Prêts pour la décroissance? (exclusivité)

Prêts pour la décroissance? est le titre d'un documentaire qui sera diffusé sur Télé-Québec le mercredi 12 février .

En exclusivité pour Passerelles, j'assistais hier soir à la première au Cégep de Sherbrooke suivie d'une discussion animée par Marie-France Bazzo.

Sans être alarmiste , le documentaire débute par ce qui secoue.  Les manifestations de septembre 2019, une nature en difficulté, des déchets, de la congestion, des fumées, de la misère et surtout le témoignage de jeunes victimes d'écoanxiété (peur de mourir avant d'être vieux, peur d'avoir des enfants, être obligés de tuer la moitié de la planète,...).

D'abord, attention au mot "décroissance" qui fût à l'origine un mot pour "brasser la cage".  Ce mot est difficile à définir .  J'en retiens que parler de décroissance, c'est parler du sytème qui remplacera, un jour, le système actuel basé uniquement sur la croissance, la consommation et la recherche du profit financier.

Certains économistes parlent plutôt de post-croissance pour indiquer que ce système, comme tout système, va atteindre ses limites.

David Dupuis, économiste et chargé de cours à l'École de gestion de l'Université de Sherbrooke, mentionnait que la croissance était notamment le fait de la croissance démographique , mais que cette dernière tendait vers 0 dans les pays industrialisés.  On serait donc déjà dans une période de décroissance naturelle.  Mondialement, la croissance forte affecte surtout les pays en voie de développement, mais les habitants de ces pays vivent mieux notamment avec l'accès à l'éducation et des emplois.

Bien sûr, l'impact négatif de cette croissance mondiale sur la Nature, incluant l'humain, est dénoncé depuis 30 ans, mais faute de n'avoir pas ralenti, nous sommes face à un enjeu climatique sans précédent et dans l'urgence d'agir.  Oui, mais comment?

Les gouvernements nationaux, provinciaux et municipaux ainsi que les institutions (enseignement, santé, ...) devraient jouer les despotes bienveillants , c'est-à-dire imposer des règles qui ont un impact sur le portefeuille des citoyens, ou des usagers, pour les forcer à adopter des changements de comportement.  Par exemples :

  • une paire de jeans vendue au détail à 50$ a un coût socio-environnemental de 450$, cette même paire de jeans devrait donc être vendue 500$.  Le coût socio-environnemental deviendrait une "super taxe" que les gouvernements utiliseraient non pas pour subventionner l'industrie pétrolière, mais plutôt l'énergie verte sous ses formes les plus pertinentes;
  • les frais d'inscription d'un étudiant de l'Université de Sherbrooke incluent le coût d'un laissez-passer permettant l'accès gratuit au transport en commun.  L'étudiant peut utiliser son véhicule et acheter une passe de stationnement, mais il peut aussi être encouragé à délaisser son véhicule;
  • les municipalités peuvent bannir les sacs de plastique de leur territoire et les articles de plastiques à usage unique de leurs infrastructures;
  • interdire la publicité réduirait la consommation.

Finalement, des actions socio-environnementales peuvent être posées localement par des entrepreneurs, les habitants d'un quartier, des organismes, des individus, bref, si on veut changer le système actuel tout le monde doit y mettre du sien. Toutefois, comme dans tout cas d'urgence, par quel bout doit-on commencer pour avoir le plus de chance d'éviter la catastrophe?  Le transport?  L'industrie sale?  Le recyclage?  La protection de l'eau?  Les énergies vertes?

L'analyse du documentaire par Lisa-Marie Gervais .

Ce sujet fera l'objet d'un dossier spécial demain (le 5 février) dans L'actualité et sur lactualite.com .

Même si la majorité des Québécois se disent interpellés par la question des bouleversements climatiques et par « l’urgence d’agir », à peine plus de la moitié d’entre eux estiment que leurs gestes quotidiens aggravent la crise . Ils tardent d’ailleurs à agir dans les domaines où ils pourraient obtenir les gains les plus significatifs en matière de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.

C’est ce que révèle le « Baromètre de l’action climatique : disposition des Québécois face aux défis climatiques » , une analyse basée sur un sondage provincial qui a été produite par le média Unpointcinq et l’Université Laval. Le rapport complet du Baromètre .

De leur côté, les regroupements étudiants mobilisés pour le climat affirment que les gouvernements  "ne sont pas à la hauteur de l’urgence climatique". Ils ont d’ailleurs lancé aujourd'hui un appel pour une grève d’une semaine à la fin du mois de mars .

Le lundi 10 février à 21h, Zone franche posera la question : « Peut-on encore être optimiste quant au sort de la planète? »

L’émission Les francs-tireurs qui suivra la diffusion du documentaire, le mercredi 12 février à 21 h , se questionnera également sur la question des changements climatiques.

https://ctvm.info/sommes-nous-reellement-prets-pour-la-decroissance/

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Décroissance - Analyses, enjeux et stratégies
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Intégré par Marie-Soleil L'Allier, le 22 mars 2023 15:40
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S'initier à la décroissance, Réfléchir (rapport, analyse, veille, opinion)

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4 février 2020

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17 février 2023 09:12

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