Les amitiés queer ne devraient pas se limiter aux fêtes, aux manifestations ou aux cercles de soin. Pourtant, il peut être difficile de tisser des liens authentiques au quotidien sans ressentir de fatigue sociale. Comment surmonter ces obstacles et cultiver des relations sincères et durables ? Voici quelques conseils concrets de Christabel Mintah-Galloway pour bâtir une communauté qui te ressemble, sans pression ni grands gestes. 🌿💛
Traduction libre d'une publication de Christabel Mintah-Galloway sur Instagram.
1. Où allons-nous pour construire des relations queer au-delà de la fête, du militantisme et des espaces de guérison ?
2. Une connexion profonde, ce n’est pas seulement être là les un·es pour les autres en manif, en thérapie de groupe ou en soirée.
- ✔️ C’est répondre au téléphone.
- ✔️ C’est appeler sans raison particulière.
- ✔️ C’est construire des relations qui vont au-delà de la survie et de la lutte.
3. Le problème : pourquoi est-ce si difficile de créer des amitiés queer profondes en dehors de ces espaces ?
- 📌 Les espaces militants queer BIPOC nous soutiennent, mais ils ne créent pas toujours des relations personnelles durables.
- 📌 Nos amitiés se construisent autour de la lutte, la survie et la joie, mais rarement autour du quotidien.
- 📌 On est présent·es les un·es pour les autres en manif, en soirée ou en cercle de guérison, mais pas toujours pour un simple dîner un mardi soir.
4. Pourquoi ça arrive ? Quels sont les freins ?
- 🔸 Épuisement du travail collectif – Les gens sont fatigués, et l’effort "supplémentaire" d’un moment en tête-à-tête peut sembler trop.
- 🔸 Peur de la vulnérabilité – On peut être puissant·e dans le militantisme mais hésitant·e dans l’intimité.
- 🔸 L’habitude de ne se retrouver que dans certains contextes – Si on ne se voit qu’en soirée, en manif ou en espace de soin, d’autres formes de lien paraissent étranges.
5. Qu’est-ce qui nous empêche d’aller au bout de cette démarche ?
- ❌ Peur du rejet – Et si je prends des nouvelles et qu’iel ne me répond pas ?
- ❌ Fatigue et surcharge mentale – Je n’ai pas l’énergie pour une chose de plus.
- ❌ Manque d’habitude – Je ne sais même pas comment inviter quelqu’un spontanément.
- ❌ Peur d’être “trop” – Vont-iels me trouver bizarre de vouloir une connexion plus profonde ?
👉 Ces obstacles sont réels, mais ils ne doivent pas nous isoler.
7. Comment surmonter ces blocages et vraiment s’engager ?
- ✅ Passer d’une amitié passive à une amitié active.
- ✅ Normaliser les petites invitations sans effort – “Viens t’asseoir avec moi pendant que je fais ma lessive.”
- ✅ Planifier des moments de check-in – Un texto, une note vocale, un jour régulier pour prendre des nouvelles.
- ✅ Se rappeler que la vulnérabilité est une offrande, pas un fardeau.
💡 L’amitié se construit dans les petits moments de présence, pas seulement dans les grands gestes.
8. Penseur·ses et militant·es queer noir·es qui ont abordé ce sujet :
- 📖 bell hooks (All About Love) – L’amour et le soin doivent être cultivés avec effort et intention.
- 📖 Audre Lorde (Uses of the Erotic) – Nos vies ne doivent pas être structurées par l’épuisement constant, mais par le plaisir, la présence et le soin.
- 📖 Moya Bailey (Misogynoir Transformed) – Comment les communautés queer noires créent des réseaux de soin, mais souvent seulement en temps de crise.
💬 Elles nous rappellent que les relations ne se trouvent pas, elles se construisent.
9. Communautés queer et noires qui ont intentionnellement bâti ces liens :
- 🔸 The Combahee River Collective – Féministes noires queer des années 1970, créant des amitiés au-delà du militantisme.
- 🔸 The Kitchen Table Press (fondé par Barbara Smith & Audre Lorde) – Un collectif où l’amitié et le soin étaient aussi importants que le travail radical.
- 🔸 House Ball Culture – Pas seulement des compétitions de voguing, mais des liens familiaux choisis et une interdépendance quotidienne.
👉 Ces communautés ne faisaient pas que lutter ensemble, elles vivaient ensemble, mangeaient ensemble, prenaient des nouvelles les un·es des autres.
10. Comment créer ces liens dans ta propre vie ?
- ✔️ Faire de la place pour des connexions simples – Pas besoin que tout soit un Événement™.
- ✔️ Rappeler, répondre aux messages, assurer un suivi. – Et trouver un moyen de signaler quand on n’a pas l’énergie (un mot de code peut aider !).
- ✔️ Planifier des moments sans pression – Cuisiner ensemble, faire des courses ensemble, rester en silence ensemble.
- ✔️ Normaliser le fait de demander de l’aide pour de petites choses – “Viens t’asseoir avec moi pendant que je range.”
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