JDSO 2023 - Témoignage de Virginie

Crédit: Melanie Lambrick

Cette note est un témoignage de Virginie Maltais réalisé suite à sa participation à la Journée des savoirs ouverts 2023. Pour voir l'ensemble des témoignages, accédez au carnet Témoignages des participant·es à la Journée des savoirs ouverts 2023.

La Journée des savoirs ouverts faisait, pour ma part, suite à la Rencontre nationale du Réseau des agents de développement numérique. Elle a été une bonne conclusion à cette semaine nourrie de réflexions et de rencontres. Ayant travaillé quelques années plus tôt dans ce même édifice, j’ai eu l’impression d’avoir pu entamer un dialogue surréaliste avec mon « moi » passé, alors que mon présent représente déjà les balbutiements d’un futur espéré, celui qui tend vers un monde qui valoriserait la contribution, l’échange, le partage et la collectivité. « Un monde où il est parfaitement possible de se partager un muffin géant! » Cette métaphore créative a d’ailleurs donné le ton à la journée.  

Très emballée par le concept de « ville intelligente », j’ai apprécié les interventions de Véronique Dufort, cheffe d’équipe Données ouvertes et stratégies de données pour la Ville de Montréal, lors du bloc intitulé Les données ouvertes : pour qui, avec qui, aujourd’hui dans un contexte de crises multiples?  

La présentation du portail de données ouvertes de la Ville de Montréal, donneesmontreal.ca, m’a fait réfléchir à la pertinence pour d’autres villes et régions d’avoir ce genre d’initiative. Je me suis mise à rêver à un projet incluant toutes les municipalités du Québec. Toutefois, face aux nombreux défis (tels que la complexité d’entretenir une plateforme de données) et freins (venant notamment de la réticence quant à la mutualisation de l’information) rencontrés lors de la réalisation d’une telle initiative, serait-ce réaliste pour d’autres milieux de suivre cet exemple?  

La découverte de l’indice d’équité des milieux de vie de la Ville de Montréal m’a fait réaliser l’importance que pourrait avoir ce type de données lors de la rédaction de politiques et de plans d’action culturels, sur les orientations stratégiques des villes ou sur des projets spécifiques en médiation culturelle. Basées sur le partage de recherches et alimentées par plusieurs sources, les données ouvertes facilitent le décloisonnement et peuvent contribuer à obtenir une vision plus réaliste de la population d’un territoire donné et de ses besoins, à aller au-delà des perceptions. Bien utilisées, ces informations précieuses peuvent appuyer des acteurs de changement dans la création de projets et d’actions concrètes à impact social et, ainsi, contribuer au développement des milieux. D’ailleurs, un rapport sur l’indice de la vitalité culturelle par quartier est en cours à Montréal. J’ai bien hâte d’avoir accès à ce portrait culturel!  

Toutefois, pour moi, une question demeure : « Comme trop d’information tue l’information, comment mettre nos savoirs en commun sans s’y perdre? » De plus, les sites Web sont parfois conçus de façon très cartésienne. Pour avoir envie de les visiter, il faut vraiment être passionné par le sujet ou bien « tomber dessus » à l’occasion d’une recherche. Alors, comment peut-on parvenir à se mobiliser afin de créer des portails de données intuitifs et attrayants qui faciliteront l’accès à l’information et à la découverte? La sensibilisation et l’éducation à la pertinence de la donnée ouverte pourront certainement y contribuer. 

Parmi ces réflexions qui vont dans tous les sens, plusieurs font écho à la mission du réseau Les Arts et la Ville, pour lequel je travaille. D’autres sont plutôt en lien avec l’aspect numérique de la donnée et viennent alimenter mon « chapeau » d’agente de développement culturel numérique faisant partie du RADN. Toutefois, la réflexion qui demeure pour moi la plus importante à faire ressortir a trait à l’aspect social et aux valeurs humaines qui viennent s’y relier. Avec les interventions de Véronique Rioux et de Karine Vézina de l’Université de Sherbrooke, ces aspects plus difficilement quantifiables me sont apparus plus clairs et primordiaux. À la suite de l’expérience de l’utilisation de Praxis avec les 62 étudiants de l’Université de Sherbrooke ainsi que 15 organisations en lien avec le département de recherche, les étudiants avaient témoigné de l’effet du partage de connaissances sur leur motivation scolaire, car la plateforme venait répondre à leur besoin de quête de sens. La plateforme venait aussi créer une mémoire collective et briser les silos. Plutôt que de ne pas savoir ce qui reste concrètement d’un rapport, une fois livré, ou d’avoir parfois l’impression de « tourner en rond », partager le savoir permet de mobiliser et de construire pour aller chaque fois un peu plus loin.  

En somme, les données ouvertes nous invitent à nous « nourrir » autrement, à partager « notre muffin géant », dans l’espoir de bâtir une meilleure collectivité. 

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Intégré par Virginie Maltais, le 7 décembre 2023 13:15

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7 décembre 2023

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14 avril 2024 18:52

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