
"Ce manuel ( en libre accès ), en anglais, présente une compilation de définitions, d’expériences et de références autour de certaines questions clés qui se posent lorsqu’on réfléchit à la mise en commun de la ville.
- Doina est enseignante en architecture et design et pratique au sein de l’atelier d’architecture autogérée (aaa) à Paris
- Ana est architecte et urbaniste, elle a participé aux tentatives municipalistes qui ont gouverné plusieurs métropoles espagnoles entre 2015 et 2019.
Depuis longtemps, les communs sont considérés comme un moyen de générer des processus sociaux capables de réinventer, maintenir et reproduire nos vies face à des changements et des incertitudes alarmantes. Les processus émergents de mise en commun présentés dans ce manuel se transforment en projets et en espaces capables de remettre en question le processus d’accumulation, d’extraction et d’enfermement des processus sociaux matériels et immatériels.
Ce processus nécessite l’invention de nouveaux types d’institutions, d’espaces et même d’acteurs. Comprendre les biens communs urbains comme des systèmes d’organisation pour la gestion collective à travers des modèles de gouvernance démocratique radicale nous permet d’aborder les problèmes de résilience, de changement climatique, de diversité et d’inégalités d’un point de vue à la fois constructif et relationnel.
Le manuel est une invitation à penser les éléments susceptible d’activer les communs urbains en tant qu’outils de transformation de l’avenir, selon sept axes :
- l’écologie – comme nécessaire réparation planétaire avec de multiples déclinaisons (sociales, environnementales, politiques, économiques) ;
- les lieux comme rapports et pratiques , situées et locales, d’être, de penser et d’agir.
- La gouvernance comme définition de règles, de normes et de protocoles, nécessaires pour produire et re-produire des pratiques communes ;
- l’économie par les différentes « économies non capitalistes», basées sur l’intérêt mutuel, le partage, la coopération ;
- les savoirs comme une composante essentielle des communs urbains qui remettent en question la marchandisation croissante de l’éducation, et comme enquêtes à partir des pratiques d’apprentissage social et mutuel ;
- les infrastructures comme les matérialités de nos manières de vivre, de travailler, de produire et de nous reproduire en tant qu’êtres sociaux, qui se manifestent en logements, transports, systèmes de gestion des déchets…
- les socialités plus particulièrement les communautés coopératives et leur capacité à maintenir, à reproduire et à transformer la vie urbaine.
Ce livre est le résultat d’un processus collectif impliquant des conversations et des événements publics organisés dans et autour de l’Université de Sheffield pendant trois ans (2018 – 2021) par le collectif de recherche Urban Commons : Emre Akbil, Alex Axinte, Esra Can, Beatrice De Carli, Melissa Harrison, Ana Méndez de Andés, Katharina Moebus, Thomas Moore et Doina Petrescu. Les événements, et le processus d’écriture qui les a accompagnées, ont permis d’apprendre les uns des autres et de soutenir mutuellement notre pratique, notre recherche et notre enseignement qui explorent les possibilités ouvertes par une conception des villes comme des communs."