattre d’un enjeu de développement, assister à une assemblée municipale ou participer à une consultation publique.

La participation politique
Exercer du pouvoir direct ou indirect (élire ou se faire élire) de décision est un droit dans notre société.

Les démarches de développement social se situent surtout dans les deux premiers niveaux de participation citoyenne, mais elles sont en constantes interactions avec les élu.e.s et elles influencent leurs décisions. Les trois formes de participation s’influencent entre elles.

Dans le contexte des démarches en développement social, il importe de se questionner à savoir qui sont les personnes qui participent ou qui devraient participer parce

qu’elles sont concernées par l’enjeu. En concordance avec la vision du développement social proposée dans l’outil L’ABC du développement social, cela implique de porter une attention particulière aux personnes ou aux groupes qui ont

peu de voix et d’influence sur leur voix. Cette approche contribue également au développement  du pouvoir d’agir des personnes dans une perspective de mixité et d’inclusion de la diversité sociale.

FICHE D'ACTION: LA PARTICIPATION CITOYENNE 

AVANTAGES DE LA PARTICIPATION CITOYENNE

  • Permet aux personnes de s’exprimer sur les enjeux qui les concernent et de participer à la recherche de solutions.
  • Contribue à l’efficacité des politiques publiques et des actions qui en découlent en assurant un sens et une cohérence à l’action, entre autres, en matière de lutte à la pauvreté (St-Germain, Ulysse et Lesemann, 2007 ; Mercier, Bourque, St-Germain, 2009 ; 2020).
  • Contribue aussi fortement au développement des compétences individuelles et collectives.

EXEMPLE

Dans le cadre de l’Alliance pour la solidarité 2017-2023, trois personnes en situation de pauvreté ont été intégrées à la Table de lutte contre la pauvreté en Chaudière Appalaches. Celles-ci agissent en tant qu’expertes du vécu de la pauvreté. Elles ont contribué autant à la planification qu’à la mise en œuvre. L’expérience a permis d’identifier des incontournables, des facteurs de réussite et des facteurs d’échec à la participation des personnes. Pour en savoir plus, consulter le webinaire.

NIVEAU DE PARTICIPATION

L’échelle de la participation publique est inspirée de l’Institut du Nouveau Monde, 2013; les niveaux de pouvoir proviennent de Tremblay M, 2001.

Information
Les personnes concernées sont informées au sujet des enjeux liés à un problème à résoudre, à un projet ou à une politique.

Mécanismes de transmission d’information et de vulgarisation.

Consultation
Les personnes concernées informent les décideur.e.s ou les organisations de leurs opinions et de leurs points de vue.

Espaces d’échanges.

Discussion
Les personnes concernées échangent autour d’un enjeu et confrontent leurs idées et leurs points de vue.

Rapport de pouvoir.

Délibération
Les personnes concernées formulent un avis sur une question précise.

Développement des connaissances et des compétences.

Collaboration
Les personnes concernées participent elles-mêmes à la définition et à la construction du processus participatif et contribuent directement à la décision finale.

Développement du pouvoir d’agir.

Selon le contexte et l’objectif, un niveau ou un autre peut être approprié. Chaque niveau exige de l’accompagnement et des manières de faire différenciées pour soutenir la capacité des personnes à participer, et ces pratiques doivent s’adapter aux populations qui sont visées. Chaque échelle de participation a son défi pour atteindre le niveau de pouvoir souhaité.

DÉFIS

Représentativité et valeur démocratique

  • Qui sont les personnes qui participent? S’assurer que les personnes qui participent sont bien les personnes concernées par les enjeux discutés.
  • Sont-elles représentatives de l’ensemble de la population ciblée, de la diversité des personnes et des groupes? S’assurer que les personnes et les groupes sans voix sont considérés – comment les connaitre, comment les entendre, comment les faire participer? L’ADS+ vient soutenir cette représentativité.

Mise en mouvement des processus et de l’accompagnement

  • Les moyens mis en place pour assurer un espace de délibération et de participation sont-ils présents? Ces moyens sont-ils adaptés à la diversité des groupes et des personnes représentées?
  • Les conditions pour faciliter la participation sont-elles présentes (les horaires, les lieux choisis, les types d’animation, les communications, les mécanismes d’accompagnement, de formation et d’apprentissages, le temps requis nécessaire au processus)?
  • Les conditions pour favoriser et gérer la mixité sociale sont-elles réfléchies (la cohabitation entre personnes expertes et néophytes, entre travailleurs et travailleuses rémunérées et bénévoles, entre les groupes aux intérêts divergents) ?
  • Est-ce que les personnes ont toutes la même chance d’exprimer leur point de vue? Comment S'assurer de prendre en compte les rapports de pouvoir (inégalités de pouvoir) ?
  • Respect de l’autonomie et de la dignité des personnes : Comment s’assurer de ne pas instrumentaliser la participation des citoyens et citoyennes, respecter leur autonomie et le principe de dignité des personnes?

Échelle et niveaux de participation

  • Quelle échelle de participation est la plus appropriée selon le contexte et les enjeux de participation?
  • Est-ce que les manières de faire sont adéquates pour atteindre le niveau de pouvoir souhaité?

Échelle territoriale de participation

  • La participation citoyenne est plus facile à se déployer à l’échelle du territoire vécu. Comment intégrer la participation citoyenne dans des processus régionaux?
  • Comment soutenir la mise en place de politiques de participation citoyenne et à quelle échelle?

POUR EN SAVOIR PLUS…

Pour les références complètes, visitez la bibliographie de l'ABC du DS. Guide d'apprentissage et d'accompagnement du RQDS.


