Le 28 mars dernier, à la Maison du développement durable à Montréal, l'une de nos collègues a été à la formation Collaborer dans la Complémentarité de la Communauté de Pratique en Communication Climatique, animée par Quentin Lehman du Front commun pour la transition énergétique  et Lylou Sehili de Transition en commun. Cette session a offert une profonde réflexion sur la notion de radicalité et son rôle dans les mouvements de changement sociaux et environnementaux, en particulier dans le contexte de la communication climatique. 

La radicalité est souvent perçue comme un changement extrême (souvent perçu négatif) de la norme, et l’expression d’une demande de transformation profonde. Mais qui détermine ce qui est radical et ce qui ne l'est pas ? Cette question souligne la relativité de la perception, surtout lorsque des tactiques de changements pacifiques et radicaux coexistent dans la réalité d’un mouvement social. Reste à savoir si la radicalité peut être perçue autrement (ou acceptée) par le regard public.

Lylou et Quentin ont souligné que la perception de la radicalité peut changer selon l'état de nécessité, qui remet en question une loi ou un système en opposant légalité et légitimité. L’état de nécessité implique que l’action radicale serait nécessaire à la sauvegarde de la personne face à un danger actuel ou imminent. Dans le cas des changements climatiques, l’inaction politique peut donc être redéfinie à travers ce levier politique comme une atteinte aux droits de l’Homme, comme l’a démontré la condamnation récente de la Suisse pour inaction climatique par un groupe citoyen.

Pour ce qui est du changement de perception publique de radicalité, Lylou et Quentin utilisent le concept de la fenêtre d’Overton qui représente le spectre des discours politiquement acceptables. Cette fenêtre peut coulisser dans des périodes d'instabilité, modifiant ainsi la définition même de la radicalité. L'action radicale offre alors une opportunité de cristalliser de nouvelles opinions publiques.

La complémentarité et le dialogue entre les pôles radicaux et modérés sont essentiels aux leviers de changement. Cette dynamique, souvent appelée la théorie du flanc radical, implique que des actions très radicales rendent la perception des mouvements modérés plus raisonnables, poussant ainsi le système à faire des concessions. Un dialogue entre ces groupes change la perception publique des choix possibles.

Dans les dernières années, les technologies numériques et l’accès à l’information ont permis une diversification de la scène politique militante. Les personnes sont plus mobiles dans leurs positions sur le spectre, passant d'un mode d'action à un autre, ce qui redéfinit les nuances de radicalité et de neutralité de l'action climatique.

La formation a souligné l'importance de comprendre les mouvements politiques et de les contraindre, tout en mettant de l’avant la nécessité de la complémentarité et du dialogue pour favoriser le changement. En fin de compte, le chemin vers une communication climatique efficace passe par une compréhension profonde de la radicalité et un soutien de ses nuances.

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Intégré par Léna Garreau, le 7 mai 2024 12:06

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7 mai 2024

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10 mai 2024 11:52

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