Quelques pistes pour comprendre la situation à Gaza

Parce que garder le silence est une prise de position, parce qu'il est difficile de s'y retrouver et d'entendre les diverses perspectives, parce que les enjeux coloniaux, sociaux et écologiques sont interreliés, et parce qu'il est essentiel d'agir en solidarité, nous avons ici regroupé quelques textes en lien avec le conflit israélo-palestinien. Nous espérons ainsi alimenter la réflexion et l'action. 

N'hésitez pas à proposer à votre tour des textes (par courriel ou sur Passerelles) et nous continuerons de faire évoluer cette liste.

«Je pense à vous qui écoutez les nouvelles et ne savez pas quoi penser, quoi ressentir.Je vous demande simplement de vous poser les questions difficiles.Ce qui semble loin de vous, est très proche. Celui qui semble si différent de vous est un être humain comme vous.»
Imaginaires du Monde, Facebook

«Pour mériter la compassion pour leurs morts, les Palestiniens doivent d’abord prouver leur innocence. Le véritable problème de la condamnation réside dans la teneur discrète et sournoise des questions qui l’accompagnent : les Palestiniens sont présumés violents – et méritent la violence – jusqu’à preuve du contraire. Leurs décès sont présumés défendables jusqu'à preuve du contraire. Quelle est la parole d’un Palestinien contre une machine qui enquête elle-même, qui s’absout des crimes accusés? Qu’y a-t-il contre un gouvernement dont les représentants ont qualifié les Palestiniens d’« animaux humains » et de « bêtes sauvages »? Quand un homme bien placé peut dire avec effronterie et sans broncher que le peuple palestinien n’existe pas?»
Hala Alyan, New York Times

«Nous devons mettre fin à toute occupation des terres palestiniennes et à l’apartheid.»
Sarah Jama, X, demandant à tous·tes les politicien·nes de faire de même.
(Sarah Jama a été expulsée du caucus du NPD de l'Ontario pour cette déclaration.)

«Des journalistes, médias et activistes partageant des informations ou des images sur la situation dans la bande de Gaza depuis le début du conflit Hamas-Israël se plaignent de voir leur compte Facebook ou Instagram être restreint ou même supprimé par Meta.»
Oona Barrett, Pivot

«Si c’est la guerre, la IVe Convention fait obligation à la puissance occupante de protéger la population occupée. Pas de la bombarder. Pas d’effondrer ses habitations sur la tête de ses habitants. Sur les écoles de ses enfants. Sur les hôpitaux de ses patients. Pas de raser ses villes. Pas de couper l’eau, l’électricité, la nourriture et le carburant à une population assiégée de 2,3 millions d’habitants : Gaza.»
Dyala Hamzah, Le Devoir

«La situation est tout simplement horrible : où est l’humanité ? Des millions de civils sont collectivement punis au vu et au su du monde entier. Rien ne peut justifier l’utilisation de la famine comme arme de guerre. Les dirigeants du monde ne peuvent pas continuer à rester les bras croisés et à regarder ; ils ont l’obligation d’agir, et d’agir maintenant.»
Sally Abi Khalil, Oxfam

L’espoir, c’est ce qui reste quand on a tout perdu. C’est peut-être la seule chose que les peuples opprimés ont et que les peuples privilégiés n’ont pas. 
Yara El-Ghadban, La Presse

«L’oppression du peuple palestinien est déjà depuis longtemps une question internationale, qui perdure en raison de l’indifférence et de la démission de la communauté internationale. (...) Pas étonnant que le Canada, dont le régime colonial de gestion des peuples autochtones, qui a servi de modèle pour l’apartheid en Afrique du Sud, qui a servi de modèle à Israël pour gérer la question palestinienne, se retrouve du même côté de l’Histoire.»
Jonathan Durand Folco, Facebook

«Selon les organismes de défense des droits de la personne, le blocus imposé par Israël de même que l’ordre d’évacuation de Gaza, qui vise 1,1 million de personnes, violent également le droit humanitaire, car ils mettent des populations en situation de précarité. Mais les nations qui ont affiché leur soutien spontané à Israël, dont le Canada, tardent à les qualifier de violations. Le non-respect des règles de la guerre exige pourtant une condamnation sans appel.»
Marie-Andrée Chouinard, Le Devoir

«C’est non seulement l’inaction des organisations internationales, mais le manque de reconnaissance flagrant depuis toutes ces années. Ne pas reconnaître à la Palestine le droit d’exister, n’être qu’un “observateur” aux Nations Unies. On peut aujourd’hui s’insurger, mais on ne peut pas excuser notre manque de solidarité du passé. Et du présent.»
Maïka Sondarjee, Facebook

«Aujourd’hui, 23 ans plus tard, en Israël comme aux États-Unis, on a cru que cette stratégie avait bien fonctionné. Or, une telle lecture des évènements n’a de sens que si la situation, en détérioration continue, des Palestiniens sous l’occupation est ignorée. Le bain de sang actuel montre clairement que la solution fondée sur toujours plus de violence est un échec. Comme l’ont compris des esprits éclairés depuis longtemps, ce conflit n’a pas de solution militaire. Il n’y a pas de solution de rechange à la paix négociée, non pas par idéalisme naïf, mais par lucidité.»
Miloud Chennoufi, La Presse

«L’horreur qu’endurent en ce moment les Gazaouis, avec l’aval d’une grande partie du monde, est une abomination. Elle résume la défaite sans nom de notre histoire moderne. La vôtre et la nôtre. Le Liban, l’Irak, la Syrie sont sous terre. La Palestine est déchirée, trouée, déchiquetée selon un plan parfaitement clair : son annexion. (...) Commencez, vous les Européens, par exiger l’arrêt immédiat des bombardements de Gaza. Vous n'affaiblirez pas le Hamas ni ne protégerez les Israéliens en laissant la guerre se poursuivre. Usez de votre voix non pas seulement pour un aménagement de corridors humanitaires dans le sillage de la politique américaine, mais pour un appel à la paix ! La souffrance endurée, une décennie après l’autre, par les Palestiniens n’est plus soutenable.»
Zalfa Seurat, Facebook 

«Qui sait que dans certaines communautés autochtones du Canada et du Québec, on observe la Palestine et on compare ces destins historiques éradiqués? Est-ce que la situation des communautés autochtones canadiennes et québécoises fragmentées, dépossédées de leurs territoires, de leur mobilité, de leur histoire et de leur culture, devenues 5 % de la population générale, mais presque un tiers des personnes emprisonnées, soupçonnées de vol sur leurs territoires volés, de parasitisme par leurs envahisseurs – est-ce que cette situation préfigure l’avenir du peuple palestinien? Questionner la colonialité israélienne depuis Tiohtia:ke, c’est questionner la colonialité européenne, québécoise, canadienne, américaine, mettre en cause notre histoire et notre légitimité sur ces terres « non cédées » : voilà notre intérêt à la « neutralité », à l’ignorance et au sionisme, à l’animalisation du peuple palestinien, à la religionisation des enjeux territoriaux, à l’union sacrée de toutes les islamophobies, à la substitution du colonial par le simple « conflit symétrique » pour mieux éradiquer.»
Vincent Romani - Pivot

«Nous savons trés bien que notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens.»
Nelson Mandela

«Notre pays est un pays de mots.
Parle, parle,
que je puisse bâtir une route, pierre par pierre.
Notre pays est un pays de mots.
Parle, parle,
que nous puissions connaître une fin à nos voyages.»
Mahmoud Darwish, poète palestinien