PRINCIPE D’ACTION : LE POUVOIR D’AGIR

Cette fiche approfondit un principe d’action important pour le RQDS, celui du pouvoir d’agir. Elle est complémentaire à l’outil L’ABC du développement social, Guide d'apprentissages et d'accompagnement du RQDS qui vise à consolider les connaissances des membres et soutenir la relève dans les démarches en développement social.

DÉFINITION

Dans les démarches de développement social, le développement du pouvoir d’agir se déploie grâce au cumul des forces vives du territoire qui se mettent ensemble pour l’amélioration des conditions de vie, favoriser l’inclusion sociale, réduire les inégalités et renforcer les potentiels individuels et collectifs. Le concept d’empowerment et celui de pouvoir d’agir sont souvent employés comme des synonymes par les acteurs et actrices du développement social, même s’il existe des distinctions entre les deux concepts. Le concept d’empowerment est largement répandu dans la littérature anglophone, d’abord aux États-Unis par les féministes et les mouvements sociaux radicaux. L’empowerment articule deux dimensions, celle du pouvoir, qui constitue la racine du mot, et celle du processus d’apprentissage et de développement des conditions pour le rendre effectif (Baqué, 2013; Ninacs, 2008).

Au Québec, le terme développement du pouvoir d’agir est plus répandu (Deslauriers, 2007; Foisy, 2017; Le Bossé, 2000, 2016). Le développement du pouvoir d’agir, quant à lui, met l'accent sur le processus qui débouche sur un résultat. C’est un processus de gain de contrôle sur ce qui est important pour soi, ses proches ou la collectivité à laquelle on s’identifie. Celui-ci implique un double mouvement entre « la possibilité d'influencer la disponibilité et l'accessibilité des ressources du milieu […] et la capacité des personnes à prendre leur destinée en main. » (Le Bossé, 2002, p.184)

Le cadre théorique proposé par William Ninacs (2008) est une référence souvent utilisée en développement social. Selon ce cadre, l’empowerment se décline en trois dimensions :

  • Individuel : Acquisition des connaissances et habiletés techniques requises pour s’exprimer, se défendre ou prendre position.
  • Organisationnel : Mise en mouvement de savoirs, de compétences et d’expertises entre les membres des différentes organisations.
  • Communautaire : Consolidation des forces du milieu permettant à toutes et à tous de contribuer au développement de sa communauté. Le renforcement de l’empowerment individuel et organisationnel soutient la capacité d’une communauté à déployer l’empowerment communautaire.

Les démarches de développement social agissent particulièrement sur l’empowerment communautaire que nous pourrions qualifier de collectif et territorial. Par ailleurs, elles soutiennent de différentes manières l’empowerment individuel (par les projets locaux qui sont mis en place) et l’empowerment organisationnel (entre autres par l’échange de connaissances, de savoir-faire et de compétences entre organisations).

FICHE D'ACTION: LE POUVOIR D'AGIR

AVANTAGES DU DÉVELOPPEMENT DU POUVOIR D’AGIR

  • Favorise la participation des personnes et leur capacité à contribuer au développement social de la communauté en ayant confiance en sa capacité à "agir sur le monde".
  • Donne un gain sur ce qui est important pour soi, pour son organisation ou pour sa collectivité qui se traduit par un sentiment de pouvoir autant individuel, organisationnel que communautaire (Le Bossé, 2016). Le gain de contrôle peut être à plusieurs niveaux : économique, affectif, social, symbolique, politique et peut se concrétiser par une prise de parole, un positionnement, une influence, une relation permettant de réguler les éléments de sa vie, travailler ensemble, se mobiliser collectivement.
  • Renforce le pourvoir d’agir individuel et organisationnel. La force des démarches de développement social est de rassembler ces forces vives pour contribuer activement au développement à tous les niveaux territoriaux.

Il y a donc des avantages indéniables à soutenir le pouvoir d’agir sous toutes ses formes.

SCHÉMA D’APPROPRIATION DU POUVOIR D’AGIR

Le schéma qui suit présente la relation entre les différentes composantes de l’appropriation. En agissant sur une ou l’autre des formes de pouvoir d’agir (je, nous groupe, nous tous collectif et nous autres communautaire) un engrenage est actionné permettant de mettre en mouvement d’autres formes du pouvoir d’agir (Foisy, 2017).

Pour s’actualiser dans les démarches de développement social, les 4 niveaux d’appropriation du pouvoir d’agir exigent que :

  • Les personnes et les intervenants qui les accompagnent développent leur propre pouvoir d’agir (connaissances, compétences, habiletés individuelles).
  • Les organisations développent leur propre pouvoir d’agir (compétences organisationnelles, ressources disponibles).
  • Une communauté développe son pouvoir d’agir (prise de conscience collective) et que des actions collectives soient inscrites dans les processus (une communauté et des regroupements qui s’organisent, proposent et transforment).

EXEMPLE

Autour des plans de communauté, le Réseau de développement social Gaspésie-Îles-de-la- Madeleine travaille en collaboration avec les partenaires financiers (privés et publics) pour soutenir des démarches de planification intégrée dans les six territoires locaux de la région. Cette approche, et manière de travailler sur les conditions structurelles, consolide et renforce le pouvoir d’agir des collectivités en finançant des projets structurants et concertés définis par le milieu. Bien que cette approche s’expérimente dans la région depuis le 1er plan d’action gouvernemental de lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale (2004-2007), ce sont les 6 territoires qui collaborent aujourd’hui autour d’un plan de communauté. Pour en savoir plus, visiter la page du regroupement (https://ressortgim.ca/plans-de-communaute/).

DÉFIS

L’intention d’agir sur le développement du pouvoir d’agir soulève des défis (Le Bossé, 2009, p.179).

