Portrait de la main d’oeuvre en T.I au Québec

Cette note a été produite en préparation de la rencontre #4 de la table sur le renforcement des capacités numériques du communuataire.

La demande croissante de main-d’œuvre dans le secteur des TIC au Québec induit une pression importante que l’offre n’arrive pas à combler. Selon TechnoCompétences, il se forme, au Québec, près de 9000 nouveaux talents dans le domaine à chaque année. Or, à l’échelle de Montréal seulement, les postes vacants s’élèvent à 4680 (TechnoCompétences, 2021, p.80). Les travailleur.euse.s dans le secteur des TIC au Québec représentent 262 800 professionnel.le.s. Il est difficile de connaître la nature et le poids des flux sortants, mais en sachant que la moyenne d’âge des travailleur.euse.s est d’environ 42 ans, on peut penser que les départs à la retraite restent marginaux dans l’équation et que la grande différence entre l’offre et la demande est le résultat d’un secteur en forte croissance.

source: TechnoCompétences

La forte demande entraîne certains enjeux: attraction des candidat.e.s, rétention des talents, gestion de la performance et des équipes ainsi que la formation de la main-d’œuvre. Si ces enjeux s’appliquent aux entreprises, ils sont exacerbés quand on s’intéresse spécifiquement au secteur communautaire. Le revenu moyen des travailleur.euse.s dans le secteur des TIC au Québec est de 78 000$ par année (TechnoCompétences, 2021, p.10). Selon le gouvernement du Canada, le salaire en vigueur d’un travailleur.euse d’organisme communautaire au Québec se situe entre 16,50 et 33,61 avec un salaire médian à 24$/h.  En 2018, le CSMO-ÉSAC publiait conjointement avec le CTROC les résultats d’une enquête salariale réalisée auprès des organismes communautaires québécois qui œuvrent en santé et services sociaux. Cette enquête révèle que le taux horaire moyen était entre 21,50 et 26,34$/h portant ainsi le salaire potentiel maximal pouvant être gagné à environ 50 000$ par année, soit 28 000$ de moins que la moyenne en entreprise TIC tous secteurs confondus. Selon une enquête menée par le Cefrio (2016) auprès de 403 entreprises : «seulement 21 % des organisations interrogées disposent à l’interne d’une personne ayant les compétences nécessaires à la gestion et au développement de leurs ressources technologiques, comme un spécialiste ou un expert en technologie de l’information» (p.16).

En plus d’une attractivité diminuée à cause des salaires moins élevés, le communautaire doit composer avec de nombreux enjeux supplémentaires (voir publication praxis). La rétention de personnel en fait partie. La rétention est particulièrement  problématique pour les petites entreprises qui offrent des salaires moins avantageux, mais forment leurs employés à l’interne. Selon un sondage mené par TECHNOCompétences (2008), on parle, au sein des entreprises du secteur des TIC, d’un taux de roulement global entre 13% et 33% en moyenne (p.78). 

Le manque de ressources matérielle et monétaire ainsi que le manque de temps des organismes communautaires est criant, mais la formation est également un enjeu important. Si les professionnel.le.s en informatique ont généralement un diplôme universitaire, il n’est pas garanti qu’iels connaissent les enjeux propres au communautaire. Les différentes formations étant généralement axées sur le besoin des entreprises privées.  Il en est de même pour les personnels techniques en informatique qui ont généralement un diplôme collégial. La formation de main-d’œuvre adaptée au secteur communautaire semble donc déficiente.

Face à la rareté de la main-d’œuvre, les entreprises se tournent souvent vers la consultation externe qui est assez onéreuse ou encore la formation à l’interne qui nécessite du temps et de l’argent (TechnoCompétences, 2008, p.76). Deux mesures qui sont rarement accessibles pour le communautaire.

Autres faits intéressants sur le profil des travailleur.euse.s:

  • Les hommes sont largement représentés (78%) dans le domaine des TIC.
  • Une personne sur trois est née à l’extérieur du Canada.
  • Deux personnes sur trois travaillent dans une entreprise de plus de 100 employé.e.s.
  • 10% sont des travailleur.euse.s autonomes

TechnoCompétences, 2021, p.10.

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Publication

15 septembre 2023

Modification

19 juillet 2024 10:55

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Pour citer cette note

Gabriel Salathé-Beaulieu, Équipe Tiess. (2023). Portrait de la main d’oeuvre en T.I au Québec. Praxis (consulté le 6 février 2025), https://praxis.encommun.io/n/Pek6clp9Bnp4_75hCV4bSnuNcuA/.

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