19 août - Récit de lutte - Le terrain vague et le capitalisme logistique avec Mob 6600HMH

Cet événement a eu lieu dans le cadre du Festival Virage 2023.

Regroupé devant le parvis de l'église, des militant·es, chercheurs et auteur·trices nous présentent le récit de la lutte portée par Mobilisation 6600.

Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM est un regroupement citoyen qui milite pour la préservation des espaces verts, de la santé et de la qualité de vie dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve à Montréal.

Depuis plus de 5 ans, nous nous mobilisons contre un important projet industrialo-portuaire qui menace l’environnement et la santé des habitant.e.s de notre quartier : le projet de plateforme intermodale que l’entreprise Ray-Mont Logistiques (RML) souhaite installer sur le site de l’Assomption Sud Longue-Pointe. Si ce projet se réalise, il s’agira de la plus grande plateforme de transbordement de marchandises en Amérique du Nord, et celle-ci sera située à une centaine de mètres des maisons, logements sociaux, CHSLD les plus proches, et à quelques mètres aussi des plus beaux boisés du quartier. L’immense terrain de 2,5 millions de pieds carrés dont RML est propriétaire sera asphalté pour accueillir 10 000 conteneurs, des convoyeurs, des grues et des ponts roulants en opération 24 heures par jour, 7 jours par semaine. De plus, les opérations de la plateforme engendreront le passage de 1000 camions et 100 wagons de train par jour. - Source

Un quiz sur la lutte et Raymond Logistique

L'une des intervenante explique que Raymond Logistique veut ainsi devenir le plus grand exportateur de grains en Amérique du Nord. À cet égard, il poursuit la ville de Montréal pour dommage et intérêt (373M$) parce que cette dernière l'aurait empêché de réaliser son projet.

Les intervenantes nous explique que Raymond Logistique est un géant qui rencontre des problèmes de cohabitation avec tous les sites d’exportation qu’il exploite. De plus, elles nous expliquent que son modèle d'entreprise entraînera la destruction de toute l’agriculture non exportatrice, car il aura besoin de davantage de production de grains pour satisfaire ses besoins d'exportation.

Afin de sensibiliser les auditeur·trices à leur lutte nous sommes donc convié·es à un quiz interactif:

• Quelle est l'espérance de vie des habitant·es de Hochelaga ?
• Quelle est la méthode de décontamination qui a été recommandée par le Ministère de l'environnement pour décontaminer l'ancienne fonderie ?
• Etc.

Ces questions sont l'occasion d'en apprendre plus sur l'histoire de la lutte, mais surtout de prendre conscience de l'aberration de ce projet.

Présentation de la bande dessinée : Résister et fleurir

Par la suite Lylou Sehili et Jean-Félix Chénier présentent la bande dessinée "Résister et fleurir" qui a été inspirée par un essaie magistral réalisé par Lylou. Dans son essai, Lylou a présenté la lutte qui a cours sur le terrain vague, un lieu où elle a grandi. Inspiré par cet exemple illustrant parfaitement l’utopie et la dystopie liés aux effets de la mondialisation, Jean-Félix lance un projet de roman graphique.

Résumé

Printemps 2020. En plein confinement, un professeur donne un cours sur l’utopie et la dystopie en s’inspirant d’une lutte menée dans le quartier Hochelaga à Montréal. Les résident·e·s du secteur se mobilisent pour défendre un terrain vague, où la nature a repris ses droits, contre la construction d’un terminal de transbordement de conteneurs. Bruit, poussière et vibrations 24 heures sur 24… Le projet de Ray-Mont Logistiques, emblématique de la mondialisation économique, fait craindre le pire. Quel pourrait être le point de bascule dans cette lutte citoyenne ? En quoi les utopies peuvent-elles être le moteur d’une communauté ? Comment contrer la destruction des écosystèmes ?

De Robert Musil à Martin Luther King, en passant par Farenheit 451 et l’ère de la post-vérité, cette BD est un véritable cours de science politique appliquée. Magnifiquement illustrée par les aquarelles vibrantes de Yoakim Bélanger, elle nous invite à repenser notre rapport au territoire, où l’utopie de la nature s’oppose à la dystopie des lois implacables du marché. Alors que les « zones à défendre » se multiplient, Résister et fleurir livre une réflexion profonde sur le monde que nous voulons bâtir… ou détruire.

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Colloque universitaire et militant

Par la suite, Yann Pezzini et Joris Maillochon présentent un résumé de la semaine d'action "Résister et Fleurir" qui a eu lieu sur le site de la lutte.

La semaine d'action "Résister et Fleurir" a été marquée par un camp climat de trois jours dans le boisé Steinberg. L'appel à la coloc pour le camp climat a attiré des chercheurs français du Collectif Interfriche. C'est avec l'intention d'effectuer une recherche intensive sur le terrain pendant cette période, qu,ils ont créé une "École de la friche à défendre : du militant à la recherche". Initialement, l'idée était d'explorer trois axes :

1. Comment la friche engendre de nouvelles formes de collectivité
2. Comment elle influence de nouvelles manières de concevoir la ville
3. Comment elle stimule la recherche.

Cette démarche a abouti à la création d'un fanzine Voir le Fanzine

Les intervant·es expliquent qu'ils ont passé une semaine à s'imprégner du terrain vague et que ça a été l'occasion pour eux d'avoir des rencontres avec les passant·es. Différents groupes se sont formés, travaillant sur divers aspects tels que les traces dans les archives, les visions du monde et les usages et pratiques de l'espace. Chaque groupe a adopté sa propre méthode d'enquête. Cela a permis de construire un récit qui va à l'encontre de l'approche administrative et logistique, où les espaces sont souvent définis par des utilisations spécifiques. Le zine a adopté un langage plus flou que la cartographie.

L'objectif était de montrer que cet espace n'est pas vide, en mettant en lumière les diverses possibilités qu'il offre.