Une prise en compte simultanée des composantes structurelles et personnelles

  • Questionner les obstacles à l’action en prenant en compte la complexité des problèmes sociaux.

Appréhender les enjeux et les problèmes sociaux toujours sous l’angle du développement du pouvoir d’agir

  • Dans toutes les actions entreprises, comment contribuer et intégrer le développement du pouvoir d’agir individuel, organisationnel, collectif et territorial?

Revoir sa posture professionnelle

  • Comment revoir sa posture professionnelle dans son ensemble (dans sa manière de percevoir le problème et de le solutionner dans la négociation et dans prise de conscience collective)?
  • Comment agir sur les rapports de pouvoir? L’ADS+ permet une prise en compte des groupes qui ont peu de voix.

POUR EN SAVOIR PLUS…

Pour mieux comprendre le pouvoir d’agir des collectivités

Pour l’intervention en développement du pouvoir d’agir

Pour mieux comprendre l’ADS+

Pour les références complètes, visitez la bibliographie de l'ABC du DS. Guide d'apprentissage et d'accompagnement du RQDS.


PRINCIPE D’ACTION : LA MISE EN MOUVEMENT DES CONNAISSANCES

Cette fiche approfondit un principe d’action important pour le RQDS, celui de la mise en mouvement des connaissances. Elle est complémentaire à l’outil L’ABC du développement social, Guide d'apprentissages et d'accompagnement du RQDS qui vise à consolider les connaissances des membres et soutenir la relève dans les démarches en développement social.

DÉFINITION

La mise en mouvement des connaissances fait référence à deux grands concepts : celui du transfert de connaissances et celui de la mobilisation des connaissances. Même si ces deux concepts sont souvent utilisés sans distinction dans le vocabulaire courant, ils référent à des mécanismes de production différents.

  • Transfert de connaissances
    • Mouvement des connaissances
      • Unidirectionnel: des personnes émettrices aux réceptrices
    • Type de savoirs
      • Savoirs communicables (théoriques, disciplinaires, explicites)
    • Mécanismes de mise en mouvement
      • Conférence
      • Publication
      • Formation
  • Mobilisation des connaissances
    • Mouvement des connaissances
      • Multidirectionnel et circulaire : les personnes sont émettrices et réceptrices à la fois
    • Type de savoirs
      • Savoirs pratiques et tacites (savoir-être, expériences)
        Il y a un dialogue entre différentes sources de connaissances et de savoirs.
    • Mécanismes de mise en mouvement
      • Atelier
      • Communauté de pratique
      • Codéveloppement
      • Comité de travail
      • Carrefour de savoir

Le RQDS se positionne comme une communauté de pratique. La communauté de pratique est une manière efficace et reconnue de soutien à l’apprentissage collectif et à l’innovation (Wenger, 2005). La communauté de pratique soutient le partage d’expériences, de ressources et d’instruments. Ceci favorise l’engagement à s’entraider dans l’action, l’appartenance à une pratique commune, le développement d’un répertoire commun de connaissances et d’outils et lareconnaissance d’une expertise spécifique. De plus, elle permet la création de nouveaux savoirs et innovations grâce à l’interaction entre les différents membres et secteurs autour d’un processus continu ancré dans l’expérience où l’action et la réflexion cohabitent et interagissent entre eux. Le concept de mobilisationdes connaissances est au cœur d’une communauté de pratique.

FICHE D'ACTION: LA MISE EN MOUVEMENT DES CONNAISSANCES

AVANTAGES DE LA MISE EN MOUVEMENT DES CONNAISSANCES

  • Accroit la capacité des individus, des organisations, des collectivités et des territoires à se servir de l’information de manière stratégique pour résoudre des problèmes complexes (soutient le renforcement des capacités).
  • Met en commun les expertises et les savoirs provenant de divers secteurs et domaines du développement social afin d’accroitre la réponse aux besoins des collectivités (intersectorialité).
  • Accroit la capacité de plaider auprès actrices et acteurs décisionnels en utilisant des connaissances reconnues (soutien le rôle de positionnement, de promotion et d’influence, ainsi que se mettre en action).
  • Construit l’intelligence et les compétences collectives et la capacité d’agir en consolidant le savoir-agir, le pouvoir-agir et le vouloir-agir (Le Boterf, 2011, p.108).

MISE EN PRATIQUE

La mise en mouvement des connaissances au sein des démarches de développement social s’inscrit dans un processus plus large.

Les savoirs et les connaissances

  • Présence de différentes connaissances et savoirs (académiques, pratiques et vécus (expérientiels)) au sein des démarches intersectoriels.

Mobilisation des connaissances

  • Processus qui visent à reconnaitre et à utiliser les différents savoirs dans la réflexion sur l'action et son renouvellement.
  • Pertinent dans un contexte d'intersectorialité.

Stratégies: communauté de pratique, espace de discussion et d'échanges

Production d'intermédiaires

  • Documentation des savoirs.
  • Soutenir la pertinence sociale, les alliances, les revendications.

Stratégies: Production de rapports écrits, de diagnostic, de plan d'action, etc.

Transfert de connaissances

  • Appropriation des connaissances.
  • Diffusion de contenu.
  • Positionnement stratégique (alliances, revendications) pour l'utilisation des connaissances.

Stratégies: Présentation, diffusion d'intermédiaires, communiqué de presse, plaidoyer, avis.

EXAMPLE

Le RQDS organise régulièrement des webinaires sur différents sujets. En mars 2022, l’Opération veille et soutien stratégiques (OVSS) a animé un webinaire Gouvernance et relations interpaliers. Des connaissances provenant d’entretiens auprès de démarches régionales ont été transmises (transfert de connaissances). Le webinaire a aussi été l’occasion de faire des ateliers de discussions autour des défis de l’action concertée (mobilisation des connaissances). À la suite du webinaire, une fiche a été produite et diffusée sur le site Internet du RQDS avec l’enregistrement du webinaire (production d’outils de diffusion pour le transfert de connaissances). Cet évènement aura permis de développer et de consolider des savoirs et des connaissances au sein des démarches de développement social.

