Le contenu de cette note est une composante de « Comprendre sans coller d'étiquettes : étude qualitative sur les préjugés et la stigmatisation envers les personnes en situation de vulnérabilité dans la MRC de La Côte-de-Gaspé » réalisée par l'Alliance pour la Solidarité en 2016.

Dans tous les entretiens que nous avons menés, sans exception, il ressortait une vision et une conscience selon lesquelles la pauvreté et l’exclusion sociale sont des phénomènes complexes, multiples, qui vont bien au-delà d’aspects matériels ou d’absence de moyens financiers. Les personnes rencontrées percevaient plus la pauvreté comme une situation sociale à l’opposé du sentiment d’appartenance, à l’intégration voire au confort, comme un manque d’argent.
💬 « La pauvreté, c’est dans tout. Ce n’est pas seulement monétaire : c’est intellectuel, interpersonnel, c’est dans le langage… Ça couvre beaucoup de choses. [...] Quand les gens voient un itinérant, ils ne se rendent peut-être pas compte que cette personne n’a peut-être pas eu certaines choses qui pourtant lui seraient essentielles (famille, vécus). On ne doit pas se limiter au financier…»
(extrait d’entrevue)
À cet égard, la notion de « cercle vicieux » pour parler de pauvreté et d’exclusion sociale est très intéressante. Nous avons pu valider cette notion sur le terrain. Le plus souvent, la pauvreté est multifactorielle :
- monétaire;
- familiale;
- culturelle;
- liée à l’éducation;
- liée à la scolarité, etc.
Nous avons pu constater dans plusieurs cas qu’une problématique en entraîne une autre. Si la pauvreté est économique, elle doit se concevoir au sens large du terme.
Il suffit souvent d’un événement dans un parcours de vie pour changer de statut social à plus moins long terme :
- perte d’emploi;
- violences conjugales;
- problème de santé physique ou mentale;
- dépendances à l’alcool ou aux drogues, etc.
En ce sens, il est difficile de catégoriser la pauvreté bien que, comme le montre le Portrait social de la pauvreté et de l’exclusion dans La Côte-de-Gaspé, les personnes plus à risque de connaître la pauvreté sont « les personnes vivant seules, les couples sans enfant, les travailleuses et travailleurs pauvres » (2013; p.14), et majoritairement les femmes. Dans la MRC, le vieillissement de la population combiné à l’exode économique des jeunes dans les vingt dernières années a fragilisé le tissu social. Beaucoup de personnes Aînées vivent seules, loin de leurs enfants. Elles sont à risque de vivre de l’isolement et une certaine pauvreté.
« They are more likely to be isolated if they can not drive a car, or if their family (children) lives outside. »
(extrait d’entrevue, à propos des personnes Aînées)
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