Notes en marge d’un atelier de Projet collectif sur la Soutenabilité de En commun-Praxis qui se tiendra le 22 prochain.

Tout d’abord une question : est-il possible d’avoir l’évaluation qui a sans doute été faite de l’expérience de Passerelles avant sa transformation en Projet collectif ?

Le succès de Passerelles se mesurait sans doute à la quantité d’adhérents qui en relativement peu de temps ont mis sur pied un nombre impressionnant de « communautés » (forums). Mais le côté sombre c’est le peu d’échanges, de discussions, de débats qui ont eu lieu dans ces communautés.

Le catalogue des organisations que j’appellerais « bien-pensantes » sera toujours utile à ceux qui veulent découvrir un écosystème d’organisations orientées vers des solutions équitables, écologiques, collectives aux enjeux locaux comme planétaires qui nous confrontent.

Mais tant que les organisations et les individus (qui ne vivent pas qu’à l’intérieur des espaces créés par PC) auront à dupliquer, recopier les informations publiées ailleurs sur leur site web, ou dans les autres réseaux sociaux numériques, ces organisations n’investiront dans l’animation de Projet collectif que partiellement et de manière secondaire. À moins que leur public cible ne soit entièrement rassemblé dans un projet collectif.

Qu’est-ce que projet collectif peut (pourrait) offrir que les autres plateformes n’ont pas ?

  • La liaison avec un ensemble d’organisations et de militants, d’intellectuels, de citoyens « orientés »
  • un dépôt public d’information (et de données ?)
  • un laboratoire interinstitutionnel d’analyse de ces données et d’expérimentation en communication numérique ?

Données ouvertes et regards croisés

Plusieurs gouvernements, ministères, villes, ont mis en place des dépôts de données « ouvertes » au cours des dernières années : Montréal Données ouvertesDonnées QuébecPortail du gouvernement ouvert. Mais des initiatives de partage d’outils ont été abandonnées, notamment les outils cartographiques et de statistiques interactives qui étaient développés par l’EMIS dans un effort concerté de l’Agence de la santé et de la Direction de santé publique de Montréal.

La mise à disponibilité de données brutes est de peu d’utilité si on ne peut croiser, analyser ces données pour les faire servir à l’action et à la décision. De façon corolaire, seule l’utilisation des données par les citoyens, organisations et institutions peut amener ceux qui possèdent des données à en ouvrir l’accès plus largement, ou encore à en raffiner, modifier la mesure et la validation.

Projet collectif pourrait devenir ce lieu où ministères, villes, universités et média se joignent à un effort de la société civile pour analyser, valider et faire que ces données servent l’intérêt public. Pour les trois niveaux de gouvernement ce serait le prochain pas à faire dans l’affirmation d’une philosophie d’ouverture des données.

Par ailleurs le caractère apolitique et sans but lucratif de PC pourrait favoriser la participation de fournisseurs de données du secteur privé (ex: Communauto, les chaines d’alimentation…). Ou encore ne peut-on imaginer le développement d’initiatives propres à PC qui seraient sources de données primaires : application de suivi des déplacements, de notification des achats, des produits culturels…

Parmi les données qui seraient déposées, rassemblées, rediffusées par PC ou son Laboratoire de data-mining-streaming on peut inclure tous les flux RSS des ministères, gouvernements et média qui seraient classés, synthétisés (un rôle pour l’IA ?), rediffusés. Si on fait un bon travail, les organisations publiques pourraient même, éventuellement, payer pour ce travail !

Je distingue deux manières, deux sources de validation d’un flux RSS avant son inclusion dans le flot collectif : A) la décision collective, éthique, rationnelle formulée par une politique et appliquée par un comité ou responsable; B) le choix individuel d’un membre. Ainsi non seulement les grands media et ministères auront le privilège d’être inclus mais aussi des sources moins connues, passant sous le radar de la popularité.

Interopérabilité

Pour éviter les duplications imparfaites et la multiplication des réseaux parcellaires, il faut assurer un maximum d’interopérabilité entre les réseaux. On peut attendre et faire pression pour des solutions satisfaisantes d’interopérabilité avec Facebook, X… Mais des solutions plus immédiates peuvent sans doute être développées pour une interopérabilité avec Mastodon, mais aussi, surtout, avec les millions de sites sous WordPress. Ne peut-on imaginer une extension (plugin) de WordPress qui permette de publier à la fois dans un carnet de Praxis et sur un site WordPress ? Une extension qui permettrait à une personne inscrite sur En commun de commenter sur un site WordPress (possédant l’extension) sans avoir à s’y inscrire à nouveau ?

D’où je parle

Je ne parle au nom d’aucune organisation. Je suis à la retraite, tout en étant engagé au conseil d’administration de Communagir. J’ai été organisateur communautaire dans le réseau des CLSC, à Hochelaga-Maisonneuve, pendant 36 ans. Au cours des dernières années de mon travail dans ce réseau j’étais responsable de l’Observatoire populationnel du CSSS Lucille-Teasdale (qui incluait le CLSC HM). C’est à ce titre que j’ai suivi et participé aux efforts d’accessibilité des données sociales, sanitaires, environnementales de l’Agence et la Santé publique. Pour en savoir plus sur celui qui parle, je vous invite à fureter sur Gilles en vrac !

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transition, organisation communautaire, développement des communautés
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Intégré par Gilles Beauchamp, le 18 novembre 2023 14:56

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18 novembre 2023

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18 novembre 2023 14:56

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