DÉFIS

L’utilisation des connaissances dans le but de la transformation sociale ou du développement social soulève des défis. Contandriopoulos (2012) propose quatre grandes questions pour réfléchir l’utilisation des connaissances.

Pourquoi voulons-nous utiliser les connaissances ?

  • Quels sont les objectifs visés et le public cible?
  • Quelles sont les valeurs qui soutiennent nos actions?
  • Comment les connaissances peuvent influencer les rapports au pouvoir?
  • Est-ce qu’il y a un positionnement stratégique à avoir? Pour transformer quoi et comment?

Quoi ?

  • Quelle connaissance possédons-nous comme réseau? Quelle connaissance souhaitons-nous approfondir ou mobiliser?
  • Quel savoir est reconnu, que veut-on faire avec le savoir ?

Pour qui souhaitons-nous utiliser cette connaissance selon le but souhaité ?

  • Qui sont les actrices et acteurs décisionnels ou d’influence (individuel, organisationnel, collectif, territorial) ?
  • Pour qui la connaissance est un enjeu de développement et transformation sociale?

Comment pouvons-nous utiliser cette connaissance dans le but de la transformation sociale ou du développement social ?

  • Comment soutenir la mise en mouvement des connaissances au sein du réseau?
  • Comment utiliser cette connaissance pour se positionner et influencer et mieux agir?

POUR EN SAVOIR PLUS…

Pour le transfert de connaissances au sein du réseau : Le site du RQDS.

Pour mieux comprendre la mise en mouvement des connaissances

Pour les références complètes, visitez la bibliographie de l'ABC du DS. Guide d'apprentissage et d'accompagnement du RQDS.


PRINCIPE D'ACTION: L'ÉVALUATION

Cette fiche approfondit un principe d’action important pour le RQDS, celui de l’évaluation. Elle est complémentaire à l’outil L’ABC du développement social, Guide d'apprentissages et d'accompagnement du RQDS qui vise à consolider les connaissances des membres et soutenir la relève dans les démarches en développement social.

DÉFINITION

Évaluer, c’est recueillir, analyser et interpréter des informations sur un projet, une intervention, une activité, un service, un programme, etc., afin d’être en mesure de prendre position sur les résultats atteints et de réorienter l’action (au besoin).

Il existe différentes formes d’évaluation adaptées à l’évolution de l’action et aux objectifs qui sont visés par celle-ci. Dans le cadre des démarches en développement social, quatre formes d’évaluation sont plus répandues :

  • Une évaluation normative axée sur la documentation des résultats. Elle permet de répondre à la question : Qu’a-t-on fait réellement par rapport à ce que nous avions prévu faire ? Cette forme d’évaluation vise à documenter des éléments qui sont factuels et de rendre compte de l’atteinte des objectifs. Les rééditions de compte portent généralement sur cette forme.
  • Un bilan qui porte sur la dimension qualitative des résultats. Celui-ci répond à la question : Comment ça se passe en termes de déroulement et de processus ? Le bilan permet de rendre compte des conditions et des obstacles à l’atteinte des résultats et vise souvent l’apprentissage, ainsi que l’amélioration des pratiques.
  • Une analyse des effets. Celle-ci permet de répondre à la question : Qu’est-ce que ça donne à moyen et à long terme ? Quelles sont les conséquences directement attribuables à une intervention, une action, un projet. L’évaluation des effets est une démarche systématique qui conduit à la formulation d’une opinion ou d’un jugement sur l’atteinte des objectifs ou sur la valeur d’une action (sa pertinence, son efficacité, son impact). L’analyse des effets peut porter sur :
    • La participation et le renforcement des capacités – Tous les effets qui visent au renforcement des capacités des réseaux, ainsi que des personnes et des organisations qui le composent, à se structurer et à influencer ;
    • Les conditions de vie – qui peuvent être liées aux conditions matérielles, au cadre de vieou à la qualité de vie des personnes.
  • Une analyse d’impact qui vise à répondre à la question : Quels changements peut-on observer ? L’analyse d’impact implique souvent des changements de pratique ou de structure, de système qui se produisent à long terme et dont le résultat implique la contribution et l’interaction entre différents facteurs et acteurs et actrices.

L’évaluation peut être réalisée à l’interne (dans une démarche de développement social par les actrices et acteurs impliqués ce qui permet une meilleure concordance avec les besoins et une meilleure intégration des acquis) ou à l’externe avec la contribution d’une ressource spécialisée.

FICHE D'ACTION: L'ÉVALUATION

AVANTAGES D’INTÉGRER DES PROCESSUS D’ÉVALUATION

Regard rétrospectif

  • Permet de poser un regard sur les actions qui ont été réalisées et de comprendre les modifications apportées à l’action.
  • Soutient les besoins de démonstration et de valorisation des démarches.
  • Suscite la participation et la mobilisation des partenaires et des personnes en prenant conscience du chemin parcouru.
  • Répond aux demandes de bailleurs de fonds et soutient l’élaboration des demandes de financement.

Regard prospectif

  • Permet de définir, en amont, les changements souhaités d’avoir une meilleure cohérence entre les buts visés.
  • Aide la prise de décision.

Lorsque l’évaluation est réalisée en continu, elle peut être un puissant outil pour favoriser l’amélioration des pratiques et des façons de faire. C’est aussi un bel espace pour intégrer l’ADS+ et une réflexion sur la place des personnes dans les processus.

