Questions et enjeux - Manifeste pour un avenir énergétique juste et viable

Plusieurs questions se posent à nous dans le contexte où le Québec devra se défaire de sa dépendance aux énergies fossiles qui représentent la moitié de l’énergie consommée chaque année. Comment prendre pleinement conscience de l’effort collectif que nécessiterait la transition énergétique?

  • Accepterons-nous d’octroyer notre production énergétique en priorité à des industries étrangères énergivores? Ou prioriserons-nous l’électrification de nos maisons, nos transports et nos industries?
  • Cette priorisation implique-t-elle une redéfinition de ce qui est entendu d’une vie épanouissante afin de protéger le territoire et la planète? Ou souhaitons-nous plus simplement électrifier le statu quo?
  • Sommes-nous prêt·es à réduire la demande en énergie et mettre en place les transformations socio-économiques nécessaires pour y arriver de façon juste? Ou souhaitons-nous endommager irrémédiablement le territoire ainsi que les écosystèmes qui s’y trouvent et affecter les communautés locales par la construction de grands barrages, de parcs éoliens, de centrales nucléaires et de mines d’uranium?
  • Si, au final, nous devons augmenter notre production énergétique, quelles options sont les plus acceptables?  
  • Allons-nous continuer à confier la production d’énergies renouvelables au secteur privé, ou est-il plutôt souhaitable d’en reprendre la gestion publique?
  • Devrions-nous renforcer une gestion centralisée ou décentralisée de la responsabilité de la production et de la distribution vers les municipalités, les MRC ou les Régies intermunicipales?

Pour quels arbitrages opterons-nous? Ce ne sont que quelques exemples des grands choix de société qui se présentent à nous et qui auront des impacts importants à long terme.

Alors que les décisions d’une telle importance devraient émerger du dialogue social et du débat démocratique, elles semblent plutôt se prendre derrière des portes closes par une poignée de personnes. La situation est d’autant plus critique que le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie se promène d’un pays à l’autre en faisant miroiter des térawattheures (TWh) d’énergie propre et à bas coût pour attirer des entreprises étrangères énergivores, quitte à construire toujours plus de barrages pour leur fournir plus d’électricité. Gouverner le Québec comme le « Dollarama de l’énergie 2 » pourrait avoir des conséquences désastreuses sur le territoire, sur notre capacité à fournir une énergie abordable à la population et à électrifier l’économie.

Ce bradage des ressources énergétiques est peut-être rentable à court terme pour un gouvernement et une industrie qui confondent transition écologique et occasions d’affaires. À long terme, des investissements privés et sans vision d’ensemble seront autant de verrous qui limiteront notre capacité à prendre en main collectivement et de façon démocratique notre avenir énergétique. Pour faire face à la crise climatique et environnementale qui nous menace, ce n’est pas d’un plan de développement industriel dont nous avons besoin, mais bien d’un véritable plan de décarbonation et de transition porteuse de justice sociale.

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Intégré par Joël Nadeau, le 7 décembre 2023 08:46

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7 décembre 2023

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