Nous aurions déjà franchi 6 limites planétaires sur 9. Même si le concept a ses propres limites , il pourrait nous aider à ne pas nous entêter à confondre cause et symptômes. Pourquoi focaliser sur les GES et les changements climatiques s’ils ne sont que des symptômes d’une même cause : notre difficulté à assimiler jusqu’au bout que notre existence dépend d’une fine couche de vie fragile ? Et que cette biosphère fragile, ce sont les autres êtres vivants et nous-mêmes, individuellement et collectivement, qui la générons mutuellement en permanence. Réaliser que nous avons toujours eu un impact sur le monde, c’est réaliser - avec Bayo Akomolafe et bien d’autres - que nous ne pouvons plus penser à nous de la même façon. Sommes-nous enfin prêts à en prendre acte ? Notre sort n'en dépend-il pas davantage que de toutes les solutions que nous pourrions élaborer pour résoudre les problèmes engendrés en continu par ce manque de conscience ?

Sur la nécessité de tourner la page de notre conception de l'humanité le plus rapidemment possible : Écologie, progrès et décroissance : Arthur Keller et Aurélien Barrau . Conférence à La Grande Tribune (Polytechnique, CentraleSupélec, ESSEC, HEC...), Paris, 4 juin 2022.

/.../"Il va falloir que nous fassions preuve d'un peu d'humilité. Que nous pensions contre nos intérêts et contre nos habitudes. Que nous désapprenions nos fondamentaux. Ne croyez pas que, nous - les économistes, les ingénieurs, les commerciaux, les universitaires... -, nous soyons en position favorable pour comprendre et traiter cette crise civilisationnelle. C'est l'inverse. D'une part parce que quelque soit notre bonne volonté, il nous sera difficile de trahir l'héritage d'un système qui nous favorise, nous flatte et nous sert. D'autre part, parce que la compétence technique et disciplinaire est en général un frein à la compréhension globale d'une situation d'ampleur exceptionnelle qui requiert une capacité de déconstruction profonde et disséminée."

/.../ "Nous sommes les premiers en 5 milliards d'années d'évolution subtile de la vie sur terre à nous découvrir seuls coupables d'une extinction massive."

/.../ "Nous sommes celles et ceux qui doivent tout réinventer. Ce devoir d'insolence et d'humilité, cette injonction à l'incorrect et à la modestie, cette obligation de déserter les attendus qui est la nôtre, c'est aussi une chance./.../ Sortons de cette obsession du faire et du concret qui est endémique de nos lubies occidentales."

/.../ Oublions les mots écologie, environnement, nature, paysage qui demeurent des vestiges de nos vieilles violences métaphysiques. Rêvons d'un humain délié du monde qui l'accueille. Même la sémantique est à reconstruire. Ne travaillons, pensons, créons que dans l'expectative d'un décadrage ou d'un déraillement."

/.../ Continuer à l'identique ou se contenter d'ajustements est la seule option qui ne soit pas sur la table. Au moins, on sait où il ne faut pas aller"

A. Barrau.

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Réflexions d'une bibliothécaire qui veut en faire plus pour la transition
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Intégré par Pascale Félizat, le 15 mai 2023 13:43

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21 juin 2022

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17 février 2023 09:12

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