EXEMPLE

Les démarches en développement social optent très souvent pour des processus d’évaluation participatif permettant de documenter autant les résultats que les effets de leur action, afin de susciter l’adhésion et la mobilisation des différents acteurs et actrices. Le processus évaluatif débutera dès la planification avec l’identification des résultats et des effets souhaités. Différentes méthodes seront employées comme un sondage ou des ateliers de co-construction comme le World Café. Des indicateurs et des outils seront développés afin de collecter des données en continu sur la démarche. Une telle démarche compte généralement sur un comité composé de personnes neutres ou représentatives des membres pour coordonner, collecter et colliger les données et parfois de l’apport de ressources externes qui viendront soutenir le processus de réalisation de l’évaluation.

En parallèle, les démarches en développement social réalisent des bilans souvent de manière informelle. Autour de rencontres de réflexion ou d’ateliers, les partenaires tenterons de comprendre les forces et les faiblesses du regroupement afin de mieux utiliser les leviers disponibles.

INDICATEURS DE MESURE (QUELQUES EXEMPLES)

  • RÉSULTATS
    • Nb d’activités
    • Nb de femmes et diversité des femmes (âges, origine, conditions sociales, etc.)
    • Statuts des personnes rejointes ou conditions particulières
    • Nb de partenaires impliqués
    • Nb de références
    • Taux de fréquentation
    • Taux d’assiduité, d’abandon
  • BILAN
    • Mobilisation des partenaires et collaboration
      • Diversité des partenaires recherchés
      • Type de collaboration
      • Appréciation des collaborations
    • La participation des personnes
      • Appréciation de la participation
      • Implication des personnes dans les prises de décision
    • Le déroulement du projet ou des activités
      • Accessibilité aux activités
      • Appréciation de l’animation ou de l’accompagnement
      • Dynamique de participation des personnes
  • EFFETS - PROCESSUS
    • Création d’un réseau et d’une gouvernance
      • Qualité du réseau et des processus décisionnels
    • Mise en place d’outils et de stratégies de diffusion et d’influence
      • Prise de parole
      • Sentiment de compétences
      • Qualité des outils et sentiment de compétences à les utiliser
      • Utilisation des outils
    • Engagement et alignement d’acteurs.trices et de ressources
      • Type d’engagements
      • Sentimentd’appartenance
      • Convergence des orientations
    • Ces trois dimensions font référence aux résultats transitoires.
  • EFFETS - CONDITIONS DE VIE
    • Conditions matérielles
      • Accessibilité et disponibilité des ressources
      • Revenu
    • Cadre de vie
      • État du parc locatif
      • Présence de ressources communautaires
      • Qualité de consortium de services
    • Qualité de vie des personnes
      • Mixité sociale et participation citoyenne
      • Évolution sociodémographique
      • Développement de l’autonomie, de l’estime de soi
      • Changement de comportements

Il existe différents moyens pour intégrer l’évaluation dans les processus. Voici quelques exemples :

  • Questionnaire ou recueil des points de vue sur la satisfaction d’un projet;
  • Journal de bord;
  • Observation participante;
  • Consultation auprès des personnes, photovoice 1 , photovoice 2 ;
  • Atelier de mobilisation des savoirs de type éducation populaire.

DÉFIS

Des défis peuvent être vécus à différentes étapes du processus d’évaluation.

Définir l’intention du processus d’évaluation et construire la logique d’évaluation

  • Que veut-on évaluer et pourquoi?
  • Quel type d’évaluation répondrait le mieux à nos intentions? Voulons-nous un processus participatif et évolutif?
  • Comment représenter le projet en objectifs et en activité?
  • Quels sont les changements souhaités?

Bien choisir les outils d’évaluation

  • Comment choisir et développer les bons outils d’évaluation (les plus pertinents et réalistes en termes d’effort) pour avoir suffisamment d’information collectée?
  • Comment s’assurer que les outils d’évaluation s’intègrent à la pratique des personnes qui sont responsables de les compléter afin d’avoir une information suffisante et de qualité?

Bénéficier pleinement de l’analyse

  • Comment compiler et analyser les données de manière à mettre à contribution toutes les expertises disponibles?
  • Comment assurer la confidentialité des personnes tout particulièrement dans le cas d’analyse collective des résultats?
  • Dans l’auto-évaluation, comment conserver la neutralité dans l’analyse pour ne pas influencer les résultats ou ne pas trop généraliser ?

Réinvestir les résultats

  • Comment apprendre de l’évaluation et modifier nos façons de faire ?
  • Comment diffuser et utiliser les résultats de l’évaluation ?

Assurer la participation des personnes concernées

  • Comment s’assurer que les personnes qui sont concernées puissent contribuer à toutes les phases de l’évaluation (élaboration de l’intention et de la logique d’évaluation, le choix et le développement des outils, l’analyse et la diffusion des données)?

POUR EN SAVOIR PLUS…

  • Un outil pour apprécier les effets de l’action intersectorielle : Outil d’appréciation des effets de l’action intersectorielle locale – Chaire de recherche du Canada Approches communautaires et inégalités de santé (CACIS).
  • La Boite à outils - CRSA, TCMFM, CFCM et le Consortium de développement social de la Mauricie.
  • Une trousse d’outils d’évaluation – du Centre d’innovation en santé mentale sur les campus.
  • Un guide pour outiller avant d’entreprendre une démarche d’évaluation dans un contexte collectif – Communagir.
  • La formation sur la mesure d’Impact et le webinaire : Comment mesurer la contribution sociale de nos actions – NISKA.
  • Le site Évalpop – Centre de formation populaire (CFP).
  • Le site sur l’Impact social – Territoires innovants en économie sociale et solidaire (TIESS). Pour les références complètes, visitez la bibliographie de l'ABC du DS. Guide d'apprentissage et d'accompagnement du RQDS.

ANNEXE: LA GENÈSE DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL

La Charte d’Ottawa, élaborée en 1986 lors de la Conférence internationale pour la promotion de la santé, est souvent identifiée comme un moment charnière qui a reconnu l’action intersectorielle comme stratégie pour

favoriser l’amélioration des conditions de vie des personnes, un principe important du développement social. Lors de cette conférence, il est mis « de l’avant que le maintien et l’amélioration de la santé de la population passent par l’association de différents secteurs de la société (santé, scolaire, municipal, communautaire, etc.), de sorte à agir sur des déterminants sociaux de la santé tels que l’éducation, le logement, l’emploi, le revenu, etc. L’action intersectorielle est ainsi promue comme stratégie d’action à mettre en place à toutes les échelles d’intervention, du central au local » (Potvin et Bilodeau, 2018, p.1).

Le développement social, comme concept, s’est déployé principalement à partir de 1995 avec le Sommet mondial du développement social de Copenhague. Celui-ci avait comme objectif de consolider les principes du développement durable dont le développement social est un des piliers.

Dans les années 90, plusieurs initiatives à grandes et petites échelles voient le jour au Québec s’appuyant sur la conviction qu’il est possible de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des personnes en soutenant le développement du territoire. En octobre 1995, le Conseil de la santé et du bien-être se voit confier par le ministre de la Santé et des Services sociaux, monsieur Jean Rochon, l’organisation d’un forum sur le développement social. Cette intention s’inscrit dans une mouvance où plusieurs acteurs sociaux s’organisent aux niveaux local et régional pour agir sur les problèmes et les enjeux sociaux (Conseil de la santé et du bien-être, 1998).

C’est ainsi que le premier Forum national sur le développement social, qui s’est tenu en avril 1998, a été précédé par une série de forums régionaux et locaux en 1997-1998. Seize régions du Québec ont emboité le pas et ont tenu un évènement sur le développement social. En prélude de ces évènements, pas moins de 70 forums locaux ont eu lieu dans autant de MRC, villes ou quartiers. Que ce soit lors d’une consultation, d’une journée de sensibilisation ou d’un forum local, régional ou national, près de 8 000 personnes ont ainsi pris part à cette démarche qui a fait émerger une vision commune et partagée en matière de développement social.

Des ententes spécifiques ont vu le jour en Maurice, au Centre-du-Québec et dans Lanaudière octroyant aux structures régionales en développement social un soutien pour le développement social territorial. Une entente spécifique est un partenariat gouvernement-région qui associe une organisation avec différentes instances gouvernementales pour la mise en œuvre de mesures, d’interventions ou d’activités en octroyant un financement permettant de réaliser les priorités régionales. Plusieurs démarches de développement social ont porté des ententes spécifiques au fil des années.

Pendant que les régions s'organisent, le gouvernement du Québec adopte en 2001 la loi 112 contre la pauvreté et lance un premier plan d'action gouvernemental en matière de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale en 2004 en proposant de soutenir des démarches de mobilisation et des projets d’intervention dans le cadre de l’Approche territoriale intégrée (ATI) des régions pilotes.

Conférence régionale des élu.e.s

En 2003, nous assistons à la création des conférences régionales des élu.e.s. Celles-ci avaient pour principale mission de conseiller le gouvernement sur les enjeux de leur région respective et d’implanter les programmes qui leur étaient confiés par ce dernier. À ce titre, elles agissaient donc en tant qu’interlocutrices et mandataires privilégiées. Elles ont, entre autres, occupé le rôle de coordination ou de gestionnaire des ententes spécifiques en développement social. Elles ont aussi coordonné la gestion du Fonds québécois d’initiatives sociales (FQIS) qui a soutenu la mise en œuvre des Alliances pour la solidarité et des projets en découlant.

Le rapport de recherche Le rôle de la concertation intersectorielle, de la participation citoyenne et de l’action collective pour soutenir le développement des communautés et la lutte contre la pauvreté et l’exclusion (Lesemann, St-Germain, St-Louis et Fordin, 2014) explique bien comment les rôles et responsabilités s’articulaient, durant cette période, entre les CRÉ et les acteurs et actrices du développement social dans cinq régions du Québec (Lanaudière, Laurentides, Centre-du-Québec, Mauricie, Bas-St-Laurent). Elles ont été dissoutes à la sanction de la Loi, le 21 avril 2015.

La déstructuration des CRÉ a eu un impact important sur l’organisation du développement social dans les régions, surtout pour celles dont la structure de concertation régionale était rattachée aux CRÉ. Depuis, nous assistons à une reconfiguration des modèles régionaux et des liens avec le niveau local. Verreault, Lussier et Bourque (2016) ont produit un document qui présente un état de situation de la concertation régionale en développement social au Québec à la fin de 2015 lors de l’abolition des CRÉ.

Les alliances pour la solidarité

En 2017, un nouveau Plan d’action gouvernemental pour l’inclusion économique et la participation sociale (PAGIEPS 2017-2023) se déploie, et dans ce cadre, la relance des Alliances pour la solidarité du PAGIEPS par la mesure 11. Dans ce contexte, il se développe différents projets en développement social au Québec. Les fonds provenant du Fonds québécois d’initiatives sociales (FQIS) sont administrés par :

  • La Ville de Montréal (pour la ville de Montréal) ;
  • Des tables régionales de lutte contre la pauvreté créées ou désignées par les éluEs des régions du Québec ;
  • Les instances autochtones qui ont instauré une mobilisation en matière de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale dans le cadre des dernières Alliances pour la solidarité, soit
    • l'Administration régionale Kativik,
    • le Gouvernement de la Nation Crie,
    • la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador. Cette configuration octroie un rôle important de gestion du Fonds aux MRC. Dans certaines régions, les démarches de développement social en place seront désignées comme mandataires de l’Alliance et dans d’autres, les tables des préfets décideront de jouer ce rôle en collaboration ou non avec les démarches de développement social issues du grand mouvement implanté par le Forum de 1998.

Le développement social aujourd’hui

Aujourd’hui, le développement social au Québec s’articule autour d’actrices et d’acteurs de différents secteurs qui partagent le désir de contribuer à l’amélioration des conditions de vie en travaillant ensemble afin de favoriser l’inclusion sociale et renforcer les potentiels individuels et collectifs. Ceux-ci se regroupent autour de projets et de démarches en développement social. Pour mieux comprendre comment se déploie le développement social au Québec, il est possible de visionner la vidéo : Le développement social : Au cœur de notre Quotidien.

BIBLIOGRAPHIE

Réseau québécois de développement social. 2012. « Plateforme du RQDS ». [En ligne]. Récupéré au Microsoft Word - RQDS Plate-forme nationale.FEV.2013.doc (Consulté le 1 avril 2022)

Secrétaire à l’action communautaire autonome et aux initiatives sociales. 2013. « Le développement social au cœur de l’action gouvernementale ». [En ligne]. Bulletin d’information sur la mise en œuvre de la politique gouvernementale en matière d’action communautaire du Québec, Volume 8, Numéro 1. Récupéré à Bulletin d’information sur la politique gouvernementale (Consulté le 1 avril 2022)

St-Germain, Ulysse et Lesemann. 2010. Ensemble, cultivons le développement social! Réseau québécois de développement social (RQDS)

St-Germain, Ulysse et Lesemann. 2007. « Pratiques et initiatives de lutte contre la pauvreté par le développement social intégré au Québec ». Revue Développement social

Verreault, Lussier et Bourque. 2016. La concertation régionale en développement social au Québec à la fin de 2015. Chaire de recherche du Canada en organisation communautaire (CRCOC), Université du Québec en Outaouais, Gatineau, Cahier no. 16-01

PRINCIPE D’ACTION : L’INTERSECTORIALITÉ

Bilodeau, Parent et Potvin. 2019. Les collaborations intersectorielles et l’action en partenariat, comment ça marche. [En ligne]. Chaire de recherche du Canada Approches communautaires et inégalités de santé (CACIS). Récupéré à http://chairecacis.org/fichiers/intersectorialite_partenariat_2019.pdf (Consulté le 1 avril 2022)

Bourque. 2014. Intersectorialité et approche territoriale, présentation powerpoint du 7 mai 2014. [En ligne]. Chaire de recherche du Canada en organisation communautaire. Récupéré à https://slideplayer.fr/slide/3332560/ (Consulté le 1 avril 2022)

Bourque. 2009. « Transformation du réseau public de services sociaux et impact sur les pratiques des intervenants sociaux au Québec ». Cahier de la CRCOC, no 0907, Université du Québec en Outaouais

Divay et al. 2019. Le management municipal, Un gouvernement de proximité. Presse de l’Université du Québec

Divay dans Forum régional sur le développement social de l’île de Montréal. 2007. Les approches intégrées en développement social urbain : enjeux et défis. Actes du colloque de 2005

Divay et al .2004. Projet pilote de revitalisation urbaine intégrée Démarche d’évaluation. Rapport, septembre Forum régional sur le développement social de l’île de Montréal. 2007. Les approches intégrées en développement social urbain : enjeux et défis. Actes du colloque de 2015

Organisation mondiale de la Santé (OMS). 1999. Glossaire de la promotion de la santé

White, Jobin, McCann et Morin. 2002. Pour sortir des sentiers battus : L’action intersectorielle en santé mentale. Sainte-Foy, QC : Publications du Québec

PRINCIPE D’ACTION : LA PARTICIPATION CITOYENNE

Institut du nouveau monde. La participation citoyenne. [En ligne]. Récupéré à https://inm.qc.ca/participation-citoyenne/ (Consulté le 1 avril 2022)

Lemieux. 2004. La participation citoyenne des jeunes Québécois issus de l’immigration et des minorités visibles. Université du Québec à Trois-Rivières

Mercier, Bourque et la collaboration de St-Germain. 2009. réédition 2020. Participation citoyenne et développement des communautés au Québec : enjeux, défis et conditions d’actualisation. [En ligne]. ARUC-ISDC, Rapport réalisé à la suite d’un séminaire. Récupéré à https://crcoc.co/ (Consulté le 1 avril 2022)

Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale. Grands dossiers - Alliances pour la solidarité. [En ligne]. Récupéré à https://www.mtess.gouv.qc.ca/grands-dossiers/alliances/index.asp (Consulté le 1 avril 2022)

Thibault, Lequin, Tremblay. 2001. Cadre de référence de la participation publique. Groupe de travail sur la qualité de la participation

Tremblay. 2009. « La participation citoyenne, l’engagement civique et l’efficacité politique de personnes membres de comités des usagers ou d’associations ». Recherches en communication, 32, p. 119-133

PRINCIPE D’ACTION : LE POUVOIR D’AGIR

Bacqué et Biewener. 2013. L'empowerment, une pratique émancipatrice ?. La découverte

Deslauriers. 2007. Cadre de référence sur l’appropriation du pouvoir d’agir personnel et collectif. Centre d’étude et de recherche en intervention sociale (CÉRIS). Université du Québec en Outaouais, Série Pratiques sociales, no 15

Foisy. 2017. CADRE DE PRATIQUE Une approche d’appropriation du pouvoir d’agir personnel et collectif. CRCOC. Cahier no 17-02

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Le Bossé. 2016a. Soutenir sans prescrire. Aperçu synoptique de l'approche centrée sur le développement du pouvoir d'agir des personnes et des collectivités. Québec, Éditions Ardis

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Le Bossé, Chamberland, Bilodeau et Bourassa. 2007. « Formation à l'approche centrée sur le développement du pouvoir d'agir des personnes et des collectivités (DPA): étude des modalités optimales de supervision ». Revue travailler le Social, p.38-40, p. 133-157

Le Bossé, Gaudreau, Arteau, Deschamps et Vandette. 2002. « L'approche centrée sur le développement du pouvoir d'agir : Aperçu de ses fondements et de son application ». Canadian Journal of Counselling/ Revue canadienne de counseling/2002, Vol. 36:3, p. 180-193

Lemay. 2007. « L’intervention en soutien à l’empowerment. Du discours à la réalité. La question occultée du pouvoir entre acteurs au sein des pratiques d’aide ». Nouvelles pratiques sociales, vol. 20, n° 1, p. 165-211

Ninacs. 2008. Empowerment et Intervention : Développement de la capacité d'agir et de la solidarité. Presse de l’Université Laval

Racine. 2010. La mobilisation des personnes en situation de pauvreté et d’exclusion à travers des organismes communautaires québécois. Thèse de doctorat, Université de Montréal

PRINCIPE D’ACTION : LA MISE EN MOUVEMENT DES CONNAISSANCES

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Le Boterf. 2011. Construire les compétences individuelles et collectives. Édition organisation.

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Wenger. 2005. La théorie des communautés de pratique: apprentissage, sens et identité. Québec: Les Presses de l'Université Laval

PRINCIPE D’ACTION : L’ÉVALUATION

Binhas. 2007. Comment mener une étude de A à Z. Guide méthodologique à l’intention des regroupements, associations, fédérations, entreprises et organismes du secteur de l’économie sociale et de l’action communautaire. CSMO-ÉSAC

Centre de formation populaire (CFP) – Le site Évalpop [En ligne]. Récupéré à https://evalpop.com/les-resultats-des-organismes/ (Consulté le 1 avril 2022)

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Chaire de recherche du Canada Approches communautaires et inégalités de santé (CACIS). « Outil d’appréciation des effets de l’action intersectorielle locale ». [En ligne]. Chaire de recherche du Canada Approches communautaires et inégalités de santé (CACIS). Récupéré à https://chairecacis-outilinteractif.org (Consulté le 1 avril 2022)

Communagir – « Une évaluation utile et mobilisatrice, est-ce possible? ». [En ligne]. Un guide pour outiller avant d’entreprendre une démarche d’évaluation dans un contexte collectif. Récupéré à https://communagir.org/medias/2018/04/groupe_travail_reperes_Evaluation.pdf (Consulté le 1 avril 2022)

CRSA, TCMFM, CFCM et le Consortium de développement social de la Mauricie. « Boite à outils ». [En ligne]. Récupéré à https://boiteaoutilsmauricie.org/partir-du-bon-pied/renforcer-son-projet-avec-lads/?i=1 (Consulté le 1 avril 2022)

Gaudreau et Lacelle. 1999. Manuel d’évaluation participative et négociée. Service aux collectivités, UQAM

Meunier et Michaud. 2018. Une évaluation utile et mobilisatrice, est-ce possible?. [En ligne]. Communagir. Récupéré à https://communagir.org/medias/2018/04/groupe_travail_reperes_Evaluation.pdf (Consulté le 1 avril 2022)

NISKA. Comment mesurer la contribution sociale de nos actions. La formation sur la mesure d’Impact et le webinaire [En ligne]. Récupéré à https://niska.coop/formations/impact-social/ (Consulté le 1 avril 2022)

Noël et Raîche. 2012. Pour mettre vos actions en valeur. La boîte à outils qui vous guide jusqu’au rapport d’activités. [En ligne]. Centre St-Pierre. Récupéré à https://www.centrestpierre.org/media/files/Documents/Boite%20a%20outils/CSP_BAO_PMVAEV_V2_2012_WEB.pdf (Consulté le 1 avril 2022)

Territoires innovants en économie sociale et solidaire (TIESS) – « Évaluation et mesure d’impact en économie sociale ». Le site sur l’Impact social [En ligne]. Récupéré à https://tiess.ca/evaluation-et-mesure-dimpact-en-economie-sociale/ (Consulté le 1 avril 2022)


RESSOURCES EXTERNES

pdf Cinq démarches d’inclusion sociale et de participation citoyenne pdf OVSS - Participation citoyenne pdf TPDSL - Participation citoyenne pdf Fiche d’animation sur le Pouvoir d’agir pdf L’importance de poursuivre la mise en place de l’ADS pdf Rapport synthèse - Centre St-Pierre

pdf Trousse d’outils d’évaluation (CICMH) pdf Guide - Communagir

pdf Charte d'Ottawa

pdf Sommet mondial du développement social de Copenhague pdf Forum sur le développement social

pdf Rapport de recherche - Programme Actions concertées

pdf Plateforme du RQDS pdf L’ABC du DS - Guide d’apprentissage et d’accompagnement du RQDS

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Publication

1 mai 2022

Modification

6 novembre 2024 13:36

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Pour citer cette note

Véronique Larose, Emily Mack, Joël Nadeau, Anne-Sophie Thomas, Gédéon Verreault. (2022). Guide d'apprentissage et d'accompagnement : L’ABC du DS. Praxis (consulté le 22 juin 2025), https://praxis.encommun.io/n/Cn8Qli81z0qogQmaszP5Y9YUcSQ